Netanyahu : La vidéo du Hamas des trois otages, « propagande psychologique cruelle »
Les proches de Danielle Alony, Rimon Kirsht et Lena Trupanov tiendront une conférence de presse après la diffusion de la vidéo très probablement mise en scène par les terroristes
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a publié lundi une vidéo de propagande montrant trois Israéliennes retenues en otage dans la bande de Gaza, qui réprimandent le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lui demandant d’obtenir leur libération et l’accusant de ne pas avoir empêché l’assaut brutal du groupe terroriste le 7 octobre.
On ignore où et quand a été filmée la vidéo de ces femmes, dont la déclaration a très certainement été dictée par leurs ravisseurs.
Peu après la publication de la vidéo, le bureau du Premier ministre a identifié les femmes comme étant Danielle Alony, Rimon Buchshtab Kirsht et Lena Trupanov. Leurs familles ont annoncé qu’elles tiendraient une conférence de presse dans la soirée.
Danielle Alony a été enlevée par des terroristes palestiniens au kibboutz Nir Oz, avec sa fille Emilia, âgée de 6 ans. Sa sœur et son beau-frère, ainsi que leurs deux filles de 3 ans, ont également été emmenés à Gaza en tant qu’otages.
Trupanov, son fils Sasha et sa mère Irena ont également été enlevés à Nir Oz, tandis que son mari Vitali a été tué par des terroristes.
Kirsht et son compagnon Yagev Buchshtab ont été enlevés à leur domicile au kibboutz Nirim.
Ces trois personnes faisaient partie des – au moins – 243 otages entraînés dans la bande de Gaza par le Hamas et les factions terroristes alliées lors de l’assaut sanglant contre le sud d’Israël il y a trois semaines, lorsque quelque 2 500 terroristes ont franchi la frontière de Gaza lors d’une attaque sur plusieurs fronts et ont tué plus de 1 400 personnes, pour la plupart des civils massacrés chez eux et lors d’un festival de musique en plein air.
Les otages, également des civils pour la plupart, comprennent des femmes, des personnes âgées et des enfants, dont certains portent encore des couches. On ignore combien d’entre eux sont encore en vie.
Depuis l’attaque du 7 octobre, le Hamas a relâché quatre otages – une mère et sa fille américano-israéliennes et deux femmes israéliennes âgées – dans le cadre d’opérations négociées par le Qatar, qui accueille à la fois une base militaire américaine et le bureau politique du Hamas.
En réponse aux massacres, Israël a promis d’éradiquer le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et de tout mettre en œuvre pour obtenir le retour de tous les otages. Parallèlement aux multiples frappes, l’armée israélienne a envoyé des troupes et des chars dans la bande de Gaza, mais a limité son incursion terrestre, vraisemblablement pour ne pas compromettre les efforts déployés pour libérer les otages.
Alors que Tsahal intensifie ses opérations à Gaza, le Hamas utiliserait diverses techniques psychologiques pour semer la division et affaiblir la détermination des Israéliens, tout en profitant des négociations pour la libération des otages qu’il détient pour gagner du temps et des ressources en vue de son opération militaire.
Un communiqué du bureau du Premier ministre a dénoncé la vidéo des otages publiée lundi comme une « propagande psychologique cruelle » de la part du Hamas.
« Notre cœur est avec vous et avec tous les autres otages », a déclaré Netanyahu en s’adressant aux familles des otages. « Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener tous les otages et les disparus à la maison. »
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a quant à lui déclaré qu’il avait fait savoir au gouvernement qu’il soutiendrait tout effort visant à faire revenir les otages de Gaza.
« Nous apporterons notre soutien total à toute décision et à toute mesure, ainsi qu’à tout prix, qui conduira au retour des otages », a déclaré Lapid au début d’une réunion de son parti, Yesh Atid, à la Knesset.
« Dans le même temps, nous devons prendre des mesures douloureuses pour nous assurer qu’ils rentrent chez eux », a-t-il ajouté, affirmant que le contrat social entre les citoyens et l’État est « rompu » tant que tous les otages – israéliens et non israéliens – n’ont pas été rapatriés.
Dimanche, le ministre de la Défense Yoav Gallant a qualifié de « jeux psychologiques » de la part du groupe terroriste la prétendue offre du Hamas de libérer tous les prisonniers qu’il détient en échange de prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, repoussant les appels de certaines familles qui ont demandé qu’un tel accord soit accepté.
« S’il n’y a pas de pression militaire sur le Hamas, rien ne progressera », a déclaré Gallant lors d’une rencontre avec des parents d’otages.
Les entretiens avec Gallant ont eu lieu un jour après que Netanyahu a tenu une réunion similaire samedi, suite à des plaintes selon lesquelles le gouvernement ne consacrait pas suffisamment d’attention à la question.
Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, avait annoncé samedi que le groupe terroriste était prêt à un échange « immédiat » de prisonniers avec Israël.
Un jour plus tôt, le porte-parole du Hamas, Abu Obeida, avait exigé qu’Israël libère tous les Palestiniens emprisonnés pour des délits liés au terrorisme en échange des otages israéliens détenus par le groupe, a rapporté l’AFP. Des dizaines d’otages seraient détenus par des groupes terroristes autres que le Hamas.
La colère contre le gouvernement s’est accrue parmi les familles des otages ces derniers jours, alors qu’Israël a lancé la première phase de son incursion terrestre à Gaza, et certains membres de la famille craignent qu’elle ne mette en danger la vie des otages.
Les rencontres avec Netanyahu et Gallant sont les premières que les familles ont eues avec les deux hommes, et elles ont eu lieu après qu’elles ont publiquement demandé à pouvoir leur parler.
Gal Hirsch, le responsable du gouvernement sur la question des otages, a déclaré dimanche que les négociations étaient en cours et que tous les efforts étaient faits pour atteindre les otages et obtenir des informations. « Nous voulons réellement mener à bien cette mission et ramener toutes les familles chez elles, saines et sauves », a-t-il déclaré.