Le convoi ciblé par Tsahal à Gaza était supervisé par des personnes non autorisées – groupe d’aide US
Israël a spécifiquement ciblé des terroristes armés, sans faire d'autres blessés ; Anera n'explique pas leur présence mais dit ne pas les avoir pris pour une "menace hostile"
Un groupe d’aide humanitaire basé aux États-Unis a admis vendredi qu’un groupe d’individus, armés selon l’armée israélienne, avait pris le contrôle d’un convoi d’aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza la veille, sans que l’organisation ne les ait contrôlés ni coordonné l’affaire avec Tsahal.
L’armée a déclaré jeudi qu’elle avait frappé les terroristes, les éliminant sans blesser les travailleurs humanitaires.
Selon Tsahal, le groupe terroriste palestinien du Hamas tente fréquemment de détourner les convois d’aide.
L’armée a déclaré jeudi qu’un convoi de camions d’aide de l’organisation américaine Near East Refugee Aid (Anera) était entré dans la zone sud de Rafah en coordination avec Israël. Elle a indiqué que pendant le trajet, elle avait identifié un groupe de terroristes armés qui s’étaient emparés d’un véhicule à l’avant du convoi et qui commençaient à le contrôler. Tsahal a décrit cet acte comme une tentative de détournement.
Peu après, l’armée a expliqué qu’elle avait été en mesure de déterminer qu’elle pouvait frapper uniquement la voiture avec à son bord des terroristes armés, sans endommager le reste du convoi, et elle a donc effectué une frappe, faisant au moins quatre morts.
Dans une déclaration vague vendredi, Anera a déclaré qu’après le départ du convoi du point de passage de Kerem Shalom, « quatre membres de la communauté ayant une expérience des missions précédentes et un engagement dans la sécurité de la communauté » avec leur société de transport, Move One, « se sont avancés et ont pris le commandement du véhicule de tête, citant la préoccupation que l’itinéraire n’était pas sûr et risquait d’être pillé ».
Anera n’a pas expliqué qui étaient ces quatre personnes, ni pourquoi des personnes qui n’avaient pas été coordonnées avec l’armée avaient été autorisées à prendre le contrôle du convoi. Elle a reconnu que « les quatre membres de la communauté n’avaient fait l’objet d’aucun contrôle ni d’aucune coordination préalable ».
L’organisation a néanmoins déclaré que « les quatre individus n’ont pas été perçus par le convoi comme une menace hostile » et que la frappe israélienne « a été effectuée sans avertissement ni communication préalables ».
Aucun employé d’Anera n’a été blessé dans la frappe, et le convoi est arrivé à destination, ont indiqué l’armée et l’organisation. Selon Anera, un seul employé était présent dans le convoi, et il n’a pas été blessé.
Tsahal a déclaré jeudi que « la présence d’hommes armés dans un convoi humanitaire sans coordination est contraire aux procédures, rend difficile la sécurisation des convois et de leurs employés et nuit ainsi à l’effort humanitaire à Gaza ».
L’armée a également déclaré que des représentants de l’unité du Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires palestiniens (COGAT) se sont entretenus avec des membres d’Anera, qui ont « confirmé que tous les membres de l’organisation qui faisaient partie du convoi, ainsi que l’aide humanitaire, étaient sains et saufs et avaient atteint leur destination en toute sécurité ».
L’incident d’Anera fait suite à une fusillade mardi contre un convoi d’aide humanitaire du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) à l’intérieur de la bande de Gaza. Israël a déclaré que les tirs étaient le résultat d’une erreur de communication entre les unités militaires, ce qui avait conduit les États-Unis à demander à Israël de « rectifier immédiatement » son comportement.
Mercredi, PAM a suspendu les déplacements de ses employés dans la bande de Gaza. Elle a déclaré qu’au moins dix balles avaient touché l’un de ses véhicules clairement identifiés alors qu’il s’approchait d’un point de contrôle militaire israélien au pont de Wadi Gaza, dans le nord de la bande de Gaza, après avoir effectué une mission dans le sud de la bande. Personne n’avait été blessé.
« Les travailleurs humanitaires sont là pour aider des civils innocents et Israël doit s’assurer qu’ils sont protégés », a écrit le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, sur le réseau social X.
Les frappes ont eu lieu alors que les Nations unies se préparent à vacciner quelque 640 000 enfants de Gaza contre la polio, après qu’un nourrisson de 10 mois non vacciné a été trouvé porteur du premier cas de la maladie dans la bande de Gaza en 25 ans.
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé mercredi soir qu’il y aurait des trêves humanitaires localisées dans la bande de Gaza pour faciliter la campagne de vaccination.