Israël en guerre - Jour 533

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Un outil de reconnaissance faciale à l’hôpital de Sheba incite au port du masque

Le logiciel d'AnyVision identifie les gens sans masque et renvoie des commentaires sur les écrans, afin de créer une prise de conscience et une pression sociale

La technologie développée par AnyVision utilise l'économie comportementale pour pousser la population à porter un masque et correctement. (Capture écran/YouTube)
La technologie développée par AnyVision utilise l'économie comportementale pour pousser la population à porter un masque et correctement. (Capture écran/YouTube)

Le plus grand hôpital d’Israël, le centre médical Sheba à Ramat Gan, utilise un logiciel développé par la startup de la reconnaissance faciale AnyVision pour « pousser » ses visiteurs à porter des masques et à les porter correctement.

Le logiciel, déployé à l’hôpital, utilise les caméras de sécurité déjà déployées dans les locaux. Le système d’AnyVision détecte les visiteurs qui ne portent pas de masque, ou qui le portent de manière incorrecte, et fait des commentaires sur les écrans avec des messages comme : « Aucun masque, ça me repousse » – ou « Ooh, j’aime votre style » si la personne porte un masque correctement.

L’idée est basée sur l’économie comportementale, dans laquelle les « incitations » (nudges, en anglais), par opposition à l’application stricte de la loi, sont des outils importants qui peuvent être utilisés pour provoquer des changements d’attitude et de comportement.

Le système d’AnyVision n’identifie pas les personnes par leur nom, ni ne les signale à un centre de contrôle. Il avertit simplement les visiteurs du fait qu’ils ne portent pas de masque dans un endroit où ils sont tenus de le faire, de la même manière que les radars qui renvoient des commentaires négatifs aux conducteurs qui dépassent la limite de vitesse.

« Nous renforçons la prise de conscience concernant les masques de façon ludique », explique Alex Zilberman, le directeur des opérations chez AnyVision, lors d’une interview téléphonique.

Les écrans qui attirent l’attention sur la personne qui ne porte pas de masque créent une pression sociale, a-t-il expliqué, et augmentent le sentiment de légitimité des autres visiteurs qui demandent à cette personne de le porter comme il se doit.

Le logiciel de « nudging » suscite l’intérêt d’autres entités, telles que celles qui exploitent les aéroports, les transports publics et les bâtiments publics, a-t-il dit.

Le mécanisme d’incitation au port du masque est une caractéristique relativement simple d’un système AnyVision beaucoup plus large et plus sophistiqué qui opère à l’hôpital Sheba depuis le début de la pandémie pour aider à mener des enquêtes épidémiologiques parmi le personnel de l’hôpital. Si un membre du personnel est atteint de la Covid-19, le système analyse les images vidéo des caméras de sécurité de l’hôpital afin de localiser les personnes qui ont été en contact avec ce membre du personnel pendant plus de 15 minutes sans masque.

« Nous pouvons voir toutes les personnes avec lesquelles ils étaient en contact, » a indiqué Alex Zilberman. Le personnel de l’hôpital devait donner son autorisation pour que son identité soit utilisée, et le système ne serait pas en mesure d’identifier un visiteur occasionnel, a-t-il souligné.

La start-up a rapidement développé cette solution opérationnelle à la demande du ministère de la Santé, et elle a maintenant été vendue à d’autres hôpitaux en Israël et à des entrepôts logistiques aux États-Unis, a-t-il ajouté.

Alex Zilberman de la startup spécialisée en reconnaissance faciale Anyvision, à Tel Aviv, le 10 juin 2020. (Crédit : EMMANUEL DUNAND / AFP)

Lorsque la pandémie de coronavirus a frappé, AnyVision a mis à jour sa technologie d’apprentissage en profondeur pour reconnaître les visages masqués, a-t-il dit.

« Nous avons appris aux algorithmes à identifier une personne grâce aux caractéristiques qui sont encore visibles », a-t-il expliqué, notamment les yeux, le front et l’arête au-dessus du nez. Si une personne porte des lunettes de soleil et un masque, par exemple, la reconnaissance ne sera pas possible. Mais avec un masque et des lunettes normales, l’algorithme est capable de reconnaître la personne avec une précision de 99 %, tant qu’au moins la moitié du visage est dégagée, a commenté M. Zilberman.

AnyVision a récemment été accusé par des groupes de défense des droits de l’homme de fournir à l’armée israélienne des outils de surveillance de masse dans les Territoires palestiniens. En mars, Microsoft, un investisseur, a cédé ses parts dans AnyVision, même si le géant de la technologie a déclaré qu’il ne pouvait pas prouver que la technologie de la start-up était utilisée de manière contraire à l’éthique.

Les technologies de reconnaissance faciale en général ont également connu récemment un retour de bâton à l’échelle mondiale en raison d’un biais qui s’est avéré intrinsèque dans certains des algorithmes qui alimentent ces technologies, les rendant incapables d’identifier correctement les personnes de couleur.

M. Zilberman a assuré que le produit d’AnyVision a été construit spécifiquement en tenant compte de l’absence de préjugés, a-t-il dit. « L’impartialité est dans notre ADN », a-t-il soutenu. « Nous avons 200 travailleurs de différents pays, du Royaume-Uni, de l’Inde, des États-Unis et de l’Europe » qui travaillent sur les algorithmes et s’assurent que le produit final est capable d’identifier avec précision les personnes de toutes les couleurs.

AnyVision a également développé une solution de contrôle d’accès sans contact pour ouvrir des points d’entrée surveillés aux personnes autorisées. Cette technologie, actuellement vendue à de grandes entreprises dans le monde entier, aidera les entreprises à ramener leurs travailleurs à leurs bureaux de manière plus sûre et sans contact, sans qu’ils aient à appuyer sur des boutons ou à scanner des cartes pour s’identifier, alors que la pandémie continue de faire des ravages dans le monde entier, a expliqué le directeur des opérations de l’entreprise.

Cette technologie sans contact est déjà utilisée dans les stades de football et les salles de sport aux États-Unis, ainsi que dans les bureaux des entreprises du monde entier, a-t-il ajouté.

AnyVision, fondée en 2015 par Eylon Etshtein et le professeur Neil Roberston, a réuni 74 millions de dollars d’investisseurs, dont Robert Bosch Venture Capital, Qualcomm Ventures et Lightspeed Ventures, selon la base de données de Start-Up Nation Central, qui suit l’industrie.

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