Witkoff : Le Hamas m’aurait « dupé » en me faisant croire qu’il souhaitait un accord
Selon l'envoyé de Donald Trump, la reprise de la guerre "incombe au Hamas" qui a refusé son offre

L’envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a déclaré dimanche dans une interview que le Hamas l’avait peut-être « dupé » au début du mois. Il pensait en effet que le groupe terroriste palestinien avait accepté sa proposition de prolonger le cessez-le-feu à Gaza, mais s’était finalement rétracté.
« Je pensais que nous avions un arrangement acceptable. Je pensais même que nous avions l’approbation du Hamas. Peut-être que je me suis juste fait avoir. Je pensais que nous étions arrivés à quelque chose, et de toute évidence, ce n’était pas le cas », a déclaré Witkoff au micro de l’émission « Fox News Sunday », en revenant sur sa visite à Doha le 12 mars, où il avait présenté sa proposition de compromis – ou « cadre Witkoff« .
Cette proposition aurait prolongé le cessez-le-feu jusqu’au 19 avril et aurait obtenu du Hamas la libération de cinq otages vivants en échange d’un plus grand nombre de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël. Israël a déclaré avoir accepté le « cadre Witkoff », mais seulement en échange de la libération de onze otages vivants.
Le Hamas a insisté pour s’en tenir aux conditions initiales de l’accord, qui devait entrer dans sa deuxième phase début mars. Cependant, un mois durant, Israël a refusé d’entamer des pourparlers sur les modalités de la deuxième phase, car le cadre général de cette étape stipule qu’Israël doit se retirer complètement de Gaza et accepter une fin permanente de la guerre.
En soumettant sa proposition de compromis au début du mois, Witkoff avait pris acte de la réticence d’Israël à passer à la deuxième phase.
Le 14 mars, le Hamas a proposé de libérer le dernier otage américano-israélien encore en vie et les corps de quatre autres binationaux, mais Witkoff avait qualifié cette contre-proposition de « non négociable ». Quatre jours plus tard, Israël a repris les combats à Gaza, mettant fin à deux mois de cessez-le-feu.
Witkoff in sharp and clear statements: Hamas misled me. We are on Israel's side 100 percent. The aggressor here is Hamas. pic.twitter.com/bafYOxAdTV
— Spicy Sonal (@ichkipichki) March 23, 2025
« C’est le problème du Hamas. Les États-Unis sont aux côtés de l’État d’Israël. Notre engagement est total », a déclaré Witkoff à Fox.
« Nous avons fait savoir que le Hamas avait eu toutes les occasions de se démilitariser, d’accepter la proposition de compromis qui nous aurait assuré un cessez-le-feu de 40 ou 50 jours pendant lequel nous aurions pu discuter de la démilitarisation et d’une trêve définitive. Toutes sortes d’occasions se sont présentées, mais ils ont choisi de ne pas les saisir. »
« Cette (guerre) devient l’alternative, et c’est malheureux », a-t-il ajouté.
Witkoff a précisé que les États-Unis seraient toujours « disponibles » si le Hamas faisait à nouveau un geste. « J’espère vraiment que nous pourrons réunir tout le monde autour de la table et ramener les otages chez eux », a-t-il déclaré.
Vendredi, Witkoff avait déclaré à Tucker Carlson que les parties étaient déjà en « pourparlers », après que l’aviation israélienne eut repris ses bombardements sur Gaza.
Interrogé par Fox News au sujet de l’Iran, Witkoff a réitéré ce qu’il avait dit vendredi lors du podcast de Carlson à propos de la lettre du président américain Donald Trump adressée au guide suprême iranien Ali Khamenei.
« Notre message au Hamas et à l’Iran est le suivant : ‘Asseyons-nous et voyons si nous pouvons, par la voie diplomatique, parvenir à une solution.’ Si nous y parvenons, nous sommes prêts à le faire. Si nous n’y parvenons pas, l’alternative n’est pas très réjouissante », a affirmé Witkoff, ajoutant qu’il ne fallait pas permettre à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.