Kobi Shabtaï : des provocateurs sont responsables des heurts survenus à Tel Aviv
Soutenant la version des événements de la manifestation du week-end, le chef de la police israélienne dit qu'un sous-groupe agitateur a provoqué les affrontements

Le chef de la police israélienne, Kobi Shabtaï, a affirmé lundi qu’un groupe de provocateurs était à l’origine des scènes de violences qui ont eu lieu lors d’un rassemblement anti-gouvernement à Tel Aviv au cours du week-end, et a promis d’écarter les considérations politiques de la gestion des manifestations par la police.
Au début d’une réunion du personnel de commandement de la police, Shabtaï a commenté les violences de samedi soir, qui ont déjà incité le ministère de la Justice à ouvrir une enquête.
Au milieu de scènes chaotiques, la police montée et des canons à eau ont été déployés contre les manifestants. Lors d’un incident filmé, un policier à cheval a été vu en train de flanquer un coup à la tête d’un manifestant avec les rênes de son cheval, faisant tomber l’homme au sol.
Vingt-et-une personnes ont été interpellées lors de la manifestation, a fait savoir la police. Des manifestants blessés ont dû recevoir des soins.
Au fur et à mesure que la manifestation se déroulait dans les rues, elle se mêlait aux participants d’un rassemblement parallèle organisé en soutien aux otages détenus par des groupes terroristes dans la bande de Gaza. Dans des scènes qui ont choqué les personnes présentes, certains proches d’otages ont été pris pour cible par des canons à eau de la police, au milieu de la pagaille.
Dans un communiqué publié dimanche, la police israélienne a déclaré que les manifestants avaient ignoré les avertissements de la police, bloqué les routes et affronté la police « en dépit des tentatives répétées pour négocier ».
Les affrontements entre la police et les manifestants ont été parmi les plus intenses depuis que la guerre a éclaté le 7 octobre. Les manifestations contre le plan de refonte du système judiciaire de la coalition ont cessé avec l’éclatement de la guerre, mais elles se sont intensifiées ces dernières semaines, les militants anti-gouvernement exigeant de plus en plus de nouvelles élections législatives pour pallier aux échecs qui ont permis les attaques du groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud du pays.
« Il est de notre devoir de trouver le point d’équilibre entre le maintien de la loi et de l’ordre public, et la compassion nécessaire dans la situation complexe et douloureuse dans laquelle le pays s’est retrouvé », a souligné Shabtaï lors de la réunion, selon un communiqué de la police.

« Aucun d’entre nous ne laissera la mère d’un otage être blessée, ou un père endeuillé venu exprimer sa douleur être blessé », a-t-il affirmé. Il a ajouté que le travail de la police, qui « a toujours été difficile, voire ingrat », serait désormais « encore plus difficile ».
Il a expliqué que « malheureusement, un groupe qui n’appartient pas aux familles des otages a réussi à entraîner » la police dans des scènes de violence que les forces de l’ordre ne souhaitaient pas.
Les manifestants « n’ont pas respecté les accords qui avaient été définis » pour la manifestation anti-gouvernement, et ont causé « une provocation en affrontant la police », a déclaré Shabtaï.
Le chef de la police a exhorté ceux qu’il a accusés d’être à l’origine des violences à collaborer avec les forces de l’ordre et à « maintenir ensemble l’ordre public et les règles, afin de permettre le droit de manifester (…) sans nuire à la routine quotidienne de centaines de milliers d’habitants ».
Il s’est engagé à soutenir les agents des forces de l’ordre dans leurs tâches et à leur donner les outils nécessaires, mais il a également appelé les policiers à agir avec professionnalisme.
« Nous devons regarder non pas la foule, mais la personne qui se tient devant nous, et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire respecter la loi, mais surtout pour nous assurer que la personne qui se tient devant nous rentre chez elle saine et sauve », a-t-il rappelé.
Shabtaï a ajouté que les forces de police « continueront à ignorer les voix politiques qui tentent d’entraîner la police dans des débats qui sèment la discorde et continueront à agir par loyauté envers le pays ».

Les violences policières avaient déjà soulevé de vives critiques lors des manifestations contre la refonte judiciaire qui ont secoué Israël pendant une grande partie de 2023. Les militants en avaient rejeté la responsabilité sur le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, qui avait incité la police à agir de manière agressive contre les manifestants.