Israël en guerre - Jour 471

Rechercher

Des enfants contraints de se livrer à des actes sexuels, selon le rapport destiné à l’ONU

Un document officiel compile des détails sinistres sur les sévices physiques et psychologiques infligés par le Hamas aux otages - le fouet, le marquage au fer rouge, l'isolement, la faim

L'intérieur d'un tunnel du Hamas où des otages ont été détenus, dans le sud de Gaza, à Khan Younès, sur une photo diffusée le 20 janvier 2024. (Crédit : Armée israélienne)
L'intérieur d'un tunnel du Hamas où des otages ont été détenus, dans le sud de Gaza, à Khan Younès, sur une photo diffusée le 20 janvier 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Alors qu’ils étaient en captivité à Gaza l’année dernière, deux enfants israéliens ont été placés dans l’obligation de se livrer à des actes sexuels l’un sur l’autre. Selon de nouveaux détails extraits d’un rapport établi par le ministère de la Santé qui doit être présenté aux Nations unies, ils ont également été abusés sexuellement par leurs geôliers.

Ces témoignages et de nombreux autres détails accablants figurent dans un rapport décrivant les souffrances physiques, sexuelles et mentales subies par les personnes en captivité – dont certaines étaient des enfants – et les effets durables de ces sévices sur elles.

Ce rapport devrait être soumis cette semaine à Alice Jill Edwards, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les questions de torture et autres sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Rassemblant les témoignages d’otages libérés dans le cadre d’un accord de trêve qui avait été conclu en novembre 2023 et les témoignages de ceux qui ont été secourus par les troupes de l’armée israélienne, le rapport décrit comment les captifs ont été brûlés et roués de coups, affamés et humiliés, et comment ces abus ont eu des répercussions sur leur santé mentale et physique, et ce même longtemps après avoir été libérés.

Il s’agit du premier rapport officiel du ministère de la Santé consacré à ce qu’ont vécu les otages du groupe terroriste palestinien du Hamas.

Afin de protéger l’identité des otages, leurs noms, âges et situations familiales – ainsi que leur sexe, dans le cas des mineurs – n’ont pas été mentionnés.

Des manifestants appelant à un accord unique pour libérer les 100 otages, vivants et morts, détenus par le groupe terroriste du Hamas à Gaza, à Tel Aviv, le 21 décembre 2024. (Crédit : Paulina Patimer/Groupe de protestation pour la démocratie israélienne)

AVERTISSEMENT : CONTENU EXPLICITE

Selon le rapport, les terroristes ont contraint deux mineurs à pratiquer des actes sexuels l’un sur l’autre, à se déshabiller devant eux, à toucher leurs parties intimes et à fouetter leurs organes génitaux.

Les deux mêmes anciens otages ont également déclaré « avoir été ligotés et tabassés pendant toute la durée de leur captivité. Des traces de ligotage, des cicatrices et des marques correspondant à des traumatismes ont été retrouvées », indique le rapport.

« En outre, deux jeunes enfants présentaient des marques de brûlures sur les membres inférieurs », ajoute le rapport.

« L’un des enfants a déclaré que les brûlures étaient le résultat d’un marquage délibéré avec un objet qui avait été chauffé au préalable. L’enfant et les adultes qui étaient avec lui en captivité ont décrit ces faits comme un marquage volontaire et non comme un accident. Il s’agit d’une expérience extrêmement traumatisante. »

Le rapport indique également que certains otages ont été maintenus pendant des jours dans l’obscurité, les mains et les pieds liés, ne recevant que peu de nourriture et que peu d’eau. Ils ont également été passés à tabac sur tout le corps et certains d’entre eux ont eu les cheveux arrachés par leurs ravisseurs.

« L’une des otages rapatriées a raconté avoir été agressé sexuellement sous la menace d’une arme par un terroriste du Hamas », indique le rapport.

« À plusieurs reprises, les ravisseurs ont forcé des femmes de tous les âges à se déshabiller sous le regard d’autres personnes, dont les ravisseurs. Certaines femmes ont déclaré que les ravisseurs les avaient agressées sexuellement. En outre, certaines femmes ont indiqué qu’elles avaient été attachées à des lits pendant que leurs ravisseurs les regardaient fixement. »

Illustration : Des terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien montant la garde alors qu’un véhicule de la Croix-Rouge transporte des otages récemment libérés, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 novembre 2023. (Crédit : Flash90)

Israël a déjà présenté des rapports et publié des témoignages d’otages faisant état d’abus sexuels en captivité, ce que le groupe terroriste palestinien du Hamas a tenté de réfuter.

Certains anciens otages se sont exprimés publiquement. Au début de l’année, l’otage libérée Amit Soussana avait raconté au New York Times comment elle avait été forcée à accomplir « un acte sexuel » sur l’un de ses geôliers.

Des conditions « élaborées pour torturer psychologiquement les otages »

Au total, 251 personnes dans le sud d’Israël ont été prises en otage par les terroristes lors du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre, tandis que plus de 1 200 personnes ont été brutalement massacrées, des civils en majorité.

Une affiche montrant des otages détenus dans la bande de Gaza, sur la Place des Otages, à Tel Aviv, le 22 décembre 2024. (Crédit : Miriam Alster/FLASH90)

Israël estime que 96 des 251 otages enlevés le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps d’au moins 34 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne. Au cours des quatorze derniers mois, les troupes de Tsahal ont secouru huit otages vivants et les dépouilles de 38 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.

Certains otages libérés ont indiqué aux autorités qu’ils avaient été délibérément séparés des autres membres de leur famille lors de leur détention. Dans l’un de ces cas, une femme a été détenue dans un isolement total, dans l’obscurité, ligotée, ne recevant que très peu d’eau et de nourriture et aucun traitement pour ses blessures.

« Un traitement médical a été refusé aux otages pour des blessures aiguës qui avaient été causées le 7 octobre et par la suite, ainsi que pour des maladies chroniques non traitées », indique le rapport.

« Les fractures, les blessures dues aux éclats d’obus et les brûlures ont été soignées de manière inadéquate, entraînant des complications qui ont nécessité des interventions chirurgicales supplémentaires – ce qui aurait pu être évité si des soins appropriés avaient été prodigués. »

« Les ravisseurs ont également torturé les blessés en pratiquant des interventions douloureuses sans anesthésie. »

De nombreux otages souffraient également de maladies chroniques non traitées (insuffisance cardiaque, diabète, hypothyroïdie), ce qui a entraîné une grave détérioration de leur état de santé à court terme. Dans l’un des cas, un otage est décédé « des suites de complications médicales non traitées », poursuit le rapport.

Les otages, et notamment certains enfants, ont été contraints de regarder des vidéos des atrocités commises le 7 octobre 2023.

De nombreux terroristes ayant participé au pogrom l’ont filmé, capturant avec leur caméra les actes de cruauté les plus sauvages.

L’intérieur d’un tunnel du Hamas où des otages ont été détenus, à Khan Younès, dans le sud de Gaza, sur cette photo publiée le 20 janvier 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Les hommes, quant à eux, « ont subi de graves sévices physiques, notamment une privation de nourriture continue, des coups, des brûlures au fer zingué (marquage au fer), des tirages de cheveux, l’enfermement dans des pièces isolées avec une quantité limitée de nourriture et d’eau, l’isolement avec les mains et les pieds attachés, et l’interdiction d’accéder aux toilettes, les obligeant à se déféquer sur eux-mêmes ».

Le rapport indique que les conditions de captivité « ont été conçues pour torturer psychologiquement les otages, briser leur moral et les rendre plus facilement contrôlables. Le temps passé en captivité a été marqué par un traumatisme intense : séparation de la famille, immobilisation, transferts arbitraires et fréquents, et exposition à davantage de sévices ».

Le document indique que certains otages « ont assisté à l’assassinat d’autres otages, ce qui a renforcé leur sentiment d’impuissance et de désespoir ».

« En captivité, les otages ont souvent été soumis à l’isolement, à des conditions sanitaires déplorables, à de graves négligences médicales, au manque de sommeil, à la famine, aux abus sexuels, à la violence, à des menaces et à un lavage de cerveau par le biais de médias destinés à briser leur esprit et à les rendre dociles. »

Privation délibérée de nourriture et une suralimentation avant la remise en liberté

Selon le rapport, « environ la moitié des otages de retour au pays ont déclaré avoir été délibérément affamés pendant leur captivité. Leur régime alimentaire était médiocre, ce qui entraînait souvent une faim qui empirait avec le temps. En plus d’une alimentation inadéquate, ils étaient maintenus dans des espaces sombres, ce qui augmentait le risque de carence en vitamine D ».

Les otages adultes ont perdu en moyenne entre 8 et 15 kilos, soit 10 à 17 % de leur poids initial, tandis que les enfants captifs ont perdu en moyenne 10 % de leur poids, bien qu’une fillette ait perdu jusqu’à 18 % de son poids dans un cas particulièrement grave.

Le rapport indique qu’à l’approche de l’accord de cessez-le-feu de l’année dernière, les geôliers avaient donné plus de nourriture aux otages et ils leur avaient fourni des vêtements neufs, manifestement dans le but de présenter leurs conditions comme meilleures qu’elles ne l’étaient en réalité.

L’intérieur d’un tunnel du Hamas dans le sud de Gaza, à Khan Younès, où des otages étaient détenus, le 20 janvier 2024. (Crédit : Armée israélienne)

« Ceux qui avaient reçu un surplus de nourriture avant leur retour en Israël risquaient de souffrir du syndrome de réalimentation et de déséquilibres électrolytiques tels que l’hypokaliémie, l’hypomagnésémie et l’hypophosphatémie, en particulier chez les otages âgés. Dans les cas où les antécédents médicaux sont complexes, ces troubles électrolytiques peuvent être mortels », indique le rapport.

Cette pratique a suscité l’inquiétude des autorités israéliennes quant aux dangers d’une surconsommation de nourriture immédiatement après une période d’inanition. Elles s’inquiètent en particulier du sort des otages restants, qui sont détenus depuis plus de 446 jours. Des efforts sont actuellement déployés pour conclure un nouveau cessez-le-feu avec l’aide de médiateurs afin de libérer d’autres otages. Les autorités craignent que leurs ravisseurs n’essaient également de les suralimenter avant une éventuelle libération.

Les troubles persistent même après le retour

Même une fois rentrés chez eux, certains adultes et enfants ont souffert d’anxiété aiguë et de crises de panique, ainsi que de brusques changements d’humeur pouvant aller jusqu’à une extrême dépression, indique le rapport.

« Même ceux qui semblaient forts au départ ont éprouvé des difficultés à s’adapter à la réalité et ils ont parfois connu des épisodes de dissociation », indique le rapport.

« Certains otages de retour au pays présentent des angoisses paranoïaques, craignant des représailles contre leurs proches encore en captivité s’ils racontent ce qu’ils ont vécu. »

D’autres ont des difficultés à sortir de chez eux et ils ne parlent pas à voix haute – ce qui reflète le mutisme auquel certains ont été contraints par leurs geôliers.

D’autres n’ont toujours pas pu reprendre leur vie normale, que ce soit au travail ou à l’école.

Des soldates de l’armée israélienne passant devant une porte couverte de portraits d’Israéliens pris en otage par des groupes terroristes à Gaza depuis le massacre d’octobre 2023 par le Hamas, dans une rue de l’ouest de Jérusalem, le 5 décembre 2024. (Crédit : Hazem Bader/AFP)

D’anciens otages ont des difficultés à dormir la nuit, tandis que certains, en particulier les enfants, souffrent de douleurs aiguës qui échappent à toute explication médicale. Certains otages présentent des troubles de l’alimentation, mangeant trop peu ou trop copieusement. D’autres enfants cachent de la nourriture.

Certains ont fait état de « cauchemars graves et de privation de sommeil, essayant d’éviter de répéter les cauchemars. D’autres souffrent de déréalisation, luttant pour accepter leur présence dans l’hôpital israélien comme une réalité et non comme un rêve lié à la captivité. Ils évitent tout ce qui leur rappelle leurs expériences traumatisantes, y compris certains aliments », indique le rapport.

De nombreux otages de retour au pays « éprouvent de la peur, de l’agitation, un détachement émotionnel et de la confusion. Certains avaient peur de quitter leur chambre, même dans les zones protégées de l’hôpital ».

Les médecins et les psychologues qui ont rédigé ce rapport ont noté que les otages libérés ont déclaré ne pas être en mesure de se rétablir complètement tant qu’ils savaient que d’autres étaient encore détenus.

Certains souffrent de la « culpabilité du survivant », se sentant responsables d’avoir été secourus alors que leurs proches sont restés à Gaza.

Le ministre de la Santé, Uriel Buso, a déclaré la semaine dernière qu’il s’agissait d’un « rapport important qui décrit les atrocités subies par les otages et révèle au monde la cruauté des ennemis auxquels nous devons faire face ».

« Les témoignages apportés ici sont un signal d’alarme pour le monde entier afin qu’il fasse davantage pression sur le Hamas et ses partisans pour qu’ils les libèrent tous [les otages restants] immédiatement », a déclaré Buso.

Le Forum des familles d’otages et de portés-disparus a déclaré que le rapport dépeignait « une sombre réalité des abus physiques et des tourments psychologiques » endurés par les otages.

Il a appelé à un accord global « pour assurer la libération immédiate de tous les otages ».

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.