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Deri : La coalition ne doit pas forcer la refonte, en ignorant l’intense opposition

Le chef du Shas, qui admet que le puissant mouvement de protestation a entravé le remaniement judiciaire, insiste aussi sur le fait qu'il n'envisage pas de retourner au cabinet

Le leader du Shas, Aryeh Deri, arrivant au bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la Knesset, à Jérusalem, le 14 juin 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le leader du Shas, Aryeh Deri, arrivant au bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la Knesset, à Jérusalem, le 14 juin 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef du parti du Shas, Aryeh Deri, a déclaré dans une interview mercredi que le gouvernement ne devrait pas aller de l’avant avec d’autres mesures de son paquet de réformes radicales de la coalition visant à remanier en profondeur le système judiciaire sans tenir compte de l’intense opposition et des protestations de masse persistantes que ces mesures ont suscitées.

Dans une interview accordée au site d’information haredi Kikar HaShabbat, le membre ultra-orthodoxe de la Knesset a reconnu que la ligne radicale du gouvernement actuel avait contribué à l’émergence d’un mouvement vigoureux de protestation contre la refonte, a admis que les manifestations avaient entravé la vaste refonte prévue et a concédé qu’il ne reviendrait pas au cabinet de sitôt.

Deri, qui était peu enclin au conflit avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu ces dernières années, a offert un soutien relativement fort à un compromis éventuel concernant la refonte, qui semble maintenant soutenu par Netanyahu, mais a affirmé qu’il n’y avait personne dans l’opposition avec qui négocier.

« L’année a été très difficile avec la refonte et les manifestations – je ne me souviens pas d’une telle chose – mais nous devons être capables d’y faire face », a déclaré Deri. Interrogé sur le fait de savoir si le mouvement de protestation avait entravé la mise en œuvre de la refonte, Deri a répondu : « Bien sûr, les manifestations ont freiné le rythme du processus législatif qui était prévu. »

Il a reconnu que « la refonte judiciaire n’avançait pas du tout », ajoutant que des négociations étaient en cours avec l’opposition pour adopter certaines parties de la refonte tout en gelant de manière substantielle le reste des projets de loi.

« Devrions-nous utiliser notre majorité de 64 sièges pour faire avancer cette refonte et dire ‘nous avons été élus par le peuple’ sans tenir compte de la minorité ? Je pense que non. »

Cependant, il a ajouté : « Je n’ai pas encore vu un leader de l’opposition – ni [le leader du parti HaMahane HaMamlahti Benny] Gantz, ni [les membres du parti Gadi] Eisenkot ou [Gideon] Saar – venir dire qu’il y avait un danger imminent et que nous allions entrer dans la salle des négociations. »

Le président du Shas et ministre de l’Intérieur Aryeh Deri, au centre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, et le leader de Kakhol lavan Benny Gantz, à la Knesset, le 4 novembre 2019. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

En 2019, Deri s’était personnellement porté garant face à Gantz du fait que Netanyahu honorerait un accord de coalition de partage du pouvoir entre les deux hommes – accord pour lequel Gantz s’était mis en danger afin qu’il soit signé. Par la suite, Netanyahu n’avait pas respecté cet accord et avait fait savoir qu’il prévoyait d’y exploiter une faille pour organiser des élections législatives anticipées, plutôt que de laisser Gantz accéder au poste de Premier ministre, ce qui avait incité ce dernier à dissoudre le gouvernement. Deri n’était pas intervenu.

Si aucun accord n’est pas conclu prochainement avec l’opposition, Deri a déclaré que la coalition devrait avancer unilatéralement selon ce qu’elle estime qui aurait été convenu si les négociations de compromis avaient abouti, y compris une sorte de gel de la législation.

« Les partis haredim soutiennent le Premier ministre sur un gel ou un accord sur la refonte (…) . Nous avons aussi la responsabilité de calmer les esprits », a-t-il déclaré.

Deri a reconnu que la façon dont le processus s’est déroulé jusqu’à présent posait de sérieux problèmes, même s’il a indiqué que de meilleures relations publiques auraient pu changer la situation.

« Il est clair que les manifestations nous ont donné un angle de vue différent », a-t-il déclaré. « La chose la plus facile est de dire ‘j’ai une majorité et je vote’. Mais quiconque a des responsabilités doit regarder l’ensemble du tableau, ce qui se passe ici, dans le monde, dans l’armée, et comprendre la source de ces peurs (…). Nous n’avons probablement pas su comment vendre cela correctement. »

Des manifestants rassemblés contre la refonte judiciaire de la coalition, à Tel Aviv, le 2 septembre 2023. (Crédit : Gitaï Palti)

« La forme qu’a prise la refonte, la composition du gouvernement et les commentaires de toutes sortes de personnes qui ont mené cette refonte ont fait naître la peur chez de très nombreuses personnes. Cela a créé un énorme traumatisme, comme s’il y avait un plan pour intentionnellement créer un nouveau type de régime ici », a-t-il déclaré.

Toutefois, Deri a également refusé de dire s’il se conformera aux décisions de la Haute cour concernant la première et, jusqu’à présent, la seule mesure à avoir été adoptée. De nombreux députés de la coalition ont indiqué que le gouvernement ne se conformera pas à une éventuelle décision de la Haute cour concernant la loi du « caractère raisonnable » ou ont refusé de dire qu’ils le feraient.

Deri a également déclaré qu’il ne cherchait plus à réintégrer le cabinet, un jour après que la coalition s’est adressée à la Haute cour pour défendre la loi du « caractère raisonnable », une loi largement controversée dont on pensait qu’elle était partiellement destinée à ouvrir la voie à son retour.

Deri a fait remarquer qu’il n’avait pas cherché à réintégrer le gouvernement depuis que la coalition avait adopté la loi en juillet, empêchant la Cour de déclarer que sa nomination était déraisonnable. (La Cour avait également cité d’autres considérations lorsqu’elle avait invalidé sa nomination en janvier, ce qui signifie qu’il pourrait encore être difficile de le réintégrer).

« Je pourrais l’utiliser, nous avons invalidé [l’examen du critère juridique de ‘raisonnabilité’], mais non, catégoriquement non », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il ne chercherait pas non plus à obtenir une nouvelle version de la loi dite « Deri », qui avait pour but de permettre à Netanyahu de réintégrer le chef du parti ultra-orthodoxe dans son cabinet.

Ce projet de loi, un amendement à la Loi fondamentale quasi-constitutionnelle : Le gouvernement, interdit à tous les tribunaux, de procéder au réexamen judiciaire d’une nomination à la tête d’un ministère.

La présidente de la Cour suprême Esther Hayut et d’autres juges lors d’une audience de la Haute cour de justice sur les recours déposés contre la nomination du chef du Shas, Aryeh Deri, en tant que ministre en raison de sa récente condamnation pour des délits fiscaux, le 5 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La nomination de Deri en tant que ministre de l’Intérieur et de la Santé avait été rejetée en janvier, lorsque les juges avaient déclaré que la nomination d’un homme ayant fait l’objet de multiples condamnations pénales pour des délits financiers alors qu’il était ministre était « déraisonnable à l’extrême ». Les juges avaient également déclaré que Deri s’était déjà engagé à se retirer définitivement de la vie politique afin d’obtenir un accord de peine dans le cadre de son dernier procès, ce que les juges avaient également invoqué pour invalider sa nomination en vertu du principe d’estoppel.

Plutôt que de réintégrer le gouvernement, Deri a déclaré qu’il s’occuperait de la campagne interne du parti, affirmant que le parti avait cinq bons ministres.

« Je n’ai aucun intérêt à réintégrer le cabinet ou le gouvernement », a-t-il déclaré.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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