Pour Jibril Rajoub, le 7 octobre s’apparente à une « guerre défensive » contre Israël
Le secrétaire général du Comité central du Fatah, affirme que le groupe terroriste du Hamas, qui a perpétré le massacre, fait partie du "tissu politique et social" palestinien
Jibril Rajoub, secrétaire général du Comité central du Fatah, a justifié dimanche le massacre du 7 octobre perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, qui a tué plus d’un millier de personnes en Israël, pour la plupart des civils, comme un acte « dans le cadre de la guerre défensive que mène notre peuple ».
Dans le discours qu’il a prononcé lors d’une rencontre avec des journalistes au Koweït, Rajoub a également déclaré qu’Israël est responsable d’avoir causé le 7 octobre, le pire massacre en un jour du peuple juif depuis la Shoah, en raison de son « agression sur toutes les terres palestiniennes ».
Il a déclaré que l’assaut du groupe terroriste palestinien « a contrecarré l’objectif du droit israélien d’intégrer Israël dans la région sans résoudre la question palestinienne, sur la base du principe de la paix en échange de la paix », faisant référence aux Accords d’Abraham qu’Israël a signés ces dernières années avec plusieurs nations arabes, et aux pourparlers en cours pour normaliser les relations avec d’autres pays du Moyen-Orient, y compris l’Arabie saoudite.
Rajoub, qui est également à la tête de la Fédération palestinienne de football, a ajouté dans son discours que « le Hamas fait partie de notre tissu politique et social et de notre lutte, et sa participation est importante », mais il a réaffirmé que le seul représentant légitime du peuple palestinien est l’Autorité palestinienne (AP).
Le 7 octobre, le Hamas a lancé une attaque transfrontalière dévastatrice : plus de 3 000 terroristes ont franchi la frontière depuis la bande de Gaza et se sont déchaînés dans les régions du sud, envahissant les communautés et massacrant ceux qu’ils trouvaient. Les assaillants ont assassiné au moins 1 200 personnes, pour la plupart des civils, massacrant des familles entières blotties les unes contre les autres dans leurs maisons, les brûlant parfois vives. Les terroristes ont violé et torturé des victimes, y compris des enfants, en mutilant certains. Des bébés ont été décapités et plus de 360 personnes ont été tuées lors d’un festival de musique en plein air. Au cours de cette attaque, qui s’est déroulée sous le couvert de milliers de roquettes tirées sur Israël, les terroristes ont également enlevé au moins 240 personnes de tous âges et les ont emmenées à Gaza. Près de 200 sont encore en captivité à Gaza.
Israël a répondu par une incursion militaire aérienne, maritime et terrestre. Il a promis, en plus d’obtenir la libération des otages, d’éliminer le Hamas et de le chasser du pouvoir à Gaza, où le groupe terroriste – qui cherche ouvertement à détruire Israël – règne depuis 2007 après avoir pris le pouvoir à l’AP, dominée par le Fatah, à l’occasion d’un coup d’État. Le Hamas et le Fatah sont restés divisés depuis.
Les responsables de l’AP ont jusqu’à présent refusé de condamner le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre. Le ministère des Affaires étrangères de l’AP est même allé jusqu’à prétendre à tort, le 19 novembre, qu’Israël avait fabriqué des preuves des tueries du 7 octobre par le Hamas pour justifier son attaque contre Gaza – une déclaration qui a ensuite été retirée après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu l’a qualifiée « d’absurde ».
Le président de l’AP, Mahmoud Abbas, chef du Fatah, a indiqué à maintes reprises que l’AP était prête à prendre le contrôle de la bande de Gaza une fois que le Hamas y serait chassé du pouvoir – à condition que soit créé un État palestinien le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Le président américain Joe Biden a également déclaré qu’une AP « revitalisée » devrait gouverner la bande de Gaza après la guerre, ce qu’Israël a rejeté à plusieurs reprises, soulignant son refus de condamner l’assaut du 7 octobre.
Israël n’a pas encore donné une idée précise de ce qu’il compte faire après avoir éliminé le Hamas du pouvoir. Le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré que la guerre pourrait durer des mois et qu’elle comprendrait une étape intermédiaire au cours de laquelle Tsahal commencera à chercher une nouvelle direction pour l’enclave meurtrie tout en extirpant les « poches de résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] ». Ce n’est qu’après cette bataille de moindre intensité, dont la durée est également estimée à plusieurs mois, a déclaré Gallant, qu’Israël passera à sa phase finale : la déconnexion de la bande de Gaza.