Macron déplore le silence autour des crimes sexuels perpétrés le 7 octobre
"L’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre a changé la face du monde et nos sociétés", a déclaré le président lors de la remise du Prix Ilan Halimi

Emmanuel Macron a déploré jeudi que les crimes, notamment sexuels, perpétrés par le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël aient trop souvent été « minimisés« , voire « passés sous silence » par « certains » dans la classe politique.
« L’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre a changé la face du monde et nos sociétés », a déclaré le président lors de la remise du Prix Ilan Halimi, du nom d’un jeune homme juif torturé à mort en 2006, qui récompense des projets pédagogiques visant à lutter contre l’antisémitisme et le racisme.
Le 7 octobre 2023, environ 6 000 Gazaouis, dont 3 800 terroristes placés sous la direction du Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël, massacré plus de 1 200 personnes – des civils en majorité – et kidnappé 251 personnes qui avaient été prises en otage à Gaza. Les hommes armés avaient commis des atrocités et s’étaient livrés à des violences sexuelles à grande échelle.
Le chef de l’Etat a rappelé « le sentiment de l’horreur face à ces meurtres de sang-froid, ces actes de barbarie, ces crimes sexuels pratiqués sur des femmes, y compris très jeunes, trop souvent passés sous silence« .
Il a pointé aussi chez les victimes « le sentiment de solitude, d’être incompris, invisibilisés, bâillonnés, parfois même stigmatisés et exclus par certains, y compris dans le débat public, le milieu associatif, la classe politique, qui trop souvent ont voulu minimiser ».
Cette critique visait notamment La France insoumise, régulièrement accusée d’ambiguïté pour ne pas reconnaître le Hamas comme une organisation « terroriste » et de manque de compassion à l’égard des victimes du 7 octobre.

Le chef de l’Etat, pointant du doigt indirectement le Rassemblement national, a aussi reproché à certaines formations politiques leur « ambiguïté » dans la lutte contre l’antisémitisme malgré leurs « tentatives de respectabilité ».
« L’antisémitisme d’hier mais aussi celui d’aujourd’hui reposent toujours sur le même présupposé et la même mécanique : les juifs sont forcément responsables, forcément coupables parce que juifs », a-t-il dit.
« Cette mécanique oppose à l’universalisme républicain l’essentialisme qui enferme et nie la liberté et le débat », a-t-il poursuivi.
Cet essentialisme « nourrit tous les discours complotistes qui circulent sur les réseaux sociaux, les stéréotypes persistants et disons-le clairement certaines formations politiques aussi relaient ce message qui, malgré les tentatives de respectabilité, ont bien du mal à masquer leur ambiguïté sur le sujet », a-t-il affirmé.
« La France ne laissera rien passer de l’antisémitisme », a-t-il martelé. « Sans relâche nous devons lutter contre la propagande antisémite ».
La remise du Prix Ilan Halimi, séquestré et torturé à mort par le « gang des barbares » en 2006, est intervenue le jour anniversaire de sa mort.

Le lycée Lucie Aubrac de Courbevoie (Hauts-de-Seine), le collège de la Forêt à Trainou (Loiret), l’association parisienne Espoir 18 et Rania Ben Hamouda du lycée Denis Diderot de Marseille ont été récompensés.
« Ce drame a mis en lumière une vérité glaçante (..) L’antisémitisme continue encore aujourd’hui d’empoisonner notre société. Face à cela, nous avons un devoir d’histoire, de vérité, de mémoire mais surtout un devoir d’action », a insisté Emmanuel Macron.
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