Un ex-chef de police écope de 10 mois de prison pour délits sexuels et fraude
L'ancien chef de la police de Jérusalem Nissan Shaham devra aussi indemniser ses subordonnées forcées à avoir des relations sexuelles avec lui
Un ancien chef de la police a été condamné lundi à 10 mois de prison et à cinq mois de période probatoire après une décision d’un tribunal en septembre qui a annulé une exonération de peine pour agressions sexuelles, fraude et abus de confiance.
La Cour des magistrats de Tel Aviv a également condamné Nissan « Niso » Shaham à 7 500 shekels d’amende et il doit indemniser deux de ses victimes à hauteur de 1 500 shekels chacune, et verser 500 shekels à une troisième.
L’avocat de Shaham a déclaré qu’il ferait appel de cette condamnation.
En avril 2018, Nissan Shaham a été accusé de comportement indécent après qu’il a embrassé une policière, mais avait été acquitté d’un chef d’accusation de harcèlement sexuel, de cinq chefs d’accusation d’abus de confiance et d’un chef d’accusation de comportement indécent qui ont été déposés contre lui par de nombreuses policières qui lui étaient subordonnées.
En décembre de la même année, Shaham a été condamné à 240 heures de travaux d’intérêt général et à une période probatoire de 6 mois, mais les représentants du département des enquêtes internes du ministère de la Justice ont plaidé que la peine infligée à “Niso” Shaham était insuffisante au regard de la gravité de ses actes.
En septembre 2019, le tribunal du district de Tel Aviva avait accepté l’appel de l’Etat et l’a inculpé des chefs d’accusation initialement retenus contre lui. Elle a déféré l’affaire à la juridiction inférieure, la Cour des Magistrats, pour prononcer la condamnation.
A l’ouverture de l’audience lundi, le juge Shmuel Melamed a déclaré que Shaham avait, par ses actions, causé du tort au public et il a souligné combien il pouvait être difficile pour un ancien officier de police de purger une peine de prison.
« Les valeurs protégées ont été mises à mal ici. Il y a eu un préjudice pour le public, un préjudice pour les fonctionnaires et un préjudice pour l’intégrité des fonctionnaires », a déclaré Melamed à la cour.
« Imposer une peine de prison à l’accusé peut lui causer un grave préjudice, notamment en raison de son rang dans les forces de police. La peine aura également de graves répercussions sur la famille de l’accusé », a déclaré le juge.
« Cependant, le prévenu n’a assumé aucune responsabilité et aucune mesure n’a été prise pour corriger ses actes – en particulier vis-à-vis des officiers de police ».
Lors d’une audience à la cour des magistrats de Tel Aviv en décembre, les représentants du département des enquêtes internes du ministère de la Justice avaient déploré l’insuffisance de la condamnation initiale au regard de la gravité de ses actes.
« Aucune autre sanction ne saurait être pertinente dans cette affaire », avait affirmé le représentant du département Ronen Yitzhak, cité par Haaretz. Shaham, a-t-il accusé, était un « officier très haut placé qui a utilisé son statut, de son rang et de son autorité pour satisfaire ses désirs sexuels ».