Après avoir applaudi Bardella, Chikli rêve de Le Pen à la tête de la France
Le ministre de la Diaspora a estimé que Benjamin Netanyahu serait du même avis que lui
Alors que l’extrême droite a considérablement progressé en France, le ministre des Affaires de la Diaspora, Amichaï Chikli (Likud), a indiqué que les dirigeants israéliens actuels seraient heureux de voir la dirigeante du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, accéder à la présidence.
S’exprimant lundi matin sur la chaîne publique Kann, Chikli a souligné le soutien de Le Pen à Israël et sa récente participation à une marche contre l’antisémitisme, alors que le président Emmanuel Macron ne s’y était pas rendu.
« Ce serait une excellente chose pour Israël qu’elle soit présidente de la France, avec 10 points d’exclamation », a-t-il déclaré.
Interrogé sur le fait de savoir si le chef de son parti, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, était d’accord, Chikli a répondu : « Je pense que Netanyahu et moi-même sommes du même avis. »
Chikli avait récemment partagé un discours de Jordan Bardella sur son refus de donner un État aux Palestiniens.
Le parti a été fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen, condamné à plusieurs reprises pour discours de haine antisémite et négationnisme, et par Pierre Bousquet, ancien commandant de la Waffen-SS du parti nazi.
Depuis que Marine Le Pen, la fille de Jean-Marie Le Pen, a pris la tête du parti en 2011, elle a entrepris une tentative de dédiabolisation du parti pour gagner le soutien du grand public. Elle a assuré avoir pris ses distances avec la rhétorique antisémite de son père et l’a exclu du parti en 2015. Elle s’est ensuite focalisée sur les musulmans, qui représentent 11 % de la population française, et qu’elle considère comme une menace pour le pays.
Cependant, bien que Marine Le Pen ait publiquement dénoncé l’antisémitisme, son proche entourage et nombre de ses partisans sont largement accusés de défendre des positions antisémites, homophobes et xénophobes de manière disproportionnée, selon les experts.
Quant à Chikli, il est loin d’être apprécié par les Juifs de Diaspora, et n’est pas un ministre de premier plan. Il avait contribué à la chute du gouvernement de Naftali Bennett en quittant le parti Yamina et son ministère est considéré depuis longtemps comme une officine gouvernementale sans but précis, bien que la Diaspora réclame – au vu des retombées de la situation en Israël sur sa survie – de plus en plus à avoir son mot à dire dans la politique israélienne. Or, les intérêts des juifs de Diaspora ne correspondent pas toujours aux intérêts d’Israël.
Une visite dans un centre juif londonien avait été annulée en septembre dernier en raison de « pressions internes » et de « préoccupations de longue date » concernant les déclarations incendiaires de Chikli, qui encourage les propos au vitriol contre les manifestants qui étaient alors opposés à la refonte judiciaire, ses déclarations antérieures contre la communauté LGBTQ, sa diffusion de théories du complot et sa rhétorique anti-palestinienne.
Chikli avait fait face à des préoccupations similaires lors de ses récents voyages aux États-Unis, où plusieurs groupes juifs ont refusé de le rencontrer et où il a été photographié en train de faire un doigt d’honneur à des manifestants opposés à la réforme du système judiciaire – un geste qu’il a nié.
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