L’Iran intensifie ses exercices de défense aérienne près d’un site nucléaire majeur
Israël aurait détruit une grande partie des défenses aériennes iraniennes et les États-Unis auraient examiné des plans d'attaque au cas où l'Iran tenterait de se doter de la bombe
TEHERAN, Iran – L’armée iranienne a entamé des exercices axés sur ses systèmes de défense aérienne près de l’usine d’enrichissement nucléaire de Natanz, dans le centre du pays, dans le cadre d’exercices planifiés à l’échelle nationale, ont rapporté les médias d’État ce mardi.
Ces exercices – baptisés Eqtedar, ou « puissance » en farsi – ont impliqué le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé de l’Iran, aux côtés de l’armée du pays.
« La première phase des exercices conjoints Eqtedar dans la zone de défense aérienne de l’installation nucléaire de Natanz a commencé sous les ordres du commandant du quartier-général de la défense aérienne », a indiqué la télévision d’État.
Il a ajouté que les forces aériennes du CGRI entreprenaient une « défense totale » du site « contre une multitude de menaces aériennes dans des conditions de guerre électronique difficiles ».
Lundi, le porte-parole du CGRI, Ali Mohammad Naini, a déclaré que les exercices, qui couvriront également d’autres régions de l’Iran jusqu’à la mi-mars, étaient menés en réponse à de « nouvelles menaces pour la sécurité », sans fournir plus de détails.
Plusieurs branches du CGRI, dont la marine et les forces paramilitaires de la milice Basij, participeront également aux exercices, a-t-il ajouté.

Fin octobre, Israël a attaqué des cibles militaires clés en Iran, dégradant sérieusement les systèmes de défense aérienne et les capacités de production de missiles de la république islamique en représailles à une attaque massive aux missiles balistiques qui avait pris pour cible Israël, au début du même mois.
Cette attaque avait été lancée en réponse à l’élimination au mois de juillet d’Ismaïl Haniyeh, le chef du groupe terroriste palestinien du Hamas, par Israël à Téhéran, et de Hassan Nasrallah, le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, par Israël à Beyrouth, au mois de septembre. Des centaines de missiles balistiques avaient été tirés en direction d’Israël, déclenchant des sirènes d’alerte dans l’ensemble du pays.
Cette attaque n’avait pas fait de victimes, mais l’armée israélienne avait déclaré que certaines bases aériennes avaient été touchées, bien que les capacités de l’armée de l’air n’aient pas été affectées.
La riposte d’Israël avait endommagé les capacités de production de missiles de l’Iran ainsi que des éléments de son programme nucléaire, comme l’avaient déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu et Tsahal. Ces derniers avaient toutefois ajouté que les dommages causés au programme nucléaire n’étaient pas suffisamment importants pour le contrecarrer.
Ils avaient néanmoins indiqué que la capacité de l’Iran à produire des missiles balistiques et du combustible solide, utilisé pour les missiles à longue portée, avait été considérablement réduite.
Les frappes israéliennes auraient également détruit une grande partie du système de défense aérienne de l’Iran, notamment ses quatre systèmes S-300 de fabrication russe.
La semaine dernière, le site d’information américain Axios a rapporté que le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, avait présenté au président sortant Joe Biden des options pour une éventuelle frappe américaine sur les installations nucléaires iraniennes si Téhéran se dirigeait vers la mise au point d’une arme nucléaire avant le 20 janvier, date de l’entrée en fonction de Donald Trump.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a dénoncé ces informations, déclarant que les menaces contre les installations nucléaires du pays constituaient « une violation flagrante du droit international ».

L’Iran affirme que son programme nucléaire est uniquement destiné à des fins pacifiques et nie toute intention de développer des armes atomiques.
Toutefois, l’Iran, qui a juré de détruire Israël, a augmenté ces dernières années sa production d’uranium enrichi. Il est le seul État non doté d’armes nucléaires à posséder de l’uranium enrichi à 60 %, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organe de surveillance nucléaire.
Ce niveau n’est pas bien loin des 90 % nécessaires à la fabrication d’une bombe atomique et il dépasse tout ce qui est nécessaire à un programme nucléaire civil.
Les tensions autour du programme nucléaire iranien sont montées en flèche depuis le retrait des États-Unis, au cours du premier mandat de Trump, d’un accord nucléaire historique qui offrait à Téhéran un allègement des sanctions en échange d’une limitation de ses ambitions nucléaires.
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