Le gouvernement fait du surplace face à la crise climatique – contrôleur de l’État
Matanyahu Englman assure que son bureau accorde une importance "particulière" au suivi de la durabilité, du climat et de l'environnement, et qu'il publiera cette année 2 nouveaux rapports
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Le contrôleur de l’État a appelé jeudi à une « action gouvernementale coordonnée et porteuse de changement » en matière de lutte contre le dérèglement climatique, et a annoncé qu’il publierait cette année un deuxième rapport de suivi d’un document accablant datant de 2021.
Lors d’une réunion à huis clos du Forum israélien sur le climat, créé par le président Isaac Herzog, Matanyahu Englman a déclaré que la réponse du gouvernement à la crise climatique « piétinait » et souffrait de « plusieurs faiblesses fondamentales ».
Selon un communiqué de presse, il a déclaré que certains effets du dérèglement climatique se faisaient déjà sentir en Israël et à l’étranger, sous la forme d’incendies, de vagues de chaleur extrêmes, de pluies diluviennes, de tempêtes, d’inondations, de sécheresses et d’autres causes de pertes en vies humaines et de dégâts matériels.
Dans ce contexte, la préparation de l’État est essentielle pour mettre en place une stratégie nationale visant à renforcer la résilience de la population et à se préparer aux crises multirisques, a-t-il poursuivi.
Englman, qui a récemment pris la présidence de l’Organisation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques d’Europe (EUROSAI), avait rendu son premier rapport très critique en 2021, juste avant la réunion annuelle des Nations unies sur le climat à Glasgow, en Écosse.
En juillet, il avait publié un rapport de suivi, dans lequel il souligne qu’une seule mesure sur quatre découlant d’une décision gouvernementale visant à réduire les gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique a été mise en œuvre.

« Le rapport d’audit de suivi publié en 2024 a une fois de plus révélé une situation préoccupante. Bien que certains organismes aient corrigé les lacunes, la plupart d’entre eux ne l’ont pas fait du tout ou ne l’ont pas fait complètement », a-t-il déclaré lors de la réunion.
« Une action gouvernementale coordonnée et porteuse de changement est nécessaire », a-t-il soutenu, ajoutant que l’économie, la société et la sécurité du pays risquaient d’être affectées par un réchauffement climatique plus rapide que la moyenne mondiale.
« Les rapports du Contrôleur de l’État sur la question du climat devraient être considérés comme un autre signal d’alarme pour le gouvernement et le Premier ministre », a-t-il affirmé.
Le gouvernement doit faire face à des questions de gestion des risques et tracer la voie vers une économie à zéro émission nette de carbone (où les absorptions par l’atmosphère compensent les émissions), une croissance verte et une transition vers les énergies vertes. Il doit également se préparer au mieux aux risques que le dérèglement climatique fait peser sur les êtres humains, les infrastructures et la nature.

Englman a précisé que son bureau attache une « importance particulière » aux audits portant sur le développement durable, le climat et l’environnement, et qu’il s’engage à surveiller la manière dont l’État traite ces questions.
Il a ajouté que son bureau publierait également un rapport sur les efforts des autorités locales pour se préparer au dérèglement climatique.
C’est à peu près à la même époque que le président Herzog a créé son Forum sur le climat, présidé par Dov Khenin, militant écologiste de longue date et ancien député du parti Hadash.
« L’idée derrière la création du Forum sur le climat était de réunir toutes les parties impliquées dans ce domaine : le secteur gouvernemental, la société civile, ainsi que les acteurs économiques et industriels. Le forum produit des résultats exceptionnels grâce à des comités très efficaces. Par exemple, la question de la sécurité alimentaire, qui est clairement dérivée de la question climatique, prend de l’ampleur ici », a déclaré Herzog lors de la conférence de jeudi.
« Je préviens sans cesse que cet été pourrait être marqué par d’énormes catastrophes naturelles, car la quantité annuelle de précipitations n’a pas dépassé 50 % dans la plupart des endroits. Hier [mercredi], j’étais à Tibériade [dans le nord d’Israël] et pour la première fois en 100 ans, le lac de Tibériade a baissé en hiver, c’est inimaginable », a-t-il ajouté.
« Et c’est exactement le problème que j’essaie d’expliquer aux citoyens d’Israël. Après tout, cela les concerne aussi. Les élus doivent comprendre que cela les concerne, eux et leurs enfants. Le monde subit en effet d’importants changements écologiques. »