Nouvelle occupation à l’Université de Genève : des étudiants pro-palestiniens réclament la fin des liens avec Israël
Un an après une première mobilisation, la Coordination étudiante pour la Palestine a de nouveau investi le bâtiment d’Uni Mail
Ils demandent la fin de toute collaboration avec des institutions israéliennes. Un an après une première occupation d’un bâtiment de l’Université de Genève, les étudiants de la Coordination étudiante pour la Palestine ont de nouveau investi Uni Mail. Le bâtiment est occupé depuis mercredi. Des drapeaux palestiniens ont été accrochés aux murs, accompagnés de slogans, tandis que des chaises et des tables ont été installées pour aménager un espace de mobilisation.
L’occupation de l’an passé avait duré une semaine, de jour comme de nuit, avant d’être évacuée par les forces de l’ordre.
Dans une lettre adressée au rectorat de l’Université de Genève (UNIGE), la Coordination expose ses revendications : « La suspension immédiate de toute collaboration de l’UNIGE avec les institutions israéliennes impliquées dans le génocide, l’apartheid et la colonisation en Palestine, en particulier l’Université Hébraïque de Jérusalem et l’Université de Tel-Aviv », ainsi que l’application de cette mesure à l’ensemble des institutions académiques israéliennes.
Contactée par la RTS, l’UNIGE a affirmé rester ouverte au dialogue, tout en précisant qu’elle n’acceptera pas que l’occupation s’enlise comme l’an dernier. L’université a annoncé que le bâtiment Uni Mail fermerait ses portes à 23 heures et qu’une occupation nocturne serait considérée comme illégale. En conséquence, elle a pris contact avec la police.
Pour rappel, le comité scientifique de l’Université de Genève avait publié, le 9 mars, un rapport sur le rôle des universités dans le débat public. Mandatés en mai 2024, après l’occupation de l’université par des étudiants pro-palestiniens, les chercheurs avaient été chargés d’analyser la position institutionnelle face aux revendications politiques. Le rapport n’avait pas accédé aux demandes des manifestants, affirmant « le principe de la réserve institutionnelle ». Selon ses auteurs, l’université ne devait se prononcer sur des sujets sociaux et politiques que si ceux-ci affectaient directement sa mission. Ils avaient également souligné la nécessité de défendre la liberté académique et de promouvoir la liberté d’expression.
Le rapport plaidait pour le maintien des accords de collaboration internationaux, considérés comme « des catalyseurs face aux enjeux mondiaux ». Une conclusion qui tranchait avec celle de l’Université de Lausanne, qui, dans un rapport similaire publié en janvier, estimait qu’une « réévaluation des liens avec Israël » s’imposait.