Les Libanais « paient le prix » de la guerre entre Israël et le Hamas – pape François
Revenant sur l'explosion dans le port de Beyrouth le 4 août 2020, le pape argentin demande "vérité et justice"
Le pape François a demandé lundi « la vérité et la justice » concernant l’explosion dans le port de Beyrouth qui a fait plus de 220 morts et plus de 6 500 blessés il y a quatre ans.
« Avec vous, je demande la vérité et la justice, qui ne sont pas arrivées, la vérité et la justice. Nous savons tous que la question est compliquée et épineuse, et que des pouvoirs et des intérêts contradictoires pèsent sur elle », a-t-il dit en recevant en audience des membres des familles des victimes.
« Mais la vérité et la justice doivent prévaloir sur tout. Quatre années se sont écoulées ; le peuple libanais, et vous en premier, avez droit à des paroles et à des actes qui font preuve de responsabilité et de transparence », a ajouté le pape argentin.
Le 4 août 2020, l’une des plus grandes explosions non nucléaires de l’histoire dévastait des quartiers entiers de la capitale, tuant plus de 220 personnes et en blessant plus de 6 500.
Un premier juge chargé de l’enquête en 2020 avait dû jeter l’éponge après avoir inculpé un ex-Premier ministre et trois anciens ministres.
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Son successeur, Tarek Bitar, s’était à son tour attaqué à des responsables politiques mais avait été contraint de suspendre son enquête, le Parlement ayant refusé de lever l’immunité de députés inculpés, le ministère de l’Intérieur s’est opposé à l’interrogatoire de hauts gradés, et les forces de sécurité ont refusé d’exécuter des mandats d’arrêt.
Il avait alors été poursuivi pour insubordination par le procureur général après avoir inculpé plusieurs personnalités haut placées.
Le pape François a également dénoncé le fait que le Liban « payait le prix » de la guerre au Moyen Orient, où chaque jour « tant d’innocents meurent ».
« Le Liban est et doit rester un projet de paix », a-t-il lancé, au lendemain de multiples frappes israéliennes contre le territoire libanais pour déjouer une attaque du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
Les tensions au Moyen-Orient ont redoublé après les assassinats du chef du bureau politique du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran et du chef de la branche armée du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Fouad Shukr, à Beyrouth. Le premier a été imputé à Israël qui a revendiqué le second.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-six civils du côté israélien, ainsi que celle de vingt-quatre soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a signalé que 430 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 73 éléments d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Israël a averti à maintes reprises qu’il ne pouvait plus tolérer la présence du Hezbollah le long de sa frontière à la suite du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre et que si une solution diplomatique n’était pas trouvée aux attaques transfrontalières en cours, il se tournerait vers l’action militaire pour repousser le Hezbollah vers le nord.