Khamenei déclare 5 jours de deuil pour Nasrallah alors qu’il est mis en lieu sûr
Le guide suprême iranien appelle les musulmans à "soutenir le Liban", promet que le Liban fera payer "l'agresseur" pour l’élimination des principaux chefs du Hezbollah
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a été transféré dans un lieu sûr à l’intérieur du pays, avec des mesures de sécurité renforcées en place samedi, ont déclaré à Reuters deux responsables régionaux informés par Téhéran.
Les sources ont déclaré que l’Iran était en contact permanent avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et d’autres groupes terroristes mandataires régionaux pour déterminer la prochaine étape après qu’Israël a éliminé le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d’une frappe sur le sud de Beyrouth vendredi.
Après l’annonce de la mort de Nasrallah, Khamenei a condamné ce qu’il a qualifié de « massacre » israélien au Liban. Le bilan de cette frappe massive qui a rasé six immeubles au-dessus du quartier général du Hezbollah n’est pas encore connu, mais on s’attend à ce que le nombre de terroristes éliminés soit conséquent.
« Le massacre du peuple libanais sans défense a une fois de plus révélé à tous la férocité du chien enragé sioniste et prouvé la politique stupide et à courte vue des dirigeants du régime usurpateur », a-t-il ajouté.
Il a déclaré cinq jours de deuil public pour Nasrallah en Iran.
L’Iran a annoncé samedi qu’un haut général du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé de l’Iran, avait également été tué aux côtés de Nasrallah lors de l’attaque de vendredi.
Khamenei a appelé les musulmans à « soutenir le peuple libanais et le fier Hezbollah par tous les moyens dont ils disposent et à les aider à faire face au […] méchant régime [d’Israël] ».
Il a ajouté que le sort de la région serait « déterminé par les forces de la résistance, avec le Hezbollah en première ligne », ont rapporté les médias d’État.
Bien qu’il n’ait pas explicitement mentionné Nasrallah, Khamenei a insisté pour que « les criminels sionistes sachent qu’ils sont bien trop insignifiants pour causer des dommages majeurs à la structure solide du Hezbollah au Liban ».
Ces dernières semaines, Israël a éliminé la majorité des dirigeants du Hezbollah lors d’une série de frappes ciblées, ce qui a soulevé des questions sur la manière dont le groupe terroriste chiite libanais se réorganiserait et sur la personne qui pourrait remplacer Nasrallah.
« Le Liban fera regretter l’agresseur et l’ennemi maléfique », a promis Khamenei.
Parallèlement, le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré samedi que la voie de Nasrallah se poursuivrait malgré son élimination.
« La ligne glorieuse du chef de la résistance, Hassan Nasrallah, se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération de Qods [Jérusalem], si Dieu le veut », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un message publié sur le réseau social X.
Khamenei a aussi accusé Washington d’être responsable de l’escalade au Liban, qui fait suite aux attaques de la semaine dernière qui ont fait exploser des bipeurs et de talkies-walkies utilisés par des terroristes du Hezbollah. L’organisation terroriste a imputé l’attaque à Israël, qui n’a pas assumé la responsabilité des explosions.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-six civils du côté israélien, ainsi que celle de vingt-deux soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a signalé que 513 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie.
Depuis qu’Israël a intensifié ses frappes aériennes contre le groupe terroriste du Hezbollah lundi, plus de 630 autres morts ont été signalés au Liban, selon le ministère de la Santé du pays.
Au moins un quart des personnes tuées depuis lundi seraient des femmes et des enfants, selon les autorités sanitaires libanaises qui ne font pas de distinction entre les civils et les terroristes. Plus de 2 000 personnes auraient également été blessées. Israël a déclaré que de nombreux terroristes du Hezbollah figuraient parmi les morts.
Face à l’escalade, le Hezbollah semble avoir cessé de nommer ses éléments éliminés.