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Israël renonce au projet de logements à l’aéroport d’Atarot, sous la pression des US

Les responsables ont informé la Maison Blanche qu'ils ne poursuivront pas le projet de construction de 9 000 logements sur un terrain abandonné à l'extrémité nord de la capitale

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Plans d'architectes pour le nouveau quartier de la zone industrielle d'Atarot à Jérusalem-Est. (Municipalité de Jérusalem)
Plans d'architectes pour le nouveau quartier de la zone industrielle d'Atarot à Jérusalem-Est. (Municipalité de Jérusalem)

Israël a informé jeudi les responsables de l’administration Biden que le pays avait mis en suspens un projet controversé de construction massive de logements dans le quartier d’Atarot à Jérusalem-Est, suite à l’opposition de Washington, a confirmé un haut responsable israélien au Times of Israël.

Le projet, qui a reçu l’approbation préliminaire de la commission d’urbanisme de Jérusalem en début de semaine, prévoit la construction de 9 000 logements pour des Juifs ultra-orthodoxes sur le site abandonné de l’ancien aéroport d’Atarot. La zone a été annexée par Israël dans le cadre du Jérusalem élargi de l’après-1967, mais se trouve au-delà de la ligne verte.

Le plan a été retiré de l’ordre du jour d’une réunion du 6 décembre de la Commission de district pour la planification et la construction, sous les auspices du ministère des Finances, a déclaré le fonctionnaire.

Après l’approbation du plan Atarot par la commission local de Jérusalem mercredi, des responsables du département d’État américain ont contacté Jérusalem pour exprimer leur désapprobation. Les responsables israéliens ont tenté d’expliquer que cette avancée était une étape préliminaire et que l’approbation finale prendrait des mois, voire des années, mais Washington n’a pas été convaincu, a déclaré le responsable israélien.

L’aéroport abandonné d’Atarot se trouve au sud du quartier palestinien de Kafr Aqab à Jérusalem-Est. Bien que Kafr Aqab se trouve au-delà de la barrière de sécurité, il fait également partie de Jérusalem annexée par Israël.

Le projet d’Atarot était gelé depuis plus de dix ans, et même l’administration Trump avait repoussé les efforts d’Israël pour le faire avancer. Un plan du précédent gouvernement Netanyahu visant à construire 4 000 logements dans la zone a été rejeté par l’administration Trump, a rapporté jeudi le site d’information Walla.

Kafr Aqab était spécifié dans le plan Trump « Peace to Prosperity » comme l’une des zones de Jérusalem-Est à inclure dans la « capitale souveraine de l’État de Palestine ». L’Union européenne a récemment exprimé des objections au plan, dans le contexte de son opposition plus large aux dernières annonces d’expansion des implantations par la coalition.

Des bus stationnés à Atarot, dans ce qui était autrefois l’aéroport de Jérusalem ; à l’arrière-plan, les gratte-ciel du quartier de Kafr Aqab qui fait officiellement partie de Jérusalem mais se trouve à l’extérieur de la barrière de sécurité, en novembre 2021. (Crédit : David Horovitz / Times of Israel)

Les opposants au projet affirment qu’il entraverait les efforts qui s’amenuisent pour faire avancer une solution à deux États, en coupant en deux une grande partie de Jérusalem-Est, que les Palestiniens considèrent comme la capitale de leur futur État.

L’éventuelle relance du projet Atarot intervient alors qu’Israël fait avancer des projets de construction controversés à l’intérieur et autour de Jérusalem, sans faire d’annonces majeures qui pourraient susciter la colère de l’administration Biden.

Le mois dernier, une commission d’urbanisme de Jérusalem a donné son feu vert jeudi à l’expropriation de 200 dunams de terres dans un quartier controversé de Jérusalem-Est, qui, selon ses détracteurs, séparerait en grande partie les parties palestiniennes de Jérusalem-Est du sud de la Cisjordanie.

La même commission a avancé des plans pour la construction de 470 logements dans le quartier existant de Pisgat Zeev à Jérusalem-Est.

Parallèlement, un organe militaire a prévu des réunions pour discuter d’un projet d’implantation de 3 400 logements sur une colline aride située à l’extérieur de Jérusalem et connue sous le nom de E1. Les critiques affirment que la construction dans cette zone diviserait concrètement les parties nord et sud de la Cisjordanie, rendant impossible l’établissement d’un État palestinien viable aux côtés d’Israël.

« Le fait que tous ces plans très controversés qui ont été des lignes rouges internationales de longue date ont maintenant progressé simultanément est très révélateur de l’intention du gouvernement israélien de faire avancer et finalement d’approuver ces plans », a déclaré Amy Cohen du groupe de gauche Ir Amim le mois dernier.

Israël considère l’ensemble de Jérusalem-Est comme faisant partie de sa capitale indivisible et affirme qu’il devrait pouvoir y construire à sa guise. Mais la majorité de la communauté internationale n’a jamais reconnu l’annexion de Jérusalem-Est par Israël et considère les quartiers juifs de la zone comme illégaux.

Tous les gouvernements israéliens depuis 1967 ont agrandi les quartiers juifs de Jérusalem-Est et les implantations de Cisjordanie, des territoires qu’Israël a conquis lors de la guerre cette année-là et que les Palestiniens réclament pour leur futur État. Les Palestiniens considèrent les implantations et les quartiers juifs de Jérusalem-Est – qui abritent aujourd’hui quelque 700 000 personnes – comme le principal obstacle à la paix, et la majeure partie de la communauté internationale les considère comme illégaux.

L’administration du président américain Joe Biden a critiqué la construction dans les implantations comme un obstacle à une éventuelle relance du processus de paix, longtemps moribond, mais n’a pas exigé de gel. En 2010, l’annonce de l’approbation de quelque 1 600 logements destinés à des Juifs ultra-orthodoxes dans une autre zone de Jérusalem-Est, lors d’une visite de Joe Biden, alors vice-président, a aggravé un désaccord diplomatique qui s’est prolongé tout au long de la présidence de Barack Obama.

Biden, en tant que président, donne la priorité à d’autres questions comme la gestion du COVID-19 ; la Chine semble elle vouloir éviter une épreuve de force avec Israël, un proche allié des États-Unis.

« Nous avons été clairs, en public et en privé, sur notre position concernant les activités de colonisation et l’annexion », a déclaré le mois dernier Ned Price, porte-parole du département d’État. « Nous nous opposons à toute mesure unilatérale qui met encore plus hors de portée une solution à deux États. »

Le système politique israélien est dominé par des partis favorables aux implantations et son nouveau Premier ministre, Naftali Bennett, est opposé à un État palestinien. Mais il est à la tête d’une coalition difficile à manier, composée de partis issus de l’ensemble de l’échiquier politique – dont certains sont opposés aux implantations – et semble chercher un terrain d’entente qui permettrait de mettre la question sur le côté, dans le pays comme à l’étranger.

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