Les opposants à la trêve vont le « payer » dans les urnes – père de Liri Albag
"Je vous méprise", a insisté Eli Albag, s'adressant aux opposants à l'accord, dont la première phase de six semaines doit permettre de libérer 33 otages

Le père d’une otage israélienne libérée samedi a remercié les membres du gouvernement qui ont voté en faveur de la trêve avec le groupe terroriste palestinien du Hamas, mais a promis à ceux qui n’en voulaient pas qu’ils le paieraient dans les urnes.
« Le peuple vous le fera payer », a déclaré Eli Albag, père de Liri Albag, l’une des quatre soldates rentrées chez elles samedi dans le cadre de l’échange avec des prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.
« Ne vous reposez pas et ne restez pas silencieux jusqu’à ce que le dernier des otages rentre à la maison », a-t-il imploré.
Il a également lancé un appel au Premier ministre Benjamin Netanyahu et aux dirigeants israéliens pour qu’ils veillent à ce que tous les otages soient restitués : « Je veux dire au Premier ministre et aux membres du gouvernement, à la coalition et à l’opposition, à ceux qui ont soutenu l’accord, que je suis de tout cœur avec vous. Restez fidèles à l’accord jusqu’à la fin. »
Les parents des quatre jeunes femmes libérées samedi étaient réunis dimanche soir au centre hospitalier Rabin de Petah Tikva. Comme toutes les familles dans le même cas, ils appelaient à la libération de tous les otages et remerciaient les acteurs de cet accord, dont le président américain Donald Trump.
« Je vous méprise », a insisté Albag, s’adressant aux opposants à l’accord, dont la première phase de six semaines doit permettre de libérer 33 otages israéliens contre 1 904 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

Il a poursuivi : « Aux opposants, le peuple réglera ses comptes avec vous. Lorsque vous avez vu ma fille et les trois autres soldates de surveillance sortir, souriantes et fières, où étiez-vous, vous qui avez voté contre l’accord, lorsque toute la nation s’est levée et s’est réjouie ? »
Les deux formations d’extrême-droite, HaTzionout HaDatit et Otzma Yehudit, ainsi que deux ministres du Likud, le parti de Netanyahu, ont voté contre l’accord.
« M. Netanyahu a adopté une position courageuse. En revanche, je vous méprise, vous qui vous êtes opposés [à l’accord]. »
Itamar Ben Gvir, ex-ministre de la Sécurité nationale, a même quitté la coalition gouvernementale, désormais forte de seulement deux députés de plus que la majorité à la Knesset.
Albag a également remercié l’ancien président américain Joe Biden, le président américain Trump, l’envoyé de Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, le président Isaac Herzog et tous les négociateurs pour le travail qu’ils ont accompli jusqu’à présent.
Sept femmes ont été libérées en une semaine. Cependant, beaucoup craignent que le gouvernement ne reprenne les hostilités dès la fin de cette première phase, mettant grandement en danger la libération des 61 autres otages qui seraient encore retenus après cette phase, dont 34 annoncés morts par Israël.
Les personnes éligibles à la première phase sont les femmes et les enfants ainsi que les hommes de plus de 50 ans ou en mauvaise condition physique.
D’autres membres de la famille se sont montrés plus conciliants, remerciant ceux qui ont aidé à ramener leurs proches à la maison.
Dans leurs premières déclarations publiques, les parents et les frères et sœurs des quatre otages libérées ont remercié la nation israélienne pour son soutien constant pendant près de seize mois de négociations, les soldats de Tsahal pour leur service et, à l’unanimité, ils ont mentionné et remercié Trump d’avoir fait avancer l’accord.
Orly Gilboa, la mère de Daniella Gilboa, a poussé son appréciation encore plus loin. « Si quelqu’un peut apporter la paix dans le monde, c’est bien vous », a-t-elle déclaré.
« Nous sommes convaincus que vous ferez tout ce qu’il faut pour que nous y parvenions. »
Sasha Ariev, la sœur aînée de Karina Ariev, qui s’est exprimée en anglais, a également fait l’éloge de Witkoff.

« Cher M. Witkoff, vous êtes une personne vraiment remarquable. Votre attention et votre compassion ont été ressenties à chaque étape de ce périple, comme si nous étions tous vos propres enfants. Merci pour tout ce que vous avez fait, et pour votre cœur bon et généreux. »
Les quatre orateurs se sont succédé pour demander à la nation israélienne de poursuivre le combat et de ramener tous les otages à la maison, et au gouvernement de respecter toutes les étapes de l’accord de libération des otages. Ils ont également tous remercié le Forum des familles des otages et disparus pour son aide et son soutien au cours des quinze derniers mois.
Ils ont tous mentionné Agam Berger, la cinquième soldate de surveillance qui était détenue avec les quatre autres soldates jusqu’à il y a quelques jours, mais qui n’a pas été libérée samedi.
Il en va de même pour Arbel Yehud et Shiri Bibas, les deux autres femmes civiles qui devaient être libérées au cours de ces premières étapes de la libération d’otages.
Sasha, la sœur de Karina, a déclaré que cette dernière sait exactement ce que l’on ressent lorsqu’on est encore en captivité et que l’on ne cesse de penser aux autres.
« Nous attendons Agam, Arbel, Shiri et tous les autres otages », a déclaré Sasha.
Orly Gilboa, debout à côté du père de Daniella, Ran Gilboa, a récité la bénédiction de remerciement Shehehiyanou et a fait référence à la lettre hébraïque qu’elle a ajoutée au nom de sa fille pendant sa captivité, le changeant en Daniella au lieu de Danielle, comme un symbole de la force divine.
« Ma fille aînée n’est plus qu’à quelques mètres de moi », a déclaré Orly.

« Mon enfant, qui est revenue en parlant arabe, mince et pâle. Cette enfant qui a souffert en captivité reste la même fille merveilleuse et talentueuse qu’ils nous ont enlevée. »
Orly a remercié le peuple israélien et les Juifs du monde entier d’avoir soutenu sa famille « même lorsqu’il semblait que le pire lui était arrivé », en référence à la publication par le Hamas d’une image de ce qu’il affirmait être un otage mort, avec un tatouage identique à celui de Daniella, qui avait donné lieu à des spéculations sur le fait qu’elle aurait pu mourir en captivité.
« Vous avez toujours cru avec nous que Daniella allait bien, que ce n’était qu’un jeu d’esprit cruel auquel se livrait le Hamas », a-t-elle déclaré.
Yoni Levy, le père de Naama Levy, vêtu du tee-shirt du Forum des familles des otages « Ramenez-les à la maison maintenant », a affirmé que la lutte pour les otages devait se poursuivre.

« Il y a encore 90 otages que nous devons ramener à la maison. Ce sont nos fils et nos filles, les fondations sur lesquelles notre pays est construit. Et nous n’aurons pas de guérison, nous n’aurons pas de renaissance sans la certitude que l’État d’Israël est le père et la mère de chacun d’entre nous. »
« Naama est maintenant en sécurité parmi nous, mais le combat n’est pas terminé », a plus sobrement rappelé Levy.
Albag a déploré la perte des 54 soldats tombés en défendant la base de Nahal Oz lors de l’assaut du Hamas le 7 octobre 2023, ainsi que des soldats de surveillance qui ont été tués.
Il a déclaré qu’il était de tout cœur avec les familles des soldats tombés au combat, les appelant les anges du ciel, et a ajouté : « C’est grâce à vous que ma Liri et tous les otages rentrent à la maison. »
« Le travail n’est pas terminé », a-t-il souligné.
« Il y a encore 90 membres de ma famille là-bas. Nous ne pourrons pas sourire tant que le dernier ne sera pas rentré à la maison. »
Albag a conclu en remerciant le peuple d’Israël, sa famille, ses filles, son fils, sa femme Shira, « la combattante et Liri – [qui est] quelque part là-haut [à un étage supérieur de l’hôpital] ».
« Je ne sais pas où elle est, mais je t’aime », a-t-il dit en s’adressant à Liri.
« Et je vous quitte, je vais la serrer dans mes bras », a dit Albag à la presse.
Ils ont terminé leur déclaration en faisant tous des signes du cœur avec leurs mains, comme Liri l’avait fait dans l’hélicoptère de Tsahal sur le chemin du retour en Israël samedi.
Le 7 octobre 2023, 251 personnes avaient été prises en otage lors de l’attaque sadique et barbare du Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza. Certaines ont été libérées lors d’une première trêve en novembre 2023, d’autres par des opérations militaires israéliennes, vivantes ou mortes.