Un journal juif belge réclame une action de l’UE après l’accusation d’Abbas de “meurtre rituel”
Après les accusations du chef de l’AP sur des rabbins voulant empoisonner l’eau des Palestiniens, Michael Freilich demande “un rejet clair de cette incitation anti-juive”

Un journal juif belge a demandé aux dirigeants européens de condamner une affirmation fausse du président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas, qui a déclaré le 23 juin dernier pendant son discours à Bruxelles que des rabbins cherchaient à faire empoisonner les puits palestiniens, déclenchant un scandale en Israël.
Le mensuel Joods Actueel a publié une lettre ouverte de son rédacteur en chef, Michael Freilich, à la chancelière allemande Angela Merkel.
Pendant son discours devant le Parlement européen, Abbas avait dit qu’il y a « juste une semaine, certains rabbins en Israël se sont dressés et ont explicitement annoncé et demandé à leur gouvernement qu’il empoisonne l’eau pour tuer les Palestiniens. »
Le bureau d’Abbas s’était ensuite excusé de cette référence, qui a été démontée par une enquête des médias israéliens.
La colère était en partie liée au fait que l’empoisonnement des puits était un motif fréquent de diffamation contre les juifs au Moyen Âge, qui a souvent mené à des pogroms mortels. Freilich a également affirmé que le discours d’Abbas était une « accusation de meurtre rituel ».
Ni Martin Schulz, président du Parlement européen, ni la coordinatrice de l’Union européenne (UE) pour le combat contre l’antisémitisme, Katharina von Schnurbein, n’ont corrigé Abbas avant ou pendant le discours, pour lequel Abbas a été applaudi par les députés debout. Ils n’ont pas non plus distancé leurs institutions de ces affirmations, a écrit Freilich.
« Malheureusement, Martin Schulz a même publié un tweet parlant du discours d’Abbas comme ‘inspirant’ », a écrit Freilich.
Inspiring address by Pres. #Abbas to #EPlenary – #EU supports aspiration by large majority of #Palestinians for peace and reconciliation
— Ex EP President (@EP_PresSchulz) June 23, 2016
Le rédacteur en chef de Joods Actueel a écrit à Merkel après que le bureau de Schulz a déclaré au journal que « le contenu du discours est de la responsabilité totale des chefs d’états et le Parlement européen n’est pas en position de le censurer ou de le contrôler. »
Les juifs belges ne demandent ni le contrôle, ni la censure, a écrit Freilich, mais ils veulent un « rejet non équivoque de cette incitation anti-juive au cœur de l’Europe. »
Le bureau de Merkel a confirmé avoir reçu la lettre mais ne répondra pas, a déclaré Freilich, qui a par conséquent mis en place une pétition sur internet pour demander des actions de Merkel.