Un homme abattu à Ramle, 124e membre de la communauté arabe tué cette année
L'homicide survient un jour après que Ben Gvir, le ministre en charge de la police, a déclaré qu'il "n'attendait pas de conseil" du Shin Bet sur la vague de criminalité incessante
Un homme a été abattu dans la ville de Ramle dimanche après-midi au milieu d’une vague incessante de meurtres dans les communautés arabes d’Israël qui a déjà fait plus de morts depuis le début de 2023 que pendant toute l’année 2022.
La police a déclaré que l’homme n’avait pas encore été identifié.
L’homme a été transporté à l’hôpital Assaf Harofeh « par un tiers [de manière indépendante] », a indiqué la police.
Selon The Abraham Initiatives, une organisation à but non lucratif qui recense les crimes violents dans la communauté arabe, ce meurtre a porté à 124 le nombre de membres de la communauté arabe décédés dans des crimes violents depuis le début de l’année. En 2022, 116 Arabes israéliens avaient été assassinés au total.
Parmi les victimes de cette année, 112 ont été tuées par balles, a déclaré le groupe de veille.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui a fait campagne en promettant de renforcer la sécurité publique et dont le ministère supervise la police, est resté largement silencieux face à la montée en flèche de la criminalité.
Cependant, samedi, le ministre, et chef du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit, a déclaré qu’il ne demandait pas « l’avis » de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet sur la vague de criminalité incessante qui frappe la communauté arabe, et qu’il envisageait plutôt de déployer les outils anti-terroristes avancés de l’agence contre les criminels israéliens présumés.
Le ministre d’extrême-droite en charge de la police répondait à un reportage de la Douzième chaîne samedi soir, selon lequel le Shin Bet avait élaboré un plan pour un comité d’anciens agents qui travailleraient avec la police et partageraient leurs expériences dans la lutte contre les organisations terroristes. Selon le reportage, le ministère de la Sécurité nationale de Ben Gvir n’a pas donné suite à ce projet, qui reste à l’état de proposition.
La semaine dernière, six membres de la communauté arabe ont été abattus dans des événements distincts en moins de deux jours.
À la suite de ces homicides, le député Mansour Abbas, chef du parti islamiste Raam, avait critiqué le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, affirmant qu’il ne faisait rien pour mettre fin à la violence.
« Pas une seule décision ou mesure significative n’a été prise depuis la mise en place du gouvernement », avait déploré Abbas.
« Merci au gouvernement d’Israël, bravo à Netanyahu. La nomination réussie du ministre de la Sécurité nationale a rétabli l’ordre et apporté la gouvernance et la confiance en soi aux organisations criminelles », avait-il ironisé.
De nombreux dirigeants communautaires critiquent la police, selon eux impuissante à réprimer les organisations criminelles et souvent aveugle aux violences, qu’elles soient familiales, mafieuses ou de genre. Les communautés ont également souffert d’années de négligence de la part des autorités et de discrimination de la part des bureaux gouvernementaux.