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La coqueluche se propage au nord ; un nouveau cas dans une ville près de Nahariya

Un expert en maladies infectieuses estime que la lassitude et le scepticisme post-COVID à l'égard des vaccins, ainsi que la "dette immunologique", sont à blâmer

Illustration : Un bébé recevant un vaccin de routine. (Crédit : naumoid; iStock de Getty Images)
Illustration : Un bébé recevant un vaccin de routine. (Crédit : naumoid; iStock de Getty Images)

Une épidémie de coqueluche qui a commencé plus tôt cette année à Jérusalem s’est propagée au nord du pays. Le ministère de la Santé a annoncé jeudi qu’un enfant de l’ouest de la Galilée avait un cas confirmé de la maladie grave, communément appelée coqueluche.

L’enfant a développé des symptômes il y a plusieurs jours et une enquête épidémiologique a confirmé le diagnostic de la coqueluche, a indiqué le ministère. Un article publié dans Doctors Only, une revue en ligne destinée aux professionnels de la santé israéliens, a déclaré que l’enfant n’avait pas été vacciné contre la maladie.

L’enquête a révélé que l’enfant avait été en contact étroit avec 30 personnes, notamment dans un camp d’été dans la communauté écologique de Klil, au sud-est de Nahariya, et dans une école d’un kibboutz voisin. Le service de santé local a demandé à l’administration du camp de contacter tous les parents pour leur donner des informations sur la coqueluche et l’importance de la vaccination, ainsi que pour les exhorter à emmener leurs enfants chez leur médecin de famille pour un traitement antibiotique préventif.

Le ministère de la Santé a signalé que ses efforts pour pousser les parents à suivre les recommandations n’ont pas porté leurs fruits. En réponse à la situation, un centre de vaccination pour les enfants partiellement ou totalement non vaccinés a été ouverte à l’école du kibboutz jeudi matin. Les parents qui n’ont pas amené leurs enfants ont été invités à appeler la hotline du ministère de la Santé pour organiser les vaccinations.

La population a pris connaissance de l’épidémie actuelle de coqueluche début juin lorsque le ministère de la Santé a annoncé qu’à ce moment-là, au moins 215 cas avaient été signalés depuis janvier, ce qui représente une multiplication par 12 par rapport à la même période en 2022, lorsqu’il y avait eu seulement 17 cas.

La grande majorité des cas cette année se sont produits dans le centre du pays, principalement parmi les communautés ultra-orthodoxes de Jérusalem où les taux de vaccination sont inférieurs à ceux des autres populations.

Selon le président de l’Association israélienne de pédiatrie, le professeur Zachi Grossman, les parents haredim ne sont pas idéologiquement opposés à la vaccination, mais sont confrontés à d’autres obstacles.

« Ces quartiers se caractérisent par des habitants qui vivent dans des familles nombreuses où, de ce fait, les taux de contagion sont souvent plus élevés. Ce ne sont pas des personnes antivax par idéologie. Au contraire, ils ont du mal à amener tous leurs enfants à leurs rendez-vous au dispensaire pédiatrique [Tipat Halav] », a expliqué le Pr. Grossman.

Un enfant se faisant vacciner dans un centre Tipat Halav, à Jérusalem, le 18 août 2013. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

À la suite du décès d’un bébé de 10 semaines à Jérusalem et d’une forme aiguë contractée par un nourrisson de quatre mois à Ashdod, tous deux en juin, le ministère de la Santé a lancé un plan pour renforcer la couverture vaccinale contre la coqueluche.

Le plan du ministère de la Santé prévoit, entre autres, d’identifier les enfants qui n’ont pas été vaccinés, de sensibiliser à la nécessité de la vaccination par le biais d’une campagne de distribution de prospectus, de prolonger les heures d’ouverture des dispensaires pédiatriques Tipat Halav et d’atteindre les enfants non-vaccinés dans les écoles.

La coqueluche est une maladie très contagieuse, mais évitable, causée par des bactéries qui se propagent facilement via la toux ou les éternuements.

« La coqueluche se transmet d’une personne à l’autre. Elle ne se propage pas dans l’air. C’est une infection par gouttelettes, il suffit d’être face à face et en contact étroit. C’est différent de la rougeole ou d’autres maladies qui peuvent se propager sur de longues distances dans un espace partagé », a expliqué le Dr. Tal Brosh, chef de l’unité des maladies infectieuses à l’hôpital Assuta à Ashdod.

Elle est particulièrement dangereuse pour les bébés, qui peuvent présenter une toux sévère et une respiration sifflante ainsi que des vomissements, de la fièvre et un écoulement nasal. Dans les cas les plus sévères, il peut y avoir des apnées (pauses respiratoires), une cyanose (bleuissement de la peau) voire la mort.

Un nourrisson sur cinq de moins de deux mois atteint de coqueluche est hospitalisé en moyenne et un sur 100 succombe aux complications de la maladie causée par la bactérie hautement infectieuse Bordetella pertussis. Le traitement antibiotique au moment du diagnostic ne modifie pas significativement l’évolution de la maladie, d’où l’importance cruciale de la vaccination préventive.

La protection contre la coqueluche est assurée dans le cadre de la combinaison des vaccins DTap ou Tdap, qui protègent tous les deux contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche acellulaire . Le calendrier vaccinal, pour les enfants et les tout-petits, implique six injections entre l’âge de deux mois et la treizième année. Ces injections sont administrées dans les dispensaires pédiatriques Tipat Halav et à l’école.

La vaccination contre la coqueluche se compose de plusieurs injections à partir de l’âge de deux mois. Elle est également recommandée aux femmes enceintes durant le troisième trimestre de la grossesse et protège le nouveau-né jusqu’à son premier vaccin.

Au plus fort de l’épidémie, l’Association israélienne des sages-femmes a également publié une déclaration conseillant aux femmes enceintes, dans leur 27e à leur 36e semaine, de se faire vacciner contre la coqueluche.

« Il est essentiel de se faire vacciner à la fin de la grossesse de façon à protéger le bébé lorsqu’il vient au monde. Il est alors protégé par les anticorps contre la coqueluche, qui traversent le placenta, et lui assurent des défenses efficaces durant les quatre premiers mois de sa vie », a expliqué l’association dans un communiqué.

« La vaccination est sans danger pour la mère et le bébé », précise le communiqué.

Même si la vaccination contre la coqueluche, dans l’enfance, se termine à l’âge de 13 ans, le ministère de la Santé a conseillé aux adultes de procéder à une injection de rappel après l’âge de 18 ans pour conserver une protection contre la maladie. Une injection qui est particulièrement déterminante pour les étudiants en médecine et pour tous ceux qui travaillent dans le secteur de la santé.

Brosh a souligné que dans les faits, la plupart des adultes ne se voient pas administrer les doses de rappel contre la coqueluche et que leur protection contre la maladie repose sur le fait que les enfants suivent le calendrier des injections.

« Si le taux de couverture vaccinale des enfants diminue – même de quelques pourcentages – alors toute la population deviendra plus sensible et nous assisterions à de véritables épidémies », a-t-il déclaré.

Il a mis en doute l’existence d’un lien direct entre la coqueluche dans les quartiers haredim de Jérusalem, le nouveau cas à Klil et un petit nombre de cas dans d’autres parties du pays.

« Ces personnes vivant dans différentes parties d’Israël n’entrent pas nécessairement en contact les unes avec les autres. Ce que nous constatons, c’est une diminution globale de l’immunité contre la coqueluche en raison de plusieurs choses qui se sont produites au cours des dernières années à la suite de la pandémie de COVID », a déclaré Brosh.

Il a attribué l’épidémie de coqueluche en partie à la perturbation des calendriers de vaccination systématique des enfants pendant la pandémie, ainsi qu’à « la lassitude et au scepticisme vaccinaux » qui ont augmenté au cours de cette période.

« Il y a autre chose qui entre en jeu : le concept de dette immunologique », a déclaré Brosh.

Brosh fait référence au fait qu’au cours de la pandémie, sur une durée de deux à trois ans, nous avons adapté nos modes de vie afin de pratiquer la distanciation sociale et d’autres mesures préventives pour endiguer la propagation du virus responsable du COVID-19. Par voie de conséquence indirecte, pendant une période prolongée, les gens n’étaient pas exposés aux virus et bactéries habituels qui aident à renforcer le système immunitaire.

En conséquence, explique Brosh, la transmission des virus respiratoires autres que le COVID a été presque nulle en 2020 et 2021.

« À cause de cela, l’immunité de la population a chuté et une forme de ‘dette’ s’est accumulée. Après la pandémie, les contacts interpersonnels sont revenus à la normale et nous avons constaté une augmentation de la transmission des maladies respiratoires virales et bactériennes. À l’été 2021, nous avons assisté à une importante épidémie de virus respiratoire syncytial (VRS), qui atteint des sommets sans précédent en été. Et puis nous avons eu beaucoup de grippe et d’angine streptococcique », a noté Brosh.

« Cette épidémie de coqueluche en fait probablement partie. Nous payons maintenant la dette », a-t-il conclu.

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