Des associations anti-Israël accusent la mairie de Montpellier d’un refus de prêt de salle
Organisée par une trentaine d'organisations associatives, syndicales et politiques, une rencontre avec Salah Hamouri devait se dérouler le 4 octobre dans une salle municipale
Plusieurs associations héraultaises, engagées dans la lutte contre Israël, dont France Palestine Solidarité 34 (AFPS), accusent la mairie de Montpellier d’un refus de prêt de salle municipale, a rapporté France Bleu.
Ils souhaitaient la salle municipale Fernand Pelloutier pour y organiser une conférence avec le terroriste palestinien Salah Hamouri et le président d’Amnesty International France, Jean-Claude Samouiller.
Organisé par une trentaine d’organisations associatives, syndicales et politiques, l’évènement doit se dérouler le 4 octobre.
Alors que la municipalité a prévenu les associations que toutes les salles étaient déjà prises ce jour-là – un argument qu’elles réfutent –, la rencontre se tiendra finalement dans la salle associative de la Carmagnole, dans le centre-ville de Montpellier.
Au lieu d’accepter cette indisponibilité, les associations accusent la mairie d’avoir voulu « contrecarrer ce projet de façon cavalière », a accusé Odile Kadoura, présidente de l’AFPS 34. « Nous avons fait une demande de salle en bonne et due forme en juillet, on nous avait assuré au téléphone que cette salle était libre. Mais le 12 septembre, on nous a informés que toutes les salles municipales étaient prises ce jour-là. Nous ce que l’on demande, c’est d’avoir le droit d’exprimer nos opinions et de débattre dans l’espace public. Nous exigeons également des explications, nous voulons avoir une motivation de ce refus », explique-t-elle.
La mairie assure que la salle Fernand Pelloutier n’est simplement pas disponible le 4 octobre, et rappelle qu’elle met à disposition de l’association une autre salle, nommée « Nogaret », le 29 septembre.
Ces derniers mois, à Toulouse et à Paris, des échauffourées ont éclaté entre soutiens et opposants de Salah Hamouri lors de rencontres. Certaines de ses conférences ont par la suite été annulées en raison de risques de troubles à l’ordre public selon les autorités françaises.
Le terroriste Salah Hamouri a été expulsé le 18 décembre 2022 par Israël vers la France, après plusieurs mois de détention. La France avait condamné cette expulsion, la jugeant « contraire au droit ». L’ONU doit prochainement examiner la responsabilité pénale de ceux, y compris la compagnie israélienne El Al, impliqués dans son expulsion.
L’homme, accueilli en héros à l’aéroport à Paris, avait déjà été emprisonné en Israël entre 2005 et 2011 pour participation à la tentative d’assassinat d’Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d’Israël et fondateur du parti ultra-orthodoxe Shas, avant d’être libéré en 2011 dans le cadre d’un échange de 1 027 prisonniers ayant permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.
Soupçonné par Israël de liens – ce qu’il nie – avec le groupe terroriste Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation jugée terroriste par l’État hébreu et l’Union européenne, Salah Hamouri, 38 ans, vit en France depuis son expulsion d’Israël.