Kahlon : nous avons besoin d’un processus de paix ; l’Union sioniste devrait nous rejoindre
Le ministre des Finances appelle à nouveau le parti de centre gauche de Herzog à “faire preuve de leadership” et à entrer au gouvernement
Le ministre des Finances Moshe Kahlon a encore une fois appelé l’Unions sioniste, dirigée par Isaac Herzog, à rejoindre la coalition menée par le Likud, déclarant que la reprise du processus de paix israélo-palestinien était un sujet sur lequel le gouvernement devait avancer.
Pendant un entretien diffusé samedi soir sur la Deuxième chaîne, le dirigeant du parti centriste Koulanou a déclaré qu’avec les 24 sièges de l’Union sioniste dans la coalition, le gouvernement pourrait « avancer sur des sujets importants, particulièrement sur le processus de paix. »
Interrogé pour savoir s’il soutenait la mise en place d’un Etat palestinien, Kahlon a déclaré qu’il soutenait « un processus de paix qui se terminerait […] par deux états pour deux peuples. »
Herzog « doit faire preuve de courage et de leadership, malgré les pressions. Un dirigeant doit prendre des décisions quand les temps sont difficiles, pas quand c’est facile », a-t-il déclaré.
« La porte du gouvernement est toujours ouverte. Il y a des portefeuilles importants qui n’ont pas été assignés [Affaires étrangères, Communications, Economie] et ce n’est pas sans raison », a affirmé Kahlon, laissant entendre que les postes ont été gardés pour négocier une éventuelle coalition avec l’Union sioniste.
Les négociations de coalition entre le Likud et l’Union sioniste ont échoué mi-mai, quand chaque partie a accusé l’autre de cet échec, alors que Netanyahu renforçait sa coalition avec Avigdor Liberman, dirigeant du parti Yisrael Beytenu, qui compte à présent 5 sièges à la Knesset. Liberman a prêté serment comme ministre de la Défense la semaine dernière, une nomination qui a surpris la scène politique israélienne.
Ancien ministre de Koulanou, Avi Gabbay, a démissionné pour protester contre la nomination et lancé une attaque cinglante contre la coalition l’accusant de mener Israël sur la voie de la destruction, d’affaiblir les relations avec les Etats-Unis et de réduire au silence ses opposants sur tous les sujets, de l’accord sur le gaz à la conduite de l’armée.
Il avait déclaré que l’éviction de Moshe Yaalon, ancien chef d’Etat-major de l’armée israélienne, du poste de ministre de la Défense, et que son remplacement par Liberman était la mesure de trop. « L’éviction d’un ministre de la Défense professionnel et tempéré, qui cette année a réussi à calmer un soulèvement [palestinien] bouillonnant, a été une action dont je ne pouvais faire partie », a déclaré Gabbay fin mai.
Pendant son entretien samedi, Kahlon a déclaré qu’il était « déçu » de la décision de Gabbay de démissionner.
Après l’entrée du parti Yisrael Beytenu d’Avigdor Liberman dans la coalition, Herzog a appelé Kahlon à retirer son parti centriste du gouvernement, un appel que le dirigeant de Koulanou a repoussé samedi.
La sortie de Koulanou de la coalition « ne serait pas la bonne chose à faire, nous devons avancer. Nous avons eu des élections il y a un an. Nous ne pouvons pas avoir des élections tous les ans et arrêter le pays », a-t-il déclaré.
En début de semaine, Kahlon avait essayé de ramener Herzog vers la coalition, disant qu’il y avait des efforts importants en cours pour lancer une initiative de paix régionale entre Israël et plusieurs pays arabes voisins, et que le gouvernement avait besoin de l’Union sioniste.
« Les rumeurs et discussions d’une avancée diplomatique importante dans la région sont bien plus solides que ce qui est dit dans les journaux », a déclaré le dirigeant de Koulanou à Netanya.
« J’appelle l’Union sioniste à rejoindre le gouvernement et à ne pas manquer une fenêtre d’opportunité historique qui a été créée, avait-il ajouté. Ce n’est ni le lieu ni le moment pour détailler, mais nous avons une rare opportunité pour un changement spectaculaire au niveau régional. »
« Vous ne menez pas un processus diplomatique et n’apportez pas du changement depuis l’opposition », avait-il déclaré.
Herzog avait repoussé cet appel, déclarant jeudi dans un communiqué que le « Likud et Kahlon ne comptent pas sur nous pour légitimer le mauvais chemin que le gouvernement de Netanyahu et ses alliés naturels suivent. »
Mais Herzog a indiqué samedi qu’il penserait à rejoindre la coalition si le parti de droite mené par Naftali Bennett, HaBayit HaYehudi, la quittait.
Bennett avait promis de renverser le gouvernement si nécessaire pour empêcher la mise en place d’un Etat palestinien.