Segev Kizhner, 22 ans : Grand fan du FC Barcelone au sourire un peu fou
Assassiné en tenant de fuir le festival de musique Supernova le 7 octobre 2023
Segev Israel Kizhner, 22 ans, originaire d’Atzmon en Galilée, a été assassiné le 7 octobre en tenant de fuir le festival de musique Supernova.
Ses amis et lui avaient décidé de quitter la rave lorsque les roquettes ont commencé à pleuvoir : ils s’étaient réfugiés, avec des dizaines d’autres festivaliers, dans un abri anti-aérien situé au bord de la route, non loin du kibboutz Reim. C’est là que Kizhner et beaucoup d’autres personnes ont été tués par les grenades lancés par des terroristes du Hamas ou les coups de feu qui ont suivi. Cinq rescapés de l’abri ont finalement été pris en otage, à commencer par Hersh Goldberg-Polin.
L’ami de Segev, Itamar Shapira, un rescapé, a dit à la Douzième chaine que Segev, qui se trouvait à côté de lui à l’intérieur de l’abri « m’a dit : ‘Non, non, ce n’est pas possible, ce n’est pas possible’ ».
Grièvement blessé mais rétabli après une longue convalescence, Itamar a déclaré qu’il était à côté de Segev, « et qu’il a été touché par trois balles, qui l’ont tué sur le coup – ce qui m’a sauvé quelque part. Si ce n’avait pas été lui, ç’aurait été moi. »
Un autre ami, Alon Ohel, pris en otage dans l’abri, est toujours captif de Gaza, tandis que leur amie Ayelet Arnin est morte aussi dans l’abri anti-aérien.
L’identification du corps de Segev a pris plusieurs jours et il a été inhumé le 12 octobre 2023 à Misgav. Il laisse derrière lui ses parents, Tali et Yevgeny, ainsi que ses deux jeunes frères et sœurs.
Il venait tout juste de terminer son service militaire dans la Marine au poste d’opérateur radio sur des lance-missiles. Sa famille et ses amis se rappellent son grand sens de l’humour, son affection pour sa chienne, Leslie, et son admiration pour l’équipe de football de Barcelone.
Une semaine après ses obsèques, sa tante Caroline Vizental a écrit sur Facebook : « Cela fait une semaine que nous nous sommes séparés de toi, mais nous ne nous sommes pas vraiment séparés. Comment te dire au revoir, à toi, ton sourire et tes ‘Caroline, ça suffit !’ »
« Je n’arrive pas à croire qu’autour de la table des fêtes, des anniversaires et de toutes les réunions de famille, il y aura une personne de moins, je n’arrive pas à croire qu’ils t’aient tué ainsi, en une fraction de seconde », a-t-elle écrit. « Tu étais un vrai cadeau, mais nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour t’apprécier. C’est bien trop court ! Je te promets de prendre soin de tout le monde, et de nous aussi, et de rester ensemble, d’être forts et de continuer à rire, y compris de tes bêtises. »
Quelques mois plus tard, elle a publié un portrait de Segev, assorti de ce commentaire : « C’est ainsi que nous nous souviendrons de toi, notre bel enfant, notre Segev, avec ton sourire un peu fou et ton regard unique, tellement profond. »
Son ami Oz David a écrit sur Instagram que Segev était un grand fan de l’équipe de football de Barcelone, et que du temps de leur service dans la Marine, « même en mer, il arrivait à se procurer les résultats des matchs. Il voulait se faire tatouer le nom du Barça, mais malheureusement, il n’en a pas eu le temps. » Oz a ajouté que Segev « était un jeune homme merveilleux qui ne faisait de mal à personne et qui voulait juste faire la fête – les raves trance et le Barça étaient ses deux passions ».
Sa mère, Tali, a déclaré à The Australian que l’un de ses amis, rescapé de l’attaque, avait récupéré l’étoile de David qu’il avait toujours sur lui et l’avait remis à sa famille.
« Il avait reçu [ce pendentif] pour sa bar-mitsva et il ne l’avait jamais retiré depuis. Ses amis nous l’ont ramené tâché de son sang ». « Il n’avait pas d’arme avec lui : ils l’ont purement et simplement exécuté. »
Tali a écrit plus tard, sur une page Instagram commémorative, que Segev savait comme personne « se fixer des objectifs et les atteindre. J’étais très fière de voir quel bon grand frère il était », ajoutant qu’ « avec Segev, tout était magique. Son charisme et son esprit, son grand sens de l’humour faisaient de nos réunions de famille, des trajets en voiture ou des voyages à l’étranger de véritables épopées. Son petit sourire, après une de ses blagues, nous manque cruellement. »