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Football: la presse argentine dénonce l’hypocrisie de son équipe nationale

Un article d'opinion dans un grand journal suggère que les joueurs devraient aussi boycotter la France, la Russie, les Saoudiens ; un autre dit que Messi devrait être mieux informé

L'attaquant argentin Lionel Messi (3G) assiste à une séance d'entraînement avec ses coéquipiers à Sant Joan Despi, près de Barcelone, le 6 juin 2018. (AFP PHOTO / PAU BARRENA)
L'attaquant argentin Lionel Messi (3G) assiste à une séance d'entraînement avec ses coéquipiers à Sant Joan Despi, près de Barcelone, le 6 juin 2018. (AFP PHOTO / PAU BARRENA)

Le principal journal argentin a publié mercredi deux reproches cinglants sur la décision de l’équipe nationale d’annuler son match amical contre Israël prévu samedi.

Dans une tribune publiée dans Clarin et figurant tout en haut du site web de la publication, le journaliste Miguel Winazki a suggéré qu’il était temps « d’abolir le football et de réagir à l’hypocrisie de la Coupe du monde ».

Afin d’être cohérent dans sa décision d’éviter la controverse à l’étranger, a écrit Winazki, l’équipe nationale devrait également « ne pas jouer en Russie, parce que le Kremlin était derrière la décision de lancer des incursions militaires en Syrie en complicité avec le tyran Bashar el-Assad, causant la mort de milliers de citoyens de ce pays ».

Elle devrait également garder ses distances avec l’Islande en raison de sa participation à des coalitions « qui ont envahi l’Irak et l’Afghanistan dans le sang et le feu », a-t-il écrit.

« De même envers le Nigeria pour protester contre les atrocités perpétrées par le groupe terroriste Boko Haram contre des milliers de victimes, principalement des femmes », a-t-il ajouté.

« Nous ne jouerons pas contre l’Espagne, pour ses enclaves coloniales de Ceuta et Melilla » sur la côte marocaine, a ajouté Winazki, et « pour les portes électrifiées sur les sites qui tuent les migrants ».

Les joueurs argentins arrivent pour une séance d’entraînement au centre sportif « Joan Gamper » du FC Barcelone à Sant Joan Despi près de Barcelone le 3 juin 2018. (AFP/ LLUIS GENE)

La France est exclue du fait de son passé colonial, poursuit-il, tout comme l’Arabie Saoudite « pour l’oppression des femmes dans ce pays ». La Croatie et la Serbie seraient également boycottées en raison de la brutalité des guerres régionales des années 1990.

« A proprement parler, et bien sûr selon cette ligne de conduite, l’équipe nationale ne devrait jamais jouer en Palestine – la bande de Gaza est dominée par le groupe terroriste Hamas, et en guerre avec l’Autorité palestinienne qui dirige la Cisjordanie ».

Winazki a finalement proposé : « Ne jouons pas contre qui que ce soit. Ni contre nous-mêmes, puisque nous ne pouvons même pas résoudre nos cas de corruption. Nous pouvons abolir le football, devenir un phare moral et réagir à l’hypocrisie de la coupe du monde ».

Un autre article phare du journal intitulé « Champions du monde de l’absurde » s’est moqué de l’équipe pour avoir découvert « seulement maintenant » les problématiques du conflit au Moyen-Orient.

L’attaquant vedette argentin Lionel Messi, a fait remarquer l’écrivain Daniel Lagares, vit à Barcelone, où 13 personnes ont été assassinées lors d’un attentat terroriste l’an dernier.

D’autres membres de l’équipe argentine jouent en Angleterre « où, il y a tout juste un an, une bombe a explosé sur le pont de Londres », a-t-il dit, et à Paris, où le stade de football du Stade de France a été l’une des cibles des attaques terroristes de novembre 2015 contre la ville.

« Ils ont été avertis que Jérusalem est une ville dangereuse ? Est-elle plus dangereuse que les autres villes ? De combien ? » a demandé Lagarès.

Cette photo du 5 juin 2018 montre une affiche érigée dans la ville de Hébron, en Cisjordanie, appelant au boycott de la star du football Lionel Messi (g) à côté d’un portrait du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP PHOTO / HAZEM BADER)

Il a ensuite accusé l’équipe nationale de conduite « maladroite » et « autodestructrice » à moins d’une semaine du début de la Coupe du Monde.

Les Palestiniens ont fait campagne pour que le match soit annulé. Le chef de la fédération palestinienne de football, Jibril Rajoub, a affirmé qu’Israël avait transformé le match, qui devait avoir lieu samedi, en un « outil politique » en insistant pour qu’il se tienne à Jérusalem plutôt qu’à Haïfa.

Les députés de l’opposition israélienne semblent être d’accord, accusant le Premier ministre Benjamin Netanyahu et la ministre de la Culture et des Sports Miri Regev de politiser le match en insistant pour qu’il se déroule dans la capitale.

Après l’annonce de l’annulation, le ministre argentin des Affaires étrangères a déclaré que les joueurs de football représentant son pays avaient des doutes sur le fait de jouer en Israël. Il a dit que les joueurs avaient reçu des menaces au sujet du match et qu’ils n’étaient pas à l’aise avec le fait de le jouer.

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