Selon Ben Gvir, Netanyahu serait prêt à « encourager » la migration des Palestiniens de Gaza
Le ministre appelle Israël à intensifier les combats à Gaza, déclare que les conditions de l'accord pour les otages en cours de discussion sont "inacceptables" et menace de quitter la coalition
Le ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré dimanche que le Premier ministre Benjamin Netanyahu faisait preuve d’une « certaine ouverture » à l’idée « d’encourager la migration » des Palestiniens hors de la bande de Gaza.
« Les idées telles que l’installation à Gaza sont les bienvenues ; les seules fois où nous avons vaincu nos ennemis, c’est lorsque nous leur avons pris un territoire », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à la radio de l’armée dimanche matin.
« Mais cela ne me satisfait pas. Je veux aussi encourager l’émigration [des Palestiniens de Gaza]. »
« Je travaille d’arrache-pied avec le Premier ministre pour encourager la migration depuis Gaza, et je commence à percevoir une certaine ouverture d’esprit sur la question », a-t-il estimé.
Interrogé sur le soutien du Premier ministre à un « transfert » de la population de Gaza, le ministre a refusé de se prononcer.
Cette position est partagée par le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, chef du parti ultra-nationaliste HaTzionout HaDatit, qui avait déclaré la semaine dernière qu’Israël devrait réinstaller Gaza et que la moitié des quelque 2,2 millions de Palestiniens qui y vivent actuellement devraient être encouragés à partir au cours des deux prochaines années.
Israël s’est retiré unilatéralement de la bande de Gaza en 2005 dans le cadre du plan de désengagement, déracinant quelque 9 000 personnes et démolissant 21 implantations.
Ben Gvir a également appelé à intensifier les combats à Gaza.
« Nous avons une occasion historique de détruire le Hamas. C’est une occasion historique de rétablir la capacité de dissuasion, de réoccuper la bande de Gaza et d’encourager une émigration volontaire. C’est ce qui apportera la paix dans le sud », a-t-il ajouté.
L’extrême-droite israélienne préconise le transfert de population et la « migration volontaire » des Palestiniens de Gaza, ainsi que la réimplantation d’implantations juives à la place.
La semaine dernière, le ministre ultra-orthodoxe du Logement et de la Construction, Yitzhak Goldknopf, a appelé les Israéliens à se réinstaller à Gaza lorsqu’il s’est rendu à la frontière en compagnie de Daniella Weiss, cheffe du mouvement pro-implantations Nachala.
Netanyahu ne cesse de répéter que de telles actions ne constituent pas l’objectif de la guerre et qu’elles ne sont aucunement à l’ordre du jour.
L’ancien ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée israélienne, Moshe Yaalon, a déclaré samedi que les dirigeants israéliens, sous l’impulsion d’éléments d’extrême-droite qui cherchent à repeupler la bande de Gaza, menaient le pays sur la voie du nettoyage ethnique dans la bande de Gaza, et a averti que le gouvernement Netanyahu conduisait la nation à la « destruction ».
Lors de son interview à la radio de l’armée, Ben Gvir a également lancé un ultimatum concernant la nouvelle tentative d’accord de « trêve contre libération d’otages ». Il a averti que les termes en cours de négociation sont, selon lui, inacceptables.
« Les conditions en cours de négociation ne sont pas pertinentes en ce qui me concerne, et le Premier ministre ne veut absolument pas qu’Otzma Yehudit quitte le gouvernement », a déclaré Ben Gvir.
Ben Gvir et Smotrich ont menacé, au cours de l’année écoulée, à plusieurs reprises de quitter la coalition. Ceci qui aurait pour effet de renverser le gouvernement. Ils s’opposent fermement à un accord qui permettrait de rapatrier les otages en échange d’un cessez-le-feu et de la libération des prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.
Les partisans d’un tel accord ont accusé Netanyahu de ne pas avoir exercé son contrôle et son autorité sur son gouvernement et de s’être laissé influencer par les éléments les plus radicaux de sa coalition.
Des représentants du Hamas sont arrivés au Caire samedi pour discuter avec des négociateurs égyptiens d’un éventuel accord de cessez-le-feu visant à libérer les otages retenus à Gaza, alors que les efforts se poursuivent en vue d’un second accord, Israël marquant le premier anniversaire du retour de 105 otages au pays.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont l’armée israélienne a confirmé la mort.
Fin novembre 2023, le Hamas avait relâché 105 civils lors d’une trêve d’une semaine. Quatre otages avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.
Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.