« Plus de famille sans tombe » d’ici Yom HaZikaron, exige la mère de Tamir Adar, dont le corps est à Gaza
Les parents d'Ori Danino et de Shauli Greenglick ont également pris la parole depuis la Place des Otages lors d'un rassemblement organisé à l'occasion de la remis de quatre corps par le Hamas à Israël

Yael Adar, mère de Tamir Adar, 38 ans, tué en combattant l’invasion du kibboutz Nir Oz par le Hamas le 7 octobre, a appelé jeudi les Israéliens à exiger le retour de tous les otages, vivants et morts, d’ici Yom HaZikaron, jour du souvenir des soldats tombés au combat et des victimes du terrorisme, prévu cette année les 29 et 30 avril. Le corps de Tamir a été emmené à Gaza.
« C’est le dernier testament de Tamir », a-t-elle dit.
S’exprimant depuis la Place des Otages à Tel-Aviv, lors d’une commémoration pour les otages dont les corps ont été restitués ce jeudi matin, Yael Adar a déclaré qu’au prochain Yom HaZikaron, il ne devrait y avoir « aucune famille en Israël sans tombe, aucune victime abandonnée en terre étrangère, [tandis que] les vivants retrouveront l’indépendance et la liberté ».
Chaque famille de captif tué est toujours « troublée par l’espoir qu’il y a eu une erreur » et que leur proche est toujours en vie.
« Le seul moyen d’avoir une certitude est de les ramener pour l’enterrement ».
« Tamir est un héros », a raconté sa mère. « Quand Assaf, son fils, regrette son père, nous lui rappelons que son père était un héros, qu’il a sauvé des gens. Mais Assaf demande alors : ‘Que vaut un héros s’il est mort ?’ Et moi je demande : ‘Que vaut un héros mort s’il n’a pas été ramené pour être enterré ?’ »
« Ils sont un énième témoignage de l’échec du 7 octobre 2023 », a dit Adar en référence à Oded Lifschitz, Shiri Silberman Bibas et les jeunes fils de Bibas, Ariel et Kfir, dont les corps ont été relâchés jeudi matin par le Hamas lors d’une cérémonie macabre.
Yael Adar a raconté qu’elle était voisine d’Oded Lifshitz, « un homme de parole et de paix ». Elle se souvient aussi d’Ariel Bibas, « un enfant de la vie », qui jouait à l’entrée du kibboutz quand elle lui rendait visite.

Le rabbin Elhanan Danino, père du soldat captif tué Ori Danino, a fait également l’éloge des « quatre êtres merveilleux ».
Dans un discours inspiré de la liturgie juive, le rabbin Danino, dont le corps de son fils, exécuté à bout portant par ses geôliers, a été retrouvé en août dernier, a récité une prière attribuée au grand prêtre juif à Yom Kippour : « Conduis-nous tout droit sur notre terre… empêche la peste et le pillage de nous atteindre, nous et toute la maison d’Israël. »
En faisant référence à la chevelure rousse des garçons Bibas, il dit : « Aujourd’hui, notre cœur a été peint en orange. »
« Si vous ne parvenez pas à ramener tout le monde à la maison, vous en porterez la tache », a-t-il déclaré à l’adresse des dirigeants du pays.
Danino termine par le kaddish, la prière des Juifs en deuil.
Tzvika et Ruti Greenglick, dont le fils, Shauli Greenglick, âgé de 26 ans, a été tué en décembre 2023 alors qu’il combattait à Gaza, ont également pris la parole.
Avant la guerre, le jeune Greenglick avait été accepté pour participer au concours de chant pré-Eurovision organisé par Israël.
Ses parents ont dit qu’il avait « réalisé deux rêves : devenir chanteur et défendre son pays ».