Les chefs du Jihad islamique palestinien à Gaza tués à cause de leur téléphone ?
C'est ce qu'affirme Ziad Nakhaleh, haut-responsable du groupe terroriste, qui nie toute infiltration de l'organisation en évoquant des "négligences" de la part de ses combattants
Le leader du Jihad islamique palestinien, le groupe terroriste de Gaza, a donné un rare aperçu du dernier conflit survenu entre son organisation et Israël en affirmant que les commandants tués pendant les combats avaient perdu la vie parce qu’ils avaient négligemment conservé leurs téléphones cellulaires sur eux.
Ziad Nakhaleh, qui vivrait en Syrie ou au Liban, a présenté cette analyse des faits au cours d’un entretien accordé au site internet Haya Washington, une interview qui a été publiée mardi.
Nahkaleh a été interrogé sur une possible infiltration du Jihad islamique palestinien, le journaliste faisant remarquer que les commandants du groupe ont été tués malgré les efforts livrés pour dissimuler l’endroit où ils se trouvaient.
« Ces assassinats ont pu avoir lieu grâce aux technologies et à la traque de l’ennemi. Nous avons commis des erreurs dont l’ennemi s’est saisi », a dit Nakhaleh, rejetant toute possibilité d’infiltration.
Il est inhabituel, pour le Jihad islamique, de reconnaître des erreurs.
« Malgré toutes les mesures prises par nos combattants et par nos commandants – qui, au minimum, ne devraient pas utiliser de téléphone – force est de constater que nos frères n’ont malheureusement pas adhéré à ces instructions nécessaires dans ce domaine et je suis donc certain qu’il n’y a pas eu d’infiltration », a-t-il dit.
« Il y a une certaine complaisance concernant l’utilisation des moyens de communication. Malheureusement, je dis que nos frères ont fait preuve de négligence dans l’évaluation de la situation et dans leur estimation de la manière dont l’ennemi est capable de contrôler les moyens de communication », a ajouté Nakhaleh dans une réprimande rare.
Le journaliste l’a encore interrogé sur le sujet en remarquant que « ces commandants ont été assassinés alors qu’ils étaient chez eux » – où ils respectaient sans doute une politique excluant tout usage d’un téléphone cellulaire.
Nakhaleh a alors offert deux explications. Il a d’abord déclaré que les commandants qui ont été tués « n’avaient pas quitté du tout leur domicile », ajoutant ensuite que l’armée israélienne n’avait pas réagi après les lancements de roquette initiaux depuis Gaza, le 2 mai, créant « une atmosphère de calme, et il semble que [les leaders du Jihad islamique qui ont perdu la vie] ont été alors en mesure de rendre visite secrètement à leurs familles ».
« Mais malheureusement, ils l’ont fait sans prendre les mesures de précaution nécessaires, le téléphone cellulaire étant particulièrement dangereux parce qu’il est un espion mobile dont le propriétaire peut être aisément suivi par l’ennemi », a répété Nakhaleh.