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Pas d'accord en vue entre les USA et l’Iran

Blinken : Les violences en Cisjordanie compliquent tout accord israélo-saoudien

Un accord "difficile, voire impossible", ou l'avertissement le plus sévère jamais lancé par Washington

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Des affiches portant les portraits d'Israéliens récemment tués par des terroristes palestiniens, avec "vengeance" écrit en dessous en hébreu, sont placardées le long de la gare routière de Tapuach en Cisjordanie, gardée par des soldats israéliens, le 25 juin 2023. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)
Des affiches portant les portraits d'Israéliens récemment tués par des terroristes palestiniens, avec "vengeance" écrit en dessous en hébreu, sont placardées le long de la gare routière de Tapuach en Cisjordanie, gardée par des soldats israéliens, le 25 juin 2023. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré mercredi que les troubles actuels en Cisjordanie rendaient les efforts américains visant à négocier un accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite « beaucoup plus difficiles, voire impossibles ».

C’est l’avertissement le plus sévère lancé par l’administration Biden qui, jusqu’à présent, n’a reconnu que par l’intermédiaire de fonctionnaires anonymes que la politique israélienne en Cisjordanie avait « entravé » les efforts visant une meilleure intégration d’Israël dans la région.

Blinken est allé plus loin lors d’un événement organisé par le Council on Foreign Relations (CFR) à New York en suggérant que les troubles en Cisjordanie pourraient faire complètement échouer le processus de normalisation.

« Nous avons dit à nos amis et alliés en Israël que si un feu brûle dans leur arrière-cour, il sera beaucoup plus difficile, voire impossible, de renforcer les accords existants et de les étendre à l’Arabie saoudite », a déclaré M. Blinken.

« Il est également, du moins de notre point de vue en tant qu’ami et allié le plus proche d’Israël, profondément contraire aux intérêts d’Israël que cela se produise – à la fois en raison du degré supplémentaire de difficulté que cela représente pour la poursuite des accords de normalisation ou leur renforcement, mais aussi en raison des conséquences pratiques », a-t-il ajouté.

La semaine dernière, le Maroc a décidé d’annuler son projet d’accueillir le mois prochain un sommet très attendu réunissant les ministres des Affaires étrangères d’Israël, des États-Unis et de plusieurs pays arabes, en réponse à deux mesures prises par Israël pour étendre de manière significative ses implantations en Cisjordanie.

La première a été la décision de faire avancer les plans de construction de quelque 5 700 nouveaux logements destinés aux implantations, pulvérisant en l’espace de six mois le record du plus grand nombre de logements juifs en Cisjordanie autorisés en une seule année.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’exprime devant le Council on Foreign Relations à New York, le mercredi 28 juin 2023. (Crédit : Seth Wenig/AP)

Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a également adopté une résolution conférant au ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, un contrôle pratiquement total sur l’approbation de la planification des constructions en Cisjordanie et accélérant de manière spectaculaire le processus d’expansion des implantations existantes.

L’Arabie saoudite a clairement fait savoir que la plupart de ses demandes d’accord de normalisation concernaient Washington, car elle souhaite renforcer son partenariat avec les États-Unis en matière de sécurité. Elle a toutefois également souligné qu’aucun accord avec Israël ne serait finalisé sans qu’un geste significatif en faveur des Palestiniens ne vienne améliorer les perspectives d’une solution à deux États, comme l’avait confié un responsable américain au Times of Israel en mai dernier.

L’expansion des implantations, qui complique la concrétisation d’une solution à deux États, risque donc de compromettre les efforts de normalisation avec l’Arabie saoudite, ont affirmé des responsables américains.

Blinken dit avoir soulevé la question de l’impact des troubles en Cisjordanie sur les efforts de normalisation lors d’une conversation téléphonique mardi avec le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen. Lors de cette conversation, le secrétaire d’État a également exhorté Israël à poursuivre en justice les habitants des implantations responsables des actes de violence, notant que de nombreuses personnes affectées dans l’une des villes ciblées étaient des citoyens américains.

Des centaines d’habitants des implantations se sont déchaînés dans les villes palestiniennes de Cisjordanie pour se venger du meurtre de quatre Israéliens lors d’un attentat terroriste perpétré la semaine dernière à l’extérieur de l’implantation d’Eli. Un Palestinien a été tué au cours des émeutes et 15 autres ont été tués la semaine dernière, la plupart lors d’affrontements avec les soldats israéliens.

Israël a arrêté plusieurs suspects, mais n’a pas encore déposé d’acte d’accusation. Aucune charge n’a été retenue dans le cas des suspects arrêtés à la suite de violences similaires en février.

Blinken a insisté sur le fait que le refus d’accorder la souveraineté aux Palestiniens ne ferait qu’aggraver les problèmes de sécurité d’Israël.

« Si Israël devait se retrouver – intentionnellement ou par accident – responsable de la Cisjordanie avec trois millions de Palestiniens et plus de 500 000 résidents d’implantations, qu’est-ce que cela signifierait en termes d’allocation de ressources, y compris de ressources de sécurité, qui devraient par ailleurs être au centre des préoccupations d’Israël en ce qui concerne la bande de Gaza, le Liban et l’Iran ? Le compte n’y est pas », a-t-il averti.

Pas d’accord sur l’Iran « en vue »

Blinken a déclaré un peu plus tard, lors de l’événement organisé mercredi par le CFR, qu’aucun nouvel accord nucléaire n’était à l’ordre du jour avec l’Iran, même si les deux adversaires ont entamé de nouvelles démarches diplomatiques discrètes.

« Il n’y a pas d’accord en vue, même si nous continuons à vouloir explorer les voies diplomatiques », a-t-il déclaré.

« Nous jugerons sur leurs actes », a déclaré M. Blinken à propos des relations futures, appelant l’Iran à « éviter de prendre des mesures qui aggravent encore les tensions » avec les États-Unis et au Moyen-Orient.

Le président américain Joe Biden a pris ses fonctions en espérant pouvoir réintégrer l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran, qui avait été abandonné par son prédécesseur Donald Trump. Mais les négociations menées sous la médiation de l’Union européenne ont échoué et les manifestations de masse en Iran contre la mort de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans ont rendu Washington de plus en plus réticent à conclure un accord avec l’État religieux.

Le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, à droite, visite une exposition sur les projets nucléaires de l’Iran, à Téhéran, en Iran, le 11 juin 2023. (Crédit : Bureau du Guide suprême iranien, Via AP)

D’après certains diplomates, des pourparlers indirects auraient repris discrètement ces derniers mois avec Oman agissant en tant qu’intermédiaire, l’accent étant mis en grande partie sur le statut des prisonniers américains en Iran.

Un diplomate au fait du dossier a déclaré lundi au Times of Israel que les récents pourparlers indirects avec l’Iran portaient sur la libération des prisonniers américains détenus par Téhéran, et non sur l’enrichissement de l’uranium. Les Etats-Unis sont prêts à permettre à l’Iran d’accéder à plusieurs milliards de dollars de fonds actuellement bloqués dans des pays étrangers pour être utilisés à des fins humanitaires et pour rembourser des dettes au cas par cas.

Les pourparlers sur le rétablissement de l’accord nucléaire de 2015 ont échoué en raison de divergences sur le degré d’allégement des sanctions américaines radicales imposées par Trump et sur la question du délai dans lequel l’Iran se remettrait en conformité avec l’accord en annulant les contre-mesures prises en réponse au retrait des États-Unis de l’accord.

Blinken a déclaré que l’administration Biden avait fait « preuve de bonne foi » avec les puissances européennes ainsi qu’avec les rivaux chinois et russe pour revenir et que, pendant un certain temps, « [un accord] avait semblé possible ».

« Mais l’Iran n’a pas pu ou n’a pas voulu faire ce qu’il fallait pour se remettre en conformité », a-t-il ajouté.

L’AFP a contribué à cet article.

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