3 ressortissants libanais et syriens soupçonnés de terrorisme arrêtés à Buenos Aires
Un colis suspect du Yémen destiné aux hommes est à l’origine des arrestations, la sécurité est en état d'alerte en raison des Maccabiades qui ont lieu dans la capitale

La police fédérale argentine a arrêté mardi trois hommes à l’aéroport Jorge Newbery, dans le centre-ville de Buenos Aires, soupçonnés d’être impliqués dans des activités terroristes.
Selon le quotidien argentin Clarin, le personnel de sécurité a arrêté les trois hommes après avoir reçu des informations sur l’entrée en Argentine de ressortissants syriens et libanais et sur l’envoi d’un colis en provenance du Yémen dont le contenu n’a pas été clairement établi.
Clarin a rapporté que le paquet, pesant environ 35 kg, avait été envoyé au domicile où les trois suspects avaient l’intention de séjourner.
Le journal a ajouté que les forces de sécurité argentines avaient été alarmées par cette information, étant donné que les Maccabiades panaméricaines sont en cours à Buenos Aires.
Ces jeux, qui ont lieu tous les quatre ans, accueillent quelque 4 200 athlètes juifs venus de 22 pays.
Les jeux de cette année ont pris une signification particulière en raison de l’assaut brutal du Hamas le 7 octobre, au cours duquel quelque 3 000 terroristes ont envahi Israël pour tuer près de 1 200 personnes, principalement des civils, prendre en otage plus de 240 personnes et commettre des violences sexuelles à grande échelle.

Le président argentin récemment élu Javier Milei, un fervent défenseur d’Israël de droite qui avait envisagé publiquement de se convertir au judaïsme, a pris la parole lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux le 28 décembre, saluant les athlètes en hébreu tout en réaffirmant son « engagement inaltérable envers l’État d’Israël et le peuple juif dans leur lutte contre le terrorisme islamiste, pour la paix et la liberté. »
Quelques 10 000 personnes ont assisté à la cérémonie, dont les ambassadeurs des États-Unis et d’Israël en Argentine, ainsi que des dignitaires locaux.
Depuis quelques dizaines d’années, la communauté juive d’Argentine, qui compte quelque 200 000 membres, a été la cible de multiples tentatives d’attentats, la plupart du temps impliquant l’Iran. En 1994, une voiture piégée a explosé dans un centre communautaire juif de Buenos Aires, faisant plus de 80 morts et plus de 300 blessés. En 2006, les autorités argentines ont accusé l’Iran et son mandataire libanais, le Hezbollah, d’être à l’origine de cet attentat, qui reste l’attaque terroriste la plus meurtrière de l’histoire de l’Argentine.

Le procureur fédéral Alberto Nisman, qui était juif, a enquêté sur les attentats et aurait trouvé des preuves que l’implication de l’Iran avait été dissimulée par les autorités argentines de l’époque, notamment par Christina Fernandez de Kirchner, qui est devenue présidente de l’Argentine de 2007 à 2015.
À la veille d’une comparution prévue devant le congrès argentin pour discuter des allégations, Nisman a été retrouvé mort à son domicile. Il a ensuite été établi qu’il s’agissait d’un homicide. Kirchner, personnalité de gauche qui polarise la communauté juive argentine et qui a tenu des propos antisémites pendant son mandat, avait été inculpée du chef de trahison en 2017 pour son rôle dans l’étouffement présumé de l’affaire. Les charges retenues contre elle ont été abandonnées en 2021.