Visite de la ministre israélienne de l’Énergie à la plate-forme gazière de Karish
Lapid met en garde Macron contre les prétentions libanaises sur le gisement gazier, disputé, et Karine Elharrar avertit que toute attaque du gisement "donnera lieu à riposte"
La ministre de l’Énergie, Karine Elharrar, s’est rendue mardi sur le champ gazier de Karish, quelques jours après l’interception par Tsahal de plusieurs drones du Hezbollah en route pour le site offshore disputé.
« Le début de l’exploitation effective du gisement de gaz naturel de Karish, qui est attendu en septembre, est essentiel pour l’économie israélienne et mondiale », a déclaré Elharrar dans un communiqué à la suite de sa visite, rappelant l’accord historique qu’Israël a signé le mois dernier au Caire pour l’exportation de gaz naturel vers l’UE via l’Égypte.
« Le champ de Karish est un formidable atout économico-stratégique pour Israël », a ajouté Elharrar. « Toute attaque contre la plate-forme, qui se trouve dans la zone économique exclusive d’Israël, donnera lieu à toutes les réponses en notre pouvoir. »
La visite d’Elharrar a eu lieu le jour-même où le Premier ministre Yair Lapid s’entretenait à Paris avec le président français Emmanuel Macron, au sujet du Liban et du champ gazier de Karish, entre autres points à l’ordre du jour. Lapid a indiqué au dirigeant français qu’Israël ne laisserait pas les récentes exactions du Hezbollah sans réponse.
« Il y a quelques jours, des drones de fabrication iranienne ont tenté d’attaquer une plate-forme gazière israélienne située à proximité des côtes libanaises », a expliqué Lapid à Paris, mardi.
« Ces drones ont été envoyés par le Hezbollah, organisation terroriste qui menace la stabilité du Liban, viole sa souveraineté, le pousse vers une escalade dangereuse avec Israël et nuit aux intérêts nationaux du pays – pays qui, je le sais, vous tient à cœur. »
« Israël ne restera pas les bras croisés face à ces attaques répétées », a affirmé Lapid au président français. Les liens entre le Liban et la France sont encore étroits, le Liban ayant fait partie de l’empire colonial français.
Macron a déclaré lors de la conférence de presse que les deux parties devraient « éviter toute action » susceptible de nuire aux relations entre Israël et le Liban.
Samedi, Tsahal annonçait avoir intercepté trois drones du Hezbollah en route vers le gisement de Karish. Ces dernières semaines, le Hezbollah avait proféré des menaces contre le gisement, qui se trouve dans une zone que le Liban et Israël revendiquent l’un comme l’autre.
Le différend frontalier maritime entre les deux pays existe depuis plusieurs années et les tentatives américaines d’amener les parties à un accord ont souvent été bloquées. Toutefois, l’envoyé américain pour les affaires énergétiques, Amos Hochstein, a fait savoir la semaine passée que des progrès avaient été enregistrés lors de récents pourparlers.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé Israël suite à la livraison d’une nouvelle plate-forme de forage sur le champ gazier, il y a un mois, affirmant que son organisation pouvait s’y opposer, au besoin par la force.
« Nous nous engageons auprès du peuple libanais : la résistance est matériellement et militairement capable d’empêcher l’ennemi d’extraire du gaz du gisement disputé de Karish », a déclaré Nasrallah le mois dernier. Aucune mesure prise par l’ennemi ne pourra nous empêcher de frapper la plateforme ou les opérations d’extraction. »
Le Hezbollah a confirmé être à l’origine de l’envoi des trois drones non armés, expliquant qu’ils avaient vocation à effectuer une « mission de reconnaissance » dans la zone. Il a ajouté que la mission avait été un succès et que « des informations avaient été transmises ».
L’AFP, Emanuel Fabian, Aaron Boxerman et Lazar Berman ont contribué à cet article.