9 soldats tués à Gaza ; Tsahal étend sa progression vers le sud
Tsahal enquête sur la mort de 6 réservistes du Corps du Génie Militaire lors de la démolition d'un tunnel ; 185 soldats sont morts depuis le début de l'incursion terrestre à Gaza

Six soldats ont été tués dans une explosion dans le centre de Gaza et trois autres sont morts au cours de batailles intenses dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé l’armée israélienne mardi, alors que les combats se poursuivent un jour après que les chefs militaires ont indiqué que les combats passaient à la vitesse inférieure après plus de trois mois de guerre.
Ces revers meurtriers sont survenus alors que le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, s’est rendu dans la région pour discuter de la transition d’Israël vers une nouvelle phase de ce conflit éprouvant. L’armée israélienne contrôle en grande partie le nord de la bande de Gaza, mais fait toujours face à une résistance ardue lors de ses incursions dans le centre de Gaza et dans la grande ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où Tsahal a déclaré étendre ses opérations.
Ces décès, survenus lundi, portent à 185 le nombre de soldats tués depuis le début de l’incursion terrestre dans la bande de Gaza fin octobre dans le cadre d’une opération visant à éliminer les dirigeants du Hamas et à libérer les otages enlevés lors de l’assaut lancé par le groupe terroriste palestinien le 7 octobre.
L’armée a déclaré que les six réservistes, tous ingénieurs de combat, ont été tués lorsque des explosifs destinés à la démolition d’un tunnel ont explosé au cours d’une activité dans le camp de réfugiés d’al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza.
L’explosion à Gaza s’est produite à proximité d’officiers qui montraient à des journalistes une usine de fabrication de roquettes du Hamas.
Le correspondant militaire du Times of Israel a capturé le moment où l’énorme explosion a déchiré l’air.

Dans un premier temps, les circonstances de l’explosion étaient floues. Mais alors que Tsahal escortait les journalistes hors de la bande de Gaza, des messages échangés par des secouristes ont été entendus à la radio, dans lesquels les commandants faisaient état d’un incident qui avait fait de nombreuses victimes.
Les six victimes sont le sergent de première classe (res.) Gavriel Bloom, 27 ans, originaire de Beit Shemesh ; le sergent-chef (res.) Amit Moshe Shahar, 25 ans, originaire de Ramat Yohanan ; les soldats de l’armée de l’air, le caporal (res.) Denis Krokhmalov Vevey et Denis Krokhmalov Veksler, 32 ans, originaire de Beer Sheva ; le sergent-chef (res.) Ron Efrimi, 26 ans, originaire de Hod HaSharon ; le sergent-chef (res.) Roï Avraham Maïmon, 24 ans, auxiliaire médical originaire d’Afula, et le sergent-major (res.) Akiva Yasinskiy, 35 ans, originaire de Ramat Gan.
Plusieurs autres personnes ont été blessées, certaines grièvement, dans l’explosion.
Parmi les blessés, Idan Amedi, chanteur et acteur populaire de la série télévisée « Fauda », a été évacué par avion à l’hôpital lundi. Son père a indiqué que son pronostic vital n’était pas engagé.

À Khan Younès, le sergent de première classe (res.) David Schwartz, 26 ans, et le sergent de première classe (res.) Yakir Hexter, 26 ans, ont été tués lors d’une attaque à la grenade propulsée par une roquette, a indiqué Tsahal. Les deux soldats du Corps du Génie Militaire, qui faisaient partie d’une unité de parachutistes, venaient respectivement d’Elazar, en Cisjordanie, et de Jérusalem.
Un autre soldat a été grièvement blessé dans l’attaque.
Le Corps du Génie Militaire est chargé de certaines des tâches les plus dangereuses dans le cadre de l’incursion terrestre de Tsahal dans la bande de Gaza, en scrutant les réseaux de tunnels du Hamas et en les détruisant, entre autres sites, à l’aide d’explosifs.
Ailleurs dans le sud de la bande de Gaza, le sergent Roï Tal, 19 ans, originaire de Kfar Yehoshua, qui appartenait au 94e Bataillon Duchifat de la Brigade Kfir, a été tué au cours d’une bataille contre des terroristes du Hamas.

Tsahal a déclaré mardi étendre ses opérations terrestres à Khan Younès et combattre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans les profondeurs du sud de Gaza. Une quarantaine de terroristes du Hamas ont été tués au cours de la journée précédente, a indiqué l’armée, et les troupes ont découvert « un large éventail » d’armes et des puits de tunnels « importants ».
Les Palestiniens ont fait état de frappes aériennes sur plusieurs zones de la ville et de ses environs.
L’armée a déclaré qu’une frappe aérienne avait visé une cellule du Hamas à Maghazi, un autre camp du centre de la bande de Gaza, et que des frappes navales avaient visé des cibles le long de la côte.
À Nuseirat, un camp de réfugiés urbain situé à la frontière de Bureij, les habitants de Gaza ont signalé avoir entendu des tirs d’artillerie et des coups de feu pendant toute la nuit et jusqu’à mardi matin, alors que les troupes avançaient depuis le nord.

Les soldats se sont heurtés à une forte résistance de la part des hommes armés dans le camp, a déclaré un habitant.
Israël a lancé son opération après que des milliers de terroristes du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant plus de 240 victimes en otage, dont plus de la moitié sont toujours en captivité à Gaza.
Plus de 23 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Tsahal affirme avoir tué plus de 8 500 terroristes à Gaza, en plus des quelque 1 000 autres qui se trouvaient à l’intérieur d’Israël le 7 octobre.
Lundi, le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré au New York Times que Tsahal a entamé une nouvelle phase, moins intensive, de la guerre contre le Hamas, avec moins de troupes au sol et de frappes aériennes, confirmant des propos similaires tenus par le ministre de la Défense, Yoav Gallant, au Wall Street Journal.
L’annonce a coïncidé avec une visite du secrétaire d’État américain, Blinken, qui a fait pression pour qu’Israël s’éloigne des frappes puissantes qui ont caractérisé les trois premiers mois de la guerre, rasant de larges pans du nord de la bande de Gaza.
Le haut diplomate devait rencontrer le cabinet de guerre israélien après s’être entretenu avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Un haut fonctionnaire américain a déclaré mardi à CNN que Blinken comptait se concentrer sur le plan israélien visant à passer à une phase de combat de moindre intensité.
Le responsable a ajouté que Blinken et son équipe pousseront les chefs de guerre israéliens à une transition « imminente » vers la phase suivante, qui verrait une réduction de l’intensité des combats et un éventuel retour des Gazaouis dans leurs maisons dans la partie nord de la bande de Gaza.

Israël attend également du secrétaire d’État américain qu’il se concentre sur le « jour d’après » – qui dirigera Gaza, qui sera responsable de la sécurité, qui s’occupera des affaires civiles et d’où viendront les fonds.
Lors d’une rencontre avec Blinken mardi matin, le président Isaac Herzog a souligné qu’Israël faisait « tout son possible, dans des circonstances extrêmement compliquées sur le terrain, pour s’assurer qu’il n’y ait pas de conséquences involontaires et de victimes civiles ».
Aux côtés de Herzog, le secrétaire d’État américain a parlé des « efforts incessants » de Washington pour ramener les otages restants de la captivité du Hamas.
Les pourparlers en vue de la libération des otages se sont enlisés ces dernières semaines et se sont apparemment compliqués avec l’assassinat du haut dirigeant du Hamas, Saleh al-Arouri, au Liban la semaine dernière, lors d’une attaque largement attribuée à Israël.

Un article paru mardi dans le journal Al-Araby Al-Jadid, citant une source égyptienne, affirme qu’une délégation israélienne de haut niveau est arrivée au Caire la nuit précédente pour discuter de la libération des otages détenus par le Hamas, ce qui indique que les pourparlers indirects sont de nouveau sur la bonne voie.
132 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouveraient encore à Gaza – mais ne seraient plus en vie – après la remise en liberté de 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre.
Quatre otages avaient été libérées avant cela, et une soldate avait été secourue par l’armée israélienne. Les corps sans vie de huit otages ont également été retrouvés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée le 15 décembre.
Tsahal a confirmé la mort de 25 des personnes encore détenues par le Hamas, grâce à de nouveaux renseignements et découvertes obtenus par les troupes opérant à Gaza.
Le Hamas conserve aussi les dépouilles d’Oron Shaul et de Hadar Goldin, morts dans la bande en 2014. Il garde aussi en captivité deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore vivants après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015 respectivement.
Israël s’est engagé à poursuivre le combat jusqu’à ce que le Hamas soit complètement démantelé et ne constitue plus une menace, et jusqu’à ce que tous les otages soient libérés, la plupart des Israéliens s’opposant à un retrait imposé par les États-Unis, selon des sondages récents.
Des proches des otages ont tenté d’atteindre le point de passage de Kerem Shalom vers Gaza mardi matin afin d’empêcher l’acheminement de l’aide dans la bande de Gaza, en signe de protestation contre l’impossibilité d’obtenir l’accès aux otages, mais ils ont été bloqués par des policiers et des militaires.
« Il est temps d’arrêter cette plaisanterie. Ils reviendront dans 136 cercueils », a déclaré Ayala Metzger, un parent des otages âgés Yoram et Tami Metzger qui ont participé à la manifestation avortée.

Face aux questions concernant ses propos rapportés par le Wall Street Journal sur le changement tactique, qui ont apparemment pris de court certains collègues députés du Likud, Gallant a indiqué lundi qu’ils n’étaient pas destinés au grand public mais qu’il s’agissait d’une « terminologie destinée à la coordination militaire et diplomatique ».
Il s’est attiré les foudres en qualifiant le grand public de « ménagère de Sderot ou d’Ofakim », deux villes du sud du pays durement touchées le 7 octobre.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.