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Des milliers d’Israéliens dans les rues dénoncent les violences contre les bébés

Les manifestants ont bloqué des rues de Jérusalem et de Tel Aviv et exigent que l'Etat supervise les garderies privées après des vidéos révélant des violences contre des enfants

Manifestations contre les violences contre les enfants dans les garderies, à Ashdod, le 7 juillet 2019. (Crédit : Flash90 )
Manifestations contre les violences contre les enfants dans les garderies, à Ashdod, le 7 juillet 2019. (Crédit : Flash90 )

Des milliers de personnes sont descendues dans les rues dimanche dans l’ensemble du pays pour appeler le gouvernement à renforcer le contrôle des lieux de garde d’enfants, dans un contexte de scandale autour de révélations sur des violences exercées par les personnels de garderies après que la directrice d’une garderie privée a été mise en examen pour les violences subies par des enfants sous sa responsabilité.

La foule, composée notamment de parents, a scandé : « le pays exige la justice pour les enfants » entre autres slogans, à 25 endroits d’Israël, notamment à Jérusalem, Haïfa et Tel Aviv, où des manifestants ont bloqué les routes pour exprimer leur colère.

A Tel Aviv, des milliers de personnes ont bloqué le carrefour situé au niveau des rues Kaplan et HaShalom, devant les tours Azrieli, une intersection majeure de la ville, ce qui a donné lieu à d’importants embouteillages.

A Jérusalem, les rues situées près de la Résidence du Premier ministre ont également été bloquées par les manifestants. Les rues ont été rouvertes après quelques heures.

A LIRE : L’encadrement de la petite-enfance commence à peine à évoluer en Israël

Les parents ont brandi des panneaux sur lesquels on pouvait lire « Maman, Papa, sauvez-moi », et « N’abandonnez pas nos enfants » durant les manifestations, organisées après que des vidéos ont été diffusées, montrant Carmel Mauda, puéricultrice à Rosh HaAyin, en train d’attacher, de battre, et de nourrir de force des enfants.

Les manifestations qui ont agité dimanche le pays surviennent après que la communauté éthiopienne d’Israël a manifesté dans l’ensemble du pays pour dénoncer la violence policière et le racisme, bloquant des rues, affrontant des policiers, après le meurtre d’un jeune non-armé pas un policier qui n’était pas en service.

Carmel Mauda, dirigeante d’une crèche filmée en train de violenter des petits enfants au tribunal de Lod pour une audience, le 7 juillet 2019 (Crédit : Flash90 ***)

Les manifestants de dimanche exigeaient que le ministère de l’Education supervise les lieux de garde. Actuellement, le gouvernement ne régule que les structures destinées aux enfants à partir de 3 ans, âge auquel ils intègrent les écoles publiques.

Les parents exigent également que de nouvelles lois de supervision soient imposées aux garderies et que des sanctions plus dures soient infligées aux employés violents.

Ces dernières années, de nombreux cas de violence ont été enregistrés, et notamment le meurtre d’un bébé de 18 mois par une puéricultrice.

Manifestations contre les violences contre les enfants dans les garderies, à Jérusalem, le 7 juillet 2019. (Crédit : Yonathan Sindel/Flash90 )

En juin 2018, le gouvernement a été vivement critiqué parce qu’il reportait continuellement une proposition de loi parce que les ministères étaient en désaccord sur le financement du projet. La loi a finalement été adoptée en décembre, mais n’impose l’installation de caméras de surveillance dans les garderies qu’à partir de décembre 2020, et dans la mesure où 70 % des parents y sont favorables.

Mauda, 25 ans, a été accusée de violences systématiques contre onze enfants, âgés de 3 mois à 3 ans, entre le 27 mai et le 16 juin.

Selon l’acte d’inculpation, Mauda aurait agressé ces enfants « à de nombreuses occasions », notamment en les mettant sous des couvertures et en s’asseyant sur eux pour les empêcher de bouger. Elle aurait attaché un enfant « de quelques minutes à quelques heures », soulevé des nouveaux-nés par les bras avant de les jeter au sol ; elle aurait également secoué des bébés, obligé des enfants à se tenir debout, face à un mur, pendant des heures ; elle aurait frappé des tout-petits avec des couches, elle les aurait giflés et elle aurait tenu leurs têtes en arrière pour gêner leur respiration.

« Dans un cas, le mineur a été obligé de manger le contenu d’une assiette dans laquelle il avait vomi », précise l’acte.

Les procureurs ont requis la prolongation de la détention de Mauda jusqu’à la fin des procédures judiciaires. Ils ont qualifié la jeune femme de danger pour la sécurité publique.

Mauda avait été arrêtée au mois de juin mais la police a diffusé jeudi des vidéos de ces abus présumés, entraînant la colère à son encontre et des rassemblements aux abords de son domicile. Samedi, son domicile, où était installée la garderie, a été incendié. La police privilégie la piste criminelle et les autorités ont interdit que des manifestations s’y déroulent.

Les vidéos – très dérangeantes – enregistrées par les caméras de sécurité montraient Mauda attachant des enfants, les nourrissant par la force, étouffant avec une couverture des tout-petits qui refusaient de s’endormir et les violentant.

Des parents ont raconté dimanche avoir vu leurs enfants dans les vidéos.
Manifestations contre les violences contre les enfants dans les garderies, à Tel Aviv, le 7 juillet 2019. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90 )
Dans l’une d’entre elles, « elle jette ma fille au sol et la nourrit de force », a raconté Naor Kahalani au site Ynet. « Maintenant je sais pourquoi elle pleurait à chaque fois qu’elle rentrait de la garderie. » « J’espère qu’ils seront intraitables avec elle, et qu’ils lui infligeront une punition qui permettra à tout le monde de savoir que lever la main contre un enfant subira le même sort », a-t-elle dit. « C’est un monstre. Elle ne les a pas physiquement tués, mais elle a assassiné leurs âmes. »
Selon les médias israéliens, Mauda avait d’abord refusé de reconnaître les violences. Mais lorsque les preuves en image lui ont été soumises, elle a déclaré aux enquêteurs : « Je suis un monstre » et « j’ai été un Satan

là-bas ».

L’affaire a émergé après que Mauda a embauché – avant de renvoyer – huit différents employés pour travailler dans sa garderie au cours de l’année passée. Le dernier d’entre eux avait alerté les autorités concernant les violences, a fait savoir le site d’information Walla.

Dimanche aussi, un adolescent soupçonné d’avoir mis le feu à l’habitation de Mauda, pendant le week-end, sera présenté devant un tribunal pour une prolongation de sa mise en détention. La police a noté samedi soir qu’elle avait arrêté ce soldat de combat âgé de 18 ans et originaire de l’implantation de Karnei Shomron, en Cisjordanie, en lien avec l’incendie présumé.

Les médias israéliens ont expliqué que le suspect était en famille avec les parents d’un petit garçon qui avait fréquenté la garderie. Selon la Treizième chaîne, des images tournées par une caméra de surveillance le montrent sur la scène de l’incendie.

Un incendie ravage le domicile de Carmel Maud, à Rosh Ha’ayin, le 6 juillet 2019. (Crédit : Twitter)

« Les parents des enfants sont en colère et choqués par les crimes graves qui ont été commis mais ils ne sont pas des criminels. Et je n’ai aucun doute sur le fait qu’une enquête minutieuse attestera qu’ils ne sont aucunement liés à cet incendie », a déclaré Benjamin Malka, avocat des familles, aux médias israéliens.

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