Suisse : Une commission du Conseil des États réclame la suspension des contributions à l’UNRWA
La commission estime que la Suisse ne doit pas soutenir financièrement une organisation potentiellement liée au terrorisme

En Suisse, la commission de politique extérieure du Conseil des États, la chambre haute de l’Assemblée fédérale, a voté une motion du député David Zuberbühler réclamant la suspension immédiate des contributions du pays à l’agence onusienne controversée pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). La Suisse est le neuvième donateur le plus important.
Le texte du député a été approuvé par 6 voix contre 6, avec la voix prépondérante du président de la commission, Marco Chiesa.
Selon les services du Parlement, la commission estime que la Suisse ne doit pas soutenir financièrement une organisation potentiellement liée au terrorisme – Israël a présenté aux Nations unies des preuves de la participation d’employés de l’UNRWA au massacre du 7 octobre 2023, et a mis en exergue le fait que les écoles, les structures ou les véhicules de l’UNRWA avaient été utilisés à des fins terroristes à Gaza.
En outre, la commission considère également que d’autres organisations pourraient effectuer les tâches de l’UNRWA. Les opposants suisses à la motion estiment au contraire que les activités de l’agence sont indispensables dans la région, et que la suspension immédiate des contributions à l’UNRWA serait dramatique pour la population civile.
La commission de politique extérieure du Conseil des États a aussi examiné une autre motion du Conseil national. Celle-ci voulait charger le Conseil fédéral de s’engager auprès de la communauté internationale en faveur d’une solution pour remplacer l’UNRWA, en examinant des alternatives. Si la motion a été adoptée par 9 voix contre 4, son texte a été modifié : les commissions de politique extérieure doivent simplement être consultées préalablement à tout versement de contributions à l’UNRWA.
Une motion qui demande de réaffecter la contribution de la Suisse à l’UNRWA pour 2024 directement à la population palestinienne, afin de garantir qu’aucun transfert d’argent ne soit effectué en faveur de l’UNRWA, n’a pas été votée. Ainsi qu’une initiative du canton de Genève « pour que la Suisse verse sa contribution à l’UNRWA sans plus attendre ». Rejetées également : trois pétitions d’Amnesty International, du Centre pour l’action non violente CENAC et de l’association Campax, qui demandent de soutenir l’UNRWA et de s’engager pour un cessez-le-feu immédiat.
Le Conseil national, la chambre basse de l’Assemblée fédérale suisse, avait déjà voté une motion pour la suspension immédiate des contributions du pays à l’UNRWA en décembre 2023 et en septembre 2024. Fin 2023, le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, ressortissant italo-suisse, avait dit regretter cette décision, disant sur X espérer que le Sénat suisse revienne sur cette décision.
« Les Israéliens sont déçus de se voir abandonnés par la ribambelle d’organisations internationales qui ont élu domicile en Suisse, à commencer par l’UNRWA, qui, jour après jour, a inculqué la haine aux terroristes du 7 octobre. Aujourd’hui, le Parlement suisse s’est fait entendre. Nous espérons que les diplomates prêteront attention à ce message de leurs hôtes », avait quand à lui déclaré le PDG d’IMPACT-se, Marcus Sheff, se réjouissant de cette décision.
IMPACT-se, organisation implantée au Royaume-Uni et en Israël, examine les programmes d’enseignement dans le monde entier pour déterminer s’ils sont conformes aux normes de l’UNESCO en matière de paix, de tolérance et de non-violence.
Israël et des organisations déplorent depuis longtemps que les supports scolaires utilisés par l’UNRWA glorifient le terrorisme et constituent des incitations à la haine anti-israélienne.
Une étude d’IMPACT-se a révélé que plusieurs membres de l’UNRWA avaient fait l’éloge des atrocités commises par le groupe terroriste du Hamas le 7 octobre, à savoir le franchissement de la frontière de Gaza, l’assassinat de quelque 1 200 personnes en territoire israélien – principalement des civils – et l’enlèvement des 240 otages.
L’étude détaille les publications sur les réseaux sociaux de nombreux membres de l’UNRWA installés à Gaza et en Cisjordanie, chargés de fournir des services sociaux et humanitaires aux réfugiés palestiniens des guerres de 1948 et 1967 et à leurs descendants.
Ces publications, qui comprennent des messages d’enseignants et du personnel éducatif, font l’éloge ou approuvent l’assaut dévastateur.
L’étude précise que plus de la moitié des 500 000 élèves de Gaza fréquentent des établissements d’enseignement gérés par l’UNRWA, et que le programme de l’Autorité palestinienne enseigné dans ces écoles « grouille d’antisémitisme et encourage la violence », ce à quoi s’ajoute le matériel éducatif nuisible des personnels de l’UNRWA.
Elle rappelle que les précédents rapports d’IMPACT-se concluaient déjà ainsi : « Les supports éducatifs de l’UNRWA incitent à la violence, glorifient le martyre, diabolisent Israël et promeuvent l’antisémitisme. »