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Conflit israélo-palestinien : l’ONU s’inquiète d’une « rhétorique incendiaire »

Gilad Erdan qualifie l'enquête de la CIJ de "terrorisme multilatéral" ; Riyad Mansour juge que les mesures de rétorsion de Jérusalem "frappent au cœur" l'ordre mondial

Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Hayashi Yoshimasa, ministre des Affaires étrangères du Japon, préside une réunion du Conseil de sécurité au siège des Nations Unies à New York, le 12 janvier 2023. (Crédit : AP Photo/John Minchillo)
Hayashi Yoshimasa, ministre des Affaires étrangères du Japon, préside une réunion du Conseil de sécurité au siège des Nations Unies à New York, le 12 janvier 2023. (Crédit : AP Photo/John Minchillo)

Un haut représentant de l’ONU s’est inquiété mercredi des « provocations » et de la « rhétorique incendiaire » entre Israéliens et Palestiniens, qui ont eux échangé devant le Conseil de sécurité des accusations de victimisation. Les tensions découlaient des efforts diplomatiques palestiniens contre Israël et le conflit sur le terrain a débordé sur le Conseil de sécurité mercredi.

La session de routine sur le conflit israélo-palestinien s’est tenue au siège de l’ONU à New York, dans un contexte d’affrontements continus en Cisjordanie, de querelles sur les lieux saints de Jérusalem et d’une querelle de clocher centrée sur la demande palestinienne d’une enquête de la Cour internationale de justice sur Israël.

Gilad Erdan, l’envoyé israélien aux Nations unies, a qualifié l’initiative, prise par les Palestiniens de demander à la Cour internationale de Justice (CIJ) l’ouverture d’une enquête sur l’État juif, de « guerre de type jihad » et d’acte de « terrorisme multilatéral ».

L’Assemblée générale de l’ONU avait adopté une résolution, le mois dernier, appelant à une enquête de la CIJ consacrée à Israël. Israël avait pris dans la foulée une série de mesures de représailles contre les Palestiniens. La mission palestinienne aux Nations unies avait alors écrit une lettre, ratifiée par 90 pays, qui condamnait les sanctions décidées par Israël.

« Le terrorisme prend de nombreuses formes. Par essence, le terrorisme est un moyen permettant de suffisamment effrayer les individus pour amener ces derniers à capituler aux demandes avancées », a commenté Erdan. « L’une des armes utilisées, dans ce jihad, est la manipulation des instances internationales, des abus. Ces instances sont transformées en armes afin d’obliger Israël à céder sur 100 % des demandes des Palestiniens ».

Il a ajouté que les Palestiniens exploitaient une majorité anti-israélienne automatique à l’ONU dans le but de faire adopter des mesures unilatérales tout en évitant des négociations.

L’enquête de la CIJ « a été une démarche clairement unilatérale qui a été initiée par les Palestiniens avec pour seul objectif de détruire Israël en tant qu’État juif », a-t-il continué. « Israël reste présumé coupable ».

Erdan a accusé l’ONU de partialité, notant que l’Assemblée générale a condamné Israël plus que tous les autres pays réunis l’année dernière.

« Épargnez vos faux cris victimaires », a-t-il dit à l’envoyé palestinien, Riyad Mansour, qui avait quitté la salle. « Cette mascarade est un spectacle de mensonges ».

L’ambassadeur israélien a également fustigé les chiffres « déformés » et « biaisés » de l’ONU, qui estime que l’année 2022 a été la plus meurtrière en Cisjordanie depuis la fin de la Seconde Intifada, le soulèvement palestinien de 2000 à 2005.

Au contraire, il a mis en avant une année ayant vu « le plus d’attaques terroristes contre des Israéliens » en dix ans, accusant l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour d' »un numéro de fausse victimisation digne d’un Oscar ».

Selon lui, les Nations unies ont déformé les statistiques relatives au conflit en gonflant le nombre de victimes palestiniennes et en omettant le contexte, notamment le fait que les personnes impliquées étaient membres de groupes terroristes, et en sous-estimant le nombre de morts et de blessés israéliens. Un porte-parole de l’ONU a contesté ces propos mercredi.

Dans ses remarques, Mansour a déclaré que les mesures de rétorsion d’Israël concernant l’enquête de la CIJ « frappent le cœur du multilatéralisme et le cœur de l’ordre international fondé sur le droit ».

« Israël croit toujours qu’il existe un chemin vers la paix en écrasant les Palestiniens. S’il y avait un chemin à trouver, il l’aurait déjà trouvé », a déclaré Mansour. « La paix ne viendra pas de la négation de notre existence, elle viendra de la reconnaissance de notre détresse ».

Il a déclaré que le Conseil de sécurité et la communauté internationale devaient intervenir pour garantir la paix entre les parties.

« Il y a un choix à faire et il ne peut plus être retardé. L’inaction est, était et sera toujours le mauvais choix », a déclaré Mansour.

Il a également attaqué le nouveau gouvernement israélien pour ses projets d’expansion des implantations, d’interdiction des drapeaux palestiniens en public et pour ses « mesures unilatérales illégales à Jérusalem visant à saper le statu quo historique ».

« Les représentants israéliens vivent dans une dimension parallèle où le monde entier a faux et où ils ont raison », a dénoncé le représentant palestinien. « La paix est toujours possible, de moins en moins chaque jour, mais toujours possible », a-t-il ajouté, appelant le Conseil de sécurité à agir.

La courte visite début janvier du nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur le mont du Temple avait soulevé une vague de condamnations internationales.

Israël a souligné que la visite ne violait pas le statu quo sur le site, qui permet aux Juifs de le visiter dans des conditions restreintes, mais pas d’y prier.

Le mont du Temple est le site le plus sacré pour les Juifs, car il abrite les temples antiques, et le troisième plus sacré pour les Musulmans, car il abrite la mosquée Al Aqsa. Israël a condamné la résolution de l’Assemblée générale du mois dernier pour n’avoir fait référence au site que par son nom arabe, Haram al-Sharif.

Le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a mis en garde mercredi le Conseil de sécurité contre une escalade des tensions lors de son évaluation périodique du conflit.

« Les Israéliens et les Palestiniens sont toujours sur une trajectoire menant à une collision, dans un contexte de rhétorique politique incendiaire qui s’intensifie et de violence accrue en Cisjordanie, les deux pouvant avoir de graves conséquences », a déclaré devant le Conseil de sécurité l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland.

« Il est impératif que les deux parties s’abstiennent de provocations et d’actions unilatérales – y compris sur les lieux saints à Jérusalem – qui sapent la stabilité et la possibilité de parvenir à une paix négociée », a-t-il ajouté.

Il a condamné la violence des deux côtés, a souligné l’importance du statu quo sur les lieux saints et a félicité le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour son entrée en fonction.

Wennesland s’est également dit « très inquiet de l’impact » sur les finances de l’Autorité palestinienne des mesures prises par Israël en représailles au vote, fin décembre par l’Assemblée générale de l’ONU, d’une résolution demandant l’avis de la Cour internationale de justice sur « l’occupation israélienne » de territoires palestiniens.

Israël a redirigé 39 millions de dollars de recettes fiscales de l’AP vers les victimes du terrorisme palestinien.

Alors que plusieurs dizaines d’Etat ont appelé Israël à annuler ces mesures, Erdan a défendu le « droit » de son pays à se défendre face à une résolution « empoisonnée et destructrice » poussée par les Palestiniens.

« Avec l’adoption de cette résolution, les Palestiniens ont planté un couteau au coeur de toute chance de dialogue et de réconciliation », a-t-il ajouté, accusant les Palestiniens de « manipuler » les organisations internationales dans ce qu’il a qualifié de « terrorisme multilatéral ».

L’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield s’est opposée au cours de la session aux « actions unilatérales qui mettent en danger la stabilité et la viabilité d’une solution à deux États ».

« Cela inclut les actions visant le statu quo historique sur le Mont du Temple/Haram al-Sharif ; cela inclut la construction de colonies et la légalisation d’avant-postes ; et cela inclut l’annexion, les actes de terrorisme et l’incitation », a-t-elle déclaré.

Thomas-Greenfield a également demandé le retour de deux Israéliens et des dépouilles de deux soldats détenus à Gaza. La question a été mise en avant cette semaine lorsque le groupe terroriste Hamas, qui dirige la bande de Gaza, a publié une vidéo d’Avera Mengistu, un civil souffrant de troubles mentaux qui est entré dans la bande de Gaza par ses propres moyens il y a huit ans et qui est retenu en captivité depuis.

L’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies à Genève, Meirav Eilon Shahr, a appelé mercredi les Nations unies et d’autres groupes d’aide internationale à contribuer à la libération des captifs.

Le ministère des Affaires étrangères a également envoyé une lettre à d’éminents dirigeants d’organismes internationaux, leur demandant d’agir « de toute urgence » pour la libération des civils israéliens et des dépouilles des soldats de Tsahal retenus en captivité par le Hamas.

La lettre a été envoyée au pape François, au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, à la présidente de la Croix-Rouge Mirjana Spoljaric Egger, au directeur général de l’Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus et à d’autres hauts responsables des Nations unies.

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies est resté muet sur la situation depuis que le Hamas a publié la vidéo. Le CDH et son rapporteur spécial chargé d’enquêter sur le conflit, Francesca Albanese, n’ont pas répondu aux demandes de commentaires du Times of Israel sur l’incident. La rapporteuse spéciale, qui a un passé d’antisémitisme, a commenté publiquement les expulsions israéliennes depuis la publication de la vidéo du Hamas.

Le droit international interdit de capturer des civils et d’utiliser des prisonniers à des fins de propagande.

Mercredi également, des responsables israéliens ont critiqué la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban après qu’elle a remercié le groupe terroriste chiite libanais Hezbollah « pour un tour d’horizon des questions prioritaires pour le Liban ».

La déclaration de Joanna Wronecka a été faite un mois après qu’un soldat de la paix de l’ONU eut été tué par balle alors qu’il conduisait un véhicule de l’ONU dans une zone du Sud-Liban contrôlée par le Hezbollah. Le groupe terroriste a remis un suspect aux enquêteurs libanais, mais il n’est pas certain qu’il s’agisse d’un membre du Hezbollah.

Joshua Zarka, directeur général adjoint du ministère des Affaires étrangères, s’est moqué de la déclaration de Wronecka et a imputé la responsabilité du meurtre au Hezbollah.

« Est-ce bien réel ? Un haut représentant officiel de l’ONU remercie l’organisation terroriste responsable du meurtre d’un soldat de la paix de l’ONU », a-t-il déclaré.

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