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Netanyahu va-t-il se débarrasser de Gantz et former une coalition de droite ?

Deri ou Levin pourraient être Premier ministre selon l'accord de coalition ; Gantz a dit que des membres du parti l'ont incité à céder aux demandes budgétaires du Premier ministre

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (au centre), le ministre de la Défense Benny Gantz, (à gauche), et le secrétaire de cabinet Tzachi Braverman lors de la première réunion du 35e gouvernement, à la Knesset, le 17 mai 2020. (Kobi Gideon/GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (au centre), le ministre de la Défense Benny Gantz, (à gauche), et le secrétaire de cabinet Tzachi Braverman lors de la première réunion du 35e gouvernement, à la Knesset, le 17 mai 2020. (Kobi Gideon/GPO)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu envisage de dissoudre le gouvernement d’union qu’il dirige actuellement avec le chef du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, mais avant de convoquer de nouvelles élections, il tentera d’exploiter une faille dans l’accord de coalition pour former un autre gouvernement, selon un rapport publié dimanche.

La Douzième chaîne a déclaré que M. Netanyahu essaiera de s’appuyer sur le parti Derekh Eretz de Yoaz Hendel et Zvi Hauser, entre autres, pour obtenir une majorité de 61 députés au sein des 120 membres de la Knesset, citant des sources non nommées du Likud.

L’accord de coalition pour le partage du pouvoir signé par Netanyahu et Gantz – selon lequel Gantz remplacera Netanyahu en tant que Premier ministre en novembre 2021 – interdit les motions de censure à l’égard du gouvernement actuel qui conduiraient à ce que l’un d’entre eux occupe le poste de Premier ministre dans un gouvernement alternatif.

Le rapport indique qu’une possibilité serait de nommer un troisième candidat qui occuperait temporairement le poste de Premier ministre, en donnant comme possibilités le chef du parti Shas, Aryeh Deri, et le président de la Knesset du Likud, Yariv Levin.

Le ministre du Tourisme, Yariv Levin, participe à une conférence, le 5 septembre 2019. (Hillel Maeir/Flash90)

Une semaine plus tard, une autre motion de censure serait soumise au vote, désignant Netanyahu comme Premier ministre et chef d’un nouveau gouvernement de droite, contournant ainsi l’accord, selon le plan annoncé.

« Beaucoup de créativité est investie dans les tentatives de Netanyahu de rompre le partenariat avec Kakhol lavan », indique le rapport.

Le bureau du Premier ministre a démenti le rapport.

La chaîne a également cité des membres de Kakhol lavan, de plus en plus nombreux, qui préconisent de céder à la demande de Netanyahu concernant un budget annuel plutôt que biennal, comme le stipule l’accord de coalition, bien que Gantz ne soit pas d’accord.

Le Premier ministre d’alternance et ministre de la Défense Benny Gantz à la réunion hebdomadaire de cabinet de Jérusalem, le 28 juin 2020. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Les responsables de Kakhol lavan pensent que Netanyahu a réellement l’intention de forcer la tenue de nouvelles élections, et veulent empêcher cela parce qu’ils pensent que des élections pendant l’hiver au milieu de la crise du coronavirus seraient très malvenues, dit le rapport. Par conséquent, ils cherchent à lui voler le prétexte du budget, ce qui signifie que Netanyahu serait considéré comme responsable d’un tel coup, et non Gantz.

Gantz a déclaré samedi dans une interview à la Douzième chaîne qu’il s’opposait à de nouvelles élections anticipées et que s’il devait sortir de l’actuel gouvernement de coalition comme « un pigeon politique, qu’il en soit ainsi ».

Le gouvernement sera automatiquement dissous si le budget de l’État n’est pas adopté avant le 25 août.

Bien que l’accord de coalition entre le Likud et Kakhol lavan prévoie un budget sur deux ans, Netanyahu a insisté sur un budget qui ne couvrira que le reste de l’année 2020, en invoquant l’incertitude causée par la pandémie.

Gantz, cependant, a insisté pour qu’un budget sur deux ans soit adopté, comme le stipule l’accord de coalition, disant qu’il apporterait une plus grande certitude financière à ceux qui sont touchés économiquement par les mesures de confinement du gouvernement.

Mais les commentateurs estiment que d’autres questions sont en jeu, car l’adoption d’un budget annuel – ou l’échec de son adoption – pourrait permettre à Netanyahu de lancer de nouvelles élections sans avoir à céder le poste de Premier ministre à Gantz l’année prochaine, comme le stipule l’accord de coalition.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une conférence de presse au ministère de la Santé, le 23 juillet 2020. (Kobi Gideon / GPO)

Selon un article de Haaretz publié mercredi, Netanyahu a décidé de convoquer de nouvelles élections suite à la décision prise la semaine dernière par le tribunal de district de Jérusalem, selon laquelle les témoins commenceront à déposer dans son procès pénal en janvier, avec des audiences qui auront lieu trois fois par semaine.

Selon l’article, M. Netanyahu craint que les requêtes adressées à la Cour suprême de justice lui interdisent de continuer à exercer ses fonctions de Premier ministre pendant son procès et que le procureur général Avichai Mandelblit ne soutienne cette position, ce qui permettrait aux juges de statuer plus facilement en faveur des pétitionnaires.

Des proches anonymes de Netanyahu auraient déclaré que le principal objectif du Premier ministre en retournant aux urnes était de reprendre le contrôle du ministère de la Justice et qu’il mènerait une campagne massive contre le système judiciaire avant les élections. L’actuel ministre de la Justice, Avi Nissenkorn de Kakhol lavan, a défendu le système judiciaire face aux affirmations sans fondement de Netanyahu et de ses alliés selon lesquelles il serait victime d’une « tentative de coup d’État politique« .

Jeudi soir, Netanyahu a rejeté ces informations et d’autres comme étant « absurdes », mais a averti qu’un retour aux urnes aurait effectivement lieu si sa coalition n’adoptait pas un budget de l’Etat le mois prochain.

Deux nouveaux sondages pour la télévision ont été publiés la semaine dernière, montrant que le Likud de Netanyahu perdrait du terrain si des élections étaient organisées maintenant – non pas contre Gantz, mais contre le parti de droite Yamina, dirigé par Naftali Bennett, qui siège actuellement dans l’opposition.

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