L’absence de réaction du gouvernement aux tirs de roquettes depuis Gaza fustigée
"Ils nous oublient encore", a déclaré un habitant de Sderot suite à un tir de roquette depuis Gaza qui n'a pas donné lieu à des représailles ; les ministres ne se sont pas exprimés
Les habitants des localités du sud d’Israël proches de la Bande de Gaza et des personnalités de l’opposition ont reproché dimanche au gouvernement de ne pas avoir réagi à une roquette tirée la veille depuis l’enclave côtière. C’est la deuxième fois en moins de deux semaines qu’Israël s’abstient de riposter à une telle attaque.
La roquette, qui a déclenché des sirènes d’alerte, a atterri dans un champ ouvert près de la barrière frontalière, sans faire de dégâts ni de blessés.
« Ils nous oublient encore une fois. Ce gouvernement est une totale déception », a déclaré Dvir Sassi, un résident de Sderot, à la radio publique Kan, dans une allusion aux vantardises du gouvernement, qui se dit « totalement de droite ».
« La nuit dernière nous a ramenés à une période où les groupes terroristes gazaouis nous tiraient dessus sans que personne ne s’en préoccupe », a-t-il ajouté. « Les [roquettes] Qassam peuvent pleuvoir librement ici et personne ne s’en soucie. »
Sassi s’est dit particulièrement frustré après avoir encouragé ses concitoyens de Sderot à soutenir les factions de droite lors des élections législatives de novembre, au cours desquelles le bloc du Premier ministre Benjamin Netanyahu (droite, religieux et extrême-droite) a remporté une majorité de sièges à la Knesset et a formé le 37e gouvernement d’Israël.
« La réforme du système judiciaire avant tout », a-t-il déclaré avec colère, faisant référence à la volonté de la coalition d’affaiblir le pouvoir judiciaire.
Outre l’absence de réponse militaire, aucun représentant du gouvernement n’a abordé directement le dernier lancement de projectile depuis Gaza, qui est dirigée par le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Alors qu’ils arrivaient dimanche pour la réunion hebdomadaire du cabinet, de nombreux ministres ont ignoré les questions d’un journaliste de la radio de l’armée sur les raisons pour lesquelles Israël ne répondait pas aux tirs de roquettes.
Dénonçant le gouvernement, le chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a déclaré que les ministres avaient également ignoré les tirs de roquettes en février, lorsque des projectiles ont été lancés sur Israël à la suite de frappes de représailles sur des sites du Hamas après une première attaque. Il a également noté qu’il n’y avait pas eu de réponse à un attentat à la bombe présumé dans le nord d’Israël en début de semaine, que l’armée pense avoir été perpétré par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
Dimanche matin, le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien, basé dans la Bande de Gaza, a affirmé qu’un de ses principaux membres, avait été assassiné par Israël en Syrie. Toutefois, il ne semble pas que les tirs de roquettes de samedi et cet assassinat soient liés.
« Netanyahu prouve une fois de plus qu’il est lâche. Ce n’est pas une politique de sécurité, c’est un abandon de la sécurité », a écrit Liberman sur Twitter.
Le député Zeev Elkin (HaMahane HaMamlahti) a accusé le gouvernement de « geler la lutte contre le terrorisme », ce qu’il explique par le sommet prévu à Charm el-Cheikh, en Égypte, visant à ramener le calme dans la région à l’approche de la période sensible du ramadan, qui débute la semaine prochaine.
Aucune faction armée n’a encore revendiqué l’attaque à la roquette de samedi soir, qui a eu lieu deux jours après que quatre Palestiniens, dont deux au moins étaient des membres de groupes terroristes, ont été abattus par des forces israéliennes en civil lors d’un raid en plein jour dans la ville de Jénine, en Cisjordanie.