Israël en guerre - Jour 650

Rechercher

« Peut-être, peut-être pas » : Trump entretient le doute sur ses intentions en Iran

Le président américain, qui en a "assez" de négocier, assure que l'Iran n'était qu'à "quelques semaines" de la bombe mais qu'il n'est "pas trop tard" pour un accord ; l'Iran refuse

Le président américain Donald Trump s'exprimant alors qu'un mât est installé sur la pelouse sud de la Maison Blanche, à Washington, le 18 juin 2025. (Crédit : Evan Vucci/AP)
Le président américain Donald Trump s'exprimant alors qu'un mât est installé sur la pelouse sud de la Maison Blanche, à Washington, le 18 juin 2025. (Crédit : Evan Vucci/AP)

Donald Trump a assuré mercredi n’avoir pas encore pris de décision sur une éventuelle participation des États-Unis aux frappes d’Israël contre l’Iran, affirmant devant la presse : « Je vais peut-être le faire, peut-être pas. »

« Personne ne sait ce que je vais faire », a ajouté le président américain, lancé dans un long échange avec les journalistes sur la pelouse de la Maison Blanche, où il était venu inspecter l’installation d’un monumental mât de drapeau.

Alors que les spéculations s’intensifient sur une éventuelle participation directe des États-Unis à la guerre entre Israël et Iran, après plusieurs jours d’échanges de tirs intenses entre les deux pays ennemis, Trump a plus tard déclaré : « Je n’ai pas pris de décision finale ». Cette fois depuis le Bureau ovale où il recevait des footballeurs de la Juventus de Turin.

« J’aime prendre une décision finale une seconde avant la limite », a-t-il ajouté, avant de participer pour la deuxième fois en deux jours à une réunion dans la « Situation Room », la salle de crise en sous-sol de la Maison Blanche où se prennent les décisions militaires les plus sensibles.

« Je ne cherche pas à me battre. Mais si le choix se réduit à se battre ou à avoir la bombe nucléaire, il faut faire ce qu’il y a à faire. Et peut-être que nous n’aurons pas à nous battre », a-t-il encore dit, toujours de manière énigmatique.

Interrogé sur une possible chute du pouvoir actuel à Téhéran, le président américain a estimé que cela « pourrait se produire ».

Le président américain Donald Trump s’adressant à la presse, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 18 juin 2025. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)

Selon le Wall Street Journal, Trump aurait déclaré mardi à des conseillers qu’il avait approuvé des plans d’attaque contre l’Iran, mais qu’il les retenait pour voir si Téhéran ne revenait pas sur son programme nucléaire.

« Toutes les options sont sur la table », a indiqué à l’AFP un responsable à la Maison Blanche interrogé à ce sujet.

« Grosse différence »

Le dirigeant républicain a aussi assuré que l’Iran était entré en contact avec les États-Unis pour négocier.

« Oui », a-t-il répondu à la question de savoir si l’Iran avait contacté les États-Unis.

« Je leur ai dit que c’était très tard pour discuter […] Il y a une grosse différence entre maintenant et il y a une semaine, n’est-ce pas ? »

« Je leur ai dit : ‘Pourquoi n’avez-vous pas négocié avec moi avant tous ces morts et ces destructions ? », a-t-il assuré, estimant qu’il n’était « pas trop tard ».

« Ils ont même suggéré de venir à la Maison Blanche », a ajouté Trump.

L’Iran a rapidement démenti. « Aucun responsable iranien n’a jamais demandé à ramper aux portes de la Maison Blanche », a écrit sur le réseau social X la mission iranienne à l’ONU.

« L’Iran ne négocie PAS sous la contrainte » et « n’acceptera PAS la paix sous la contrainte », a-t-elle encore répondu à l' »ultime ultimatum » décrit par Trump un peu plus tôt.

Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, lors d’une prise de parole à Téhéran, en Iran, le 20 mai 2025, en l’honneur du défunt président Ebrahim Raïssi, décédé dans un accident d’hélicoptère en 2024. (Crédit : Services du Guide suprême iranien via AP)

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a proclamé mercredi que son pays « ne se rendra jamais » et mis en garde les États-Unis, alliés d’Israël, contre des « dommages irréparables » en cas d’intervention américaine.

Mardi, alors qu’il s’entretenait avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avec lequel il dit être en contact « tous les jours », Trump a déclaré : « Continuez. »

Plus tard, Trump a déclaré que l’Iran n’était qu’à « quelques semaines » de disposer d’une arme nucléaire, avant qu’Israël ne commence à frapper la République islamique, et qu’il souhaitait désormais une « victoire totale », et non un cessez-le-feu.

« Je ne cherche pas à me battre, mais si le choix se pose entre se battre et posséder une arme nucléaire, il faut faire ce qu’il faut faire. Peut-être que nous n’aurons pas à nous battre », a déclaré Trump.

« Tout cela pourrait très rapidement prendre fin. »

Les États-Unis ne recherchent pas un « cessez-le-feu », mais plutôt « une victoire totale et complète », a déclaré Trump, reprenant la rhétorique de Netanyahu.

« Vous savez ce qu’est la victoire ? L’absence d’armes nucléaires », a ajouté Trump.

Il a également déclaré qu’il était possible que le régime iranien tombe.

« Bien sûr, tout peut arriver, n’est-ce pas ? », a répondu Trump à la question d’un journaliste dans le Bureau ovale.

Interrogé sur la question de savoir si les États-Unis prévoyaient un tel scénario, le président américain a répondu : « Nous avons un plan pour tout », ajoutant qu’il allait rencontrer ses conseillers dans la salle de crise dans l’heure.

Vendredi, Israël a lancé une campagne de frappes aériennes en Iran afin de décimer les programmes nucléaires et balistiques de la République islamique, que Jérusalem qualifie de menace existentielle imminente. L’Iran a riposté par des salves meurtrières de missiles balistiques sur des centres civils et des cibles militaires en Israël.

Cependant, les salves de missiles ont diminué au fil des jours, à mesure qu’Israël a établi sa supériorité aérienne au-dessus du ciel iranien, agissant librement pour détruire ses cibles lors de nombreuses frappes quotidiennes.

Un F-15 de l’armée de l’air israélienne décollant pour mener des frappes en Iran, le 18 juin 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Les États-Unis affirment n’avoir pris jusqu’à présent que des mesures indirectes dans le conflit, notamment en aidant à abattre des missiles tirés en direction d’Israël, mais ils ont commencé à renforcer leurs forces dans la région, et selon certaines informations, Trump envisagerait de jouer un rôle direct dans les frappes israéliennes.

Trump a déploré que l’Iran n’ait pas accepté l’accord sur le nucléaire avant l’expiration de son ultimatum de 60 jours la semaine dernière. Les premières frappes israéliennes ont été menées le lendemain de l’expiration du délai.

Interrogé sur ce qui l’avait poussé à passer du soutien aux négociations avec l’Iran à l’approbation potentielle d’une frappe américaine contre les sites nucléaires de Téhéran, Trump a souligné les résultats des premières frappes israéliennes.

« La première nuit a été dévastatrice, et cela a vraiment mis l’autre camp hors jeu », a déclaré Trump.

Il a décrit l’Iran comme totalement sans défense, sans aucune défense aérienne, ajoutant qu’il avait depuis donné à Téhéran « l’ultimatum ultime ».

« J’en ai assez, d’accord ? J’en ai assez. J’abandonne, c’est fini, nous allons faire sauter tous les sites nucléaires qui se trouvent partout », a déclaré Trump.

Mais il a également affirmé que « Rien n’est trop tard. Rien n’est fini tant que ce n’est pas fini. »

Il a toutefois ajouté que « la semaine prochaine sera très importante, peut-être même moins d’une semaine. »

Des avions de combat F-15I et F-35I de l’armée de l’air israélienne volant aux côtés d’un bombardier américain B-52 lors d’un exercice le 4 mars 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Interrogé sur le refus de Khamenei, de donner suite à son appel à la capitulation de l’Iran, il a répondu laconiquement : « Je leur souhaite bonne chance ».

Dans un message publié sur son compte officiel sur le réseau social X, Khamenei a écrit : « Le fait même que les amis américains du régime sioniste soient entrés en scène et tiennent de tels propos est un signe de la faiblesse et de l’incapacité de ce régime ».

Khamenei, 86 ans, avait précédemment réprimandé Trump dans un discours enregistré diffusé à la télévision, sa première apparition depuis vendredi. Il y avertissait que toute frappe américaine visant la République islamique « entraînerait des dommages irréparables pour eux » et que son pays ne céderait pas à l’appel de Trump à la capitulation.

L’Iran a convoqué vendredi l’ambassadrice de Suisse à Téhéran, pays représentant les intérêts américains faute de relations diplomatiques avec les États-Unis, alliés d’Israël, en raison de récents propos tenus par Trump, selon la télévision d’État.

« À la suite des déclarations irresponsables et menaçantes du président américain, l’ambassadrice de Suisse […] a été convoquée au ministère des Affaires étrangères », a rapporté ce média sans fournir plus de détails.

L’Iran, qui jure de détruire Israël, a toujours nié toute ambition de développer des armes nucléaires, mais ses niveaux d’enrichissement d’uranium dépassent de loin tout usage civil, et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) affirme qu’il a empêché les inspecteurs de visiter ses sites nucléaires.

Israël affirme avoir constaté ces derniers mois des signes clairs indiquant que Téhéran s’apprêtait à militariser ses activités nucléaires.

Trump avait privilégié la voie diplomatique pour mettre fin au programme nucléaire iranien, cherchant un accord pour remplacer celui qu’il avait rompu lors de son premier mandat en 2018 – connu sous l’acronyme JCPOA. Mais depuis qu’Israël a lancé l’Opération « Rising Lion » contre l’Iran il y a six jours, Trump s’est rangé derrière son allié clé, alors qu’il envisage d’utiliser également la puissance militaire américaine contre Téhéran.

Netanyahu remercie Trump pour son « soutien » 

Netanyahu a remercié le président américain pour son « soutien » à la « défense du ciel israélien », au sixième jour de la guerre contre l’Iran, dans une déclaration télévisée mercredi soir.

« Je tiens à remercier le président Trump, un grand ami de l’État d’Israël », a-t-il déclaré.

« Je le remercie de se tenir à nos côtés et je le remercie pour le soutien que les États-Unis nous apportent dans la défense du ciel israélien. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’exprimant par message vidéo, le 18 juin 2025. (Crédit : Capture d’écran/GPO)

Le Premier ministre s’est félicité de la poursuite de la guerre lancée le 13 juin contre l’Iran, assurant qu’Israël « avance, pas à pas, vers l’élimination » de la menace nucléaire iranienne et de celle de ses missiles balistiques.

« Nous sommes en communication permanente, y compris hier soir, où nous avons eu une conversation très chaleureuse », a déclaré Netanyahu.

Le Premier ministre a convoqué son cabinet de sécurité à 22 heures à Jérusalem, a déclaré un ministre au Times of Israel.

Les déclarations de plus en plus virulentes de Trump à l’encontre du gouvernement iranien font suite à son appel lancé lundi aux 9,5 millions d’habitants de Téhéran à fuir pour sauver leur vie, alors qu’il écourtait sa participation à un sommet international au Canada pour rentrer à Washington afin de s’entretenir avec son équipe de sécurité nationale de toute urgence.

Dans la nuit de mardi à mercredi, les États-Unis ont déplacé des avions ravitailleurs de l’armée de l’air et des C17 vers des bases européennes à Prestwick, en Écosse, et à Aviano, en Italie, selon Aurora Intel, un groupe qui examine en temps réel les informations provenant de sources ouvertes au Moyen-Orient. Cette décision intervient alors que les États-Unis ont déployé des avions militaires et des navires de guerre au Moyen-Orient et dans les environs, dans le contexte du conflit entre Israël et l’Iran.

Mardi, les États-Unis ont transféré une douzaine de F-16 de la base italienne vers la base aérienne Prince Sultan en Arabie saoudite, a déclaré Aurora Intel.

Lapid appelle les États-Unis à frapper l’Iran

Sur le site d’une frappe de missile iranien dans la ville de Herzliya, dans le centre d’Israël, le chef de l’opposition Yaïr Lapid a appelé mercredi le président américain à se joindre à la campagne militaire d’Israël contre l’Iran.

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid devant un bus touché la veille par un missile balistique iranien, à Herzliya, dans le centre d’Israël, le 18 juin 2025. (Crédit : Capture d’écran d’une vidéo diffusée par Lapid)

« Je fais confiance au président Trump pour prendre la bonne décision pour les États-Unis. Néanmoins, tant dans mes discussions avec les responsables internationaux que dans les médias internationaux, je ne cesse de répéter que les États-Unis doivent se joindre à cette campagne », a-t-il déclaré, debout devant un bus calciné détruit lors d’une des salves de missiles lancées la veille.

De son côté, le chef de file démocrate au Sénat américain, Chuck Schumer, a déclaré avoir demandé à l’administration Trump de fournir à l’ensemble des 100 sénateurs un briefing classifié sur la situation entre Israël et l’Iran.

« Nous avons reçu des informations et j’ai demandé que tous les sénateurs bénéficient d’un briefing classifié », a déclaré Schumer, ajoutant qu’il pensait que cette demande serait acceptée.

Trump rejette l’offre de médiation de Poutine

Le président américain a en revanche repoussé l’offre de médiation du président russe Vladimir Poutine, à laquelle il s’était pourtant dit « ouvert » au cours du week-end.

« Il a proposé de faire le médiateur, j’ai dit ‘Rends-moi service, fais le médiateur pour toi-même. Occupons-nous de la médiation pour la Russie d’abord, ok ? Tu peux t’occuper de ça [le conflit au Moyen-Orient] plus tard' », a déclaré Trump.

Les relations entre la Russie et l’Iran se sont approfondies depuis que Poutine a lancé une guerre contre l’Ukraine en février 2022, Téhéran fournissant à Moscou des drones, des missiles balistiques et d’autres formes de soutien, selon les conclusions des services de renseignement américains.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.