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Retour des dépouilles de soldats américains tués en Jordanie, en présence de Biden

Le président américain s'est personnellement entretenu avec les familles de William Jerome Rivers, Kennedy Ladon Sanders et Breonna Alexsondria Moffett

Le président américain Joe Biden, troisième à gauche, et la première dame Jill Biden, à droite, alors qu'une équipe de transport de l'armée déplace la caisse de transfert contenant la dépouille du sergent Kennedy Ladon Sanders sur la base aérienne de Dover, dans le Delaware, le 2 février 2024. (Crédit : Matt Rourke/AP Photo)
Le président américain Joe Biden, troisième à gauche, et la première dame Jill Biden, à droite, alors qu'une équipe de transport de l'armée déplace la caisse de transfert contenant la dépouille du sergent Kennedy Ladon Sanders sur la base aérienne de Dover, dans le Delaware, le 2 février 2024. (Crédit : Matt Rourke/AP Photo)

Joe Biden s’est rendu vendredi sur une base aérienne pour assister à l’arrivée solennelle aux États-Unis des dépouilles de trois soldats américains tués en Jordanie dimanche, une attaque à laquelle le président démocrate a promis de riposter – sans être passé à l’acte jusqu’ici.

Les corps de William Jerome Rivers, Kennedy Ladon Sanders et Breonna Alexsondria Moffett, militaires de l’État américain de Géorgie (sud) tués par une attaque de drone près de la frontière syrienne, ont été reçus avec les honneurs sur cette base de Dover (Delaware, nord-est).

Lors de ce rituel militaire, réglé au millimètre, les dépouilles ont été débarquées une à une d’un avion de transport militaire puis chargées dans un véhicule, en présence notamment du président, de son épouse, Jill Biden, et d’officiels dont le chef du Pentagone Lloyd Austin.

Sous un ciel couvert, ces derniers ont observé le passage des dépouilles dans le silence le plus total, la main sur le cœur.

Le président Joe Biden s’exprimant lors du National Prayer Breakfast, au Capitole, à Washington, le 1er février 2024. (Crédit : Andrew Harnik/AP Photo)

L’armée américaine emploie même un vocabulaire spécifique, en parlant d’un « transfert solennel » et non d’une « cérémonie », et de « caissons » plutôt que de « cercueils ».

Forte émotion 

Mais, derrière la rigueur militaire, il s’agit aussi d’un moment de très forte émotion puisque les familles aperçoivent, pour la première fois, les cercueils dans lesquels reposent leurs proches.

Joe et Jill Biden avaient déjà, au même endroit, assisté au rapatriement des corps de militaires américains tombés lors d’un attentat à l’aéroport de Kaboul le 26 août 2021, au moment du retrait chaotique d’Afghanistan.

Le démocrate, dont la vie a été émaillée de drames personnels, a la réputation de faire preuve d’une profonde empathie lorsqu’il rencontre des familles endeuillées.

Il a appelé chacune des familles des trois militaires morts en Jordanie, en particulier pour s’assurer qu’elles accepteraient sa présence lors de la cérémonie du retour des corps.

Des soldats jordaniens contrôlant la frontière entre la Syrie et la Jordanie, près de la ville de Nasib, dans le sud de la Syrie, le 1er juillet 2018. (Crédit : Mohamad Abazeed/AFP)

Une vidéo de l’un de ces échanges a été diffusée par le principal quotidien de Géorgie, l’Atlanta Journal-Constitution.

Représailles

« Je sais que rien de ce que l’on peut dire ou faire ne peut soulager votre peine, je suis passé par là moi-même. (…) Je vous tiens dans mes prières et dans mon cœur » dit le président, dont on entend la voix au travers du haut-parleur d’un téléphone, aux parents de la soldate Kennedy Sanders.

« Moi aussi j’ai reçu un coup de fil comme celui-ci », a ajouté Biden, en évoquant l’appel lui annonçant la mort dans un accident de voiture de sa première épouse et de leur fille, encore bébé, en 1972.

Il a parlé aussi du décès de son fils aîné Beau, mort d’un cancer en 2015.

Le moment de recueillement vendredi ne mettra certainement pas fin à l’avalanche de critiques qui s’abattent sur Biden, de la part de ses adversaires républicains, depuis l’attaque attribuée à des combattants pro-Iran.

« Il a fallu que des gens meurent pour qu’il se dise, OK peut-être qu’il faut faire quelque chose? C’est une blague? », a par exemple attaqué jeudi Nikki Haley, candidate contre l’ancien président Donald Trump à la primaire républicaine.

Ce dernier, archi-favori pour l’investiture de son parti, a déjà attaqué la « faiblesse » de son adversaire démocrate, alors que les forces américaines au Moyen-Orient ont subi de très nombreuses attaques depuis le début de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Le président démocrate, qui répète ne pas vouloir d’escalade régionale ni de conflit ouvert avec l’Iran, est sous pression pour répondre fermement à Téhéran.

Jusqu’ici, il a seulement indiqué qu’il avait décidé du mode de riposte. L’exécutif américain a précisé que les représailles seraient multiples, visant des cibles différentes, et étalées dans le temps.

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