Trump : Israël « a accepté les conditions pour conclure » 60 jours de trêve à Gaza
Le président américain appelle le Hamas à accepter les termes de la proposition "car la situation [...] ne fera qu'empirer"
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Donald Trump a assuré mardi qu’Israël avait accepté de finaliser les termes d’un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, et a appelé le groupe terroriste palestinien Hamas à accepter ce qu’il a qualifié « d’ultime proposition ».
« Mes représentants ont eu aujourd’hui une réunion longue et productive avec les Israéliens sur Gaza », a écrit le président américain sur sa plateforme Truth Social.
« Israël a accepté les conditions nécessaires pour finaliser le cessez-le-feu de 60 jours, au cours duquel nous travaillerons avec toutes les parties pour mettre fin à la guerre », a-t-il ajouté.
« Les Qataris et les Égyptiens, qui ont travaillé d’arrache-pied pour contribuer à la paix, présenteront cette proposition ultime », a poursuivi Trump, en disant « espérer, pour le bien du Moyen-Orient, que le Hamas acceptera cet accord, car la situation ne s’améliorera pas – ELLE NE FERA QU’EMPIRER ».
Le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer se trouvait mardi à Washington pour y rencontrer des hauts responsables à la Maison Blanche.
Les responsables israéliens n’ont pas encore réagi au message de Trump, qui semblait faire référence à une proposition de cessez-le-feu temporaire discutée ces derniers mois. Ces pourparlers sont dans l’impasse, principalement en raison des conditions prévues pour la fin de la trêve. Israël exige de conserver la possibilité de reprendre les combats si nécessaire, tandis que le Hamas souhaite que le cessez-le-feu temporaire devienne permanent.

En déclarant qu’il « s’efforcerait de mettre fin à la guerre », Trump cherche manifestement à apaiser les deux camps, sans toutefois s’engager définitivement.
Malgré l’annonce de Trump, un responsable de l’un des pays arabes médiateurs a déclaré au Times of Israel que des obstacles majeurs subsistaient et que les parties devaient encore tenir des pourparlers de proximité afin de résoudre les points de désaccord restants.
Deux diplomates arabes issus de pays médiateurs ont déclaré au Times of Israel que les points d’achoppement restants incluent également la demande du Hamas de revenir aux anciens mécanismes de distribution de l’aide humanitaire ou la mise en place d’un nouveau système pour remplacer celui actuellement géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Israël affirme que la GHF est essentielle pour empêcher le détournement de l’aide par le Hamas, mais le système soutenu par les États-Unis et Israël oblige les Gazaouis à parcourir de longues distances pour récupérer leur nourriture, tout en traversant les barrages de l’armée israélienne et en s’exposant presque quotidiennement à des tirs meurtriers.
Parallèlement, les médias israéliens ont publié des informations contradictoires quant à l’intention du Premier ministre Benjamin Netanyahu de faire des compromis.

La chaîne N12 a rapporté qu’il était prêt à faire des concessions, tandis que la Treizième chaîne a indiqué qu’il aurait déclaré lors d’une réunion du cabinet de sécurité en début de semaine : « Nous devons tuer toute personne qui porte une arme. Rien de moins que cela. »
Netanyahu est attendu à la Maison Blanche la semaine prochaine.
Plus tôt mardi, le président américain a déclaré qu’il se montrerait « très ferme » avec le Premier ministre israélien pour obtenir un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
« Très ferme, très ferme », a répondu Trump lorsqu’on lui a posé une question sur son attitude envers Netanyahu lors de sa visite prévue lundi prochain à Washington.
« Nous espérons que cela va se produire, et nous espérons que cela arrivera dans le courant de la semaine prochaine », a-t-il répondu à un journaliste qui lui demandait si une trêve à Gaza pourrait être conclue avant la visite de Netanyahu aux États-Unis.
Avant le départ de Netanyahu, des discussions ont eu lieu mardi au bureau du Premier ministre sur les efforts visant à parvenir à un accord pour la libération des 50 otages toujours détenus à Gaza. Selon certains médias, des progrès auraient été réalisés.
« Il y a une dynamique positive et une activité intense autour des négociations », a déclaré un haut responsable au Times of Israel.
Dermer, qui se trouve actuellement à Washington précédant la venue de Netanyahu, devait rencontrer l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, et le vice-président américain, J.D. Vance.

Les négociations sur la libération des otages et le cessez-le-feu sont menées par Witkoff, dont la dernière proposition, dont l’authenticité a été confirmée au Times of Israel par deux sources proches des négociations, prévoit que le Hamas libère dix otages israéliens vivants détenus à Gaza et restitue les corps de dix-huit otages décédés pendant une trêve de 60 jours. Les autres otages seraient libérés si un cessez-le-feu permanent était conclu.
Des sources du Hamas ont déclaré au journal londonien Al-Sharq Al-Awsat que la réponse du groupe terroriste palestinien à la proposition de Witkoff était globalement positive, mais assortie de conditions.
Une source directement impliquée dans les négociations a déclaré au Times of Israel que la réponse du Hamas comprenait une exigence qui rendrait plus difficile pour Israël de reprendre les combats si les pourparlers sur un cessez-le-feu permanent n’étaient pas conclus avant la fin de la trêve de 60 jours.
La source a indiqué que le groupe terroriste palestinien souhaitait apporter d’autres modifications à la proposition de Witkoff, ajoutant que cela nécessiterait un processus de pourparlers plus long.
La proposition actualisée du Hamas prévoit la libération des dix otages de manière plus échelonnée tout au long de la trêve, plutôt que par deux groupes le premier et le septième jour, comme le prévoyait le cadre américain.
Selon la source, ce changement viserait à empêcher Netanyahu d’abandonner les négociations sur un cessez-le-feu permanent après la libération des otages, ou de refuser de s’engager dans celles-ci, comme il l’avait fait lors du précédent cessez-le-feu conclu en janvier.
En mai, Netanyahu avait déclaré aux familles des otages qu’il approuvait le principe de la proposition de Witkoff.
Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 50 otages, dont 49 des 251 personnes enlevées par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023.
Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 28 personnes dont l’armée israélienne a confirmé la mort, et 20 seraient encore en vie. Les autorités israéliennes ont fait part de leurs vives inquiétudes concernant le sort de deux autres personnes. Le Hamas détient également le corps d’un soldat des Tsahal tué à Gaza en 2014.
L’AFP a contribué à cet article.