Israël en guerre - Jour 561

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Analyse

Le Hamas a gaspillé le peu d’occasions qui lui restaient. Netanyahu fera-t-il de même ?

Même après l'arrivée de Donald Trump, le Hamas a eu l'occasion d'avancer vers la phase 2 de l'accord ; ce n'est plus le cas, mais Israël a-t-il un plan clair pour la victoire ?

Lazar Berman

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Illustration : Des terroristes du Hamas palestinien et des civils rassemblés lors des préparatifs à la libération de trois otages israéliens dans le cadre du septième échange d'otages et de prisonniers, à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 février 2025. (Crédit : Bashar Taleb/AFP)
Illustration : Des terroristes du Hamas palestinien et des civils rassemblés lors des préparatifs à la libération de trois otages israéliens dans le cadre du septième échange d'otages et de prisonniers, à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 février 2025. (Crédit : Bashar Taleb/AFP)

La position stratégique du Hamas est fortement compromise.

L’Iran, le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et la quasi-totalité des alliés du Hamas sont épuisés et semblent peu enclins à intervenir ou à tirer ne serait-ce qu’une roquette pour sauver le groupe terroriste palestinien, du moins pour l’avenir prévisible. La seule exception reste les Houthis du Yémen, qui continuent de lancer des missiles, sans pour autant avoir d’impact dissuasif sur les opérations israéliennes à Gaza.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu semble avoir consolidé sa coalition à tel point que les manifestations en Israël n’ont aucun impact sur ses décisions concernant l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages.

Le Hamas ne peut pas non plus compter sur la pression internationale pour forcer Israël à mettre fin à la guerre. Les États-Unis sont le seul pays capable d’exercer une influence réelle sur Israël, mais le président Donald Trump est davantage concentré sur la conclusion d’une trêve en Ukraine. Il a d’ailleurs affirmé être « totalement » en accord avec toute décision d’Israël sur Gaza.

Bien que ses options soient limitées, le Hamas a eu quelques occasions d’améliorer sa position de négociation, voire d’atteindre son objectif d’un accord en plusieurs phases, intégrant la libération des otages et un cessez-le-feu prolongé. Mais il a systématiquement joué la mauvaise carte, remettant en question sa capacité à comprendre les dynamiques d’Israël et de la communauté internationale.

Lutte pour atteindre la phase 2

Steve Witkoff, alors investisseur américain, assistant au dernier jour de la Convention nationale républicaine de 2024, au Fiserv Forum à Milwaukee, Wisconsin, le 18 juillet 2024. (Crédit : Patrick T. Fallon/AFP)

Début février, le Hamas semblait avoir réussi à traverser le premier mois de l’administration Trump et être en bonne voie pour obtenir ce qu’il voulait de l’accord en cours, à savoir une fin définitive de la guerre, ainsi que la possibilité de reconstruire ses capacités militaires à l’avenir.

Les pourparlers sur la deuxième phase de l’accord – qui prévoit la fin de la campagne militaire israélienne à Gaza et la libération de tous les otages encore en vie – devaient commencer le 3 février. Cependant, Israël n’a pris aucune initiative en ce sens. À court d’options et durement affaibli, le Hamas a tenté de manifester son mécontentement en annonçant qu’il suspendait toute nouvelle libération d’otages « jusqu’à nouvel ordre ».

Mais cette tactique s’est retournée contre lui. Trump a déclaré aux journalistes que si tous les otages n’étaient pas libérés d’ici le samedi suivant à midi, le cessez-le-feu devait être annulé et « que l’enfer se déchaîne ». Pris de court, le Hamas a fait marche arrière et a procédé à la libération des trois otages comme prévu initialement.

Puis, un développement a semblé jouer en faveur du groupe terroriste.

Alors que le secrétaire d’État américain Marco Rubio était en visite en Israël, l’envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff, a assuré que la deuxième phase de l’accord sur les otages allait « vraiment se faire », ajoutant que le président « voulait la voir aboutir ». En outre, selon des sondages récents, les objectifs américains étaient alignés sur les attentes de la majorité de l’opinion publique israélienne.

Peu après l’entretien de Witkoff, le bureau de Netanyahu, insistant sur le fait qu’il agissait en totale coordination avec la Maison Blanche, a annoncé l’envoi d’une équipe de négociation au Caire.

Un spectacle macabre

Les choses commençaient lentement à basculer en faveur du Hamas. Puis, les chefs terroristes de Gaza ont pris une série de décisions qui ont rappelé au monde que le Hamas est une organisation fanatique et sanguinaire à laquelle on ne peut faire confiance.

Des cercueils contenant vraisemblablement les corps des otages israéliens tués, Shiri Bibas, ses deux enfants Ariel et Kfir, et Oded Lifshitz, exposés sur une scène avec un message de propagande avant d’être remis à la Croix-Rouge par des terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien, à Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 20 février 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

Alors qu’il s’apprêtait à remettre les corps des otages les plus médiatisés au monde, Shiri Silberman Bibas et ses deux jeunes fils Ariel et Kfir, aux cheveux roux, ainsi que celui d’Oded Lifshitz, le Hamas a jugé bon d’organiser une cérémonie macabre avec leurs cercueils. La foule de Gazaouis venus avec des bébés et de jeunes enfants a pris des photos avec des smartphones, des enfants ont joué avec des pistolets, de la musique entraînante a retenti dans les haut-parleurs et des affiches grossières ont montré Netanyahu sous les traits d’un vampire…

Ils ont plaqué des documents de propagande sur les cercueils et diffusé fièrement ce spectacle aux yeux du monde entier.

Comme si cela ne suffisait pas, le Hamas a renvoyé en Israël le corps d’une Gazaouie non identifiée au lieu de celui de Shiri Bibas, ce qui n’a été découvert qu’après l’analyse de l’équipe médico-légale israélienne.

Et le Hamas ne s’est pas arrêté là. Quelques jours plus tard, il a publié une vidéo montrant deux otages israéliens contraints d’assister à la libération d’autres captifs, suppliant le gouvernement d’être eux aussi secourus.

Les otages Evyatar David (à gauche) et Guy Gilboa-Dalal parlent dans une vidéo de propagande du Hamas filmée sur le site et au moment de la cérémonie de libération de trois autres captifs à Gaza, le 22 février 2025. (Crédit : Screenshot/Telegram)

Les décisions du Hamas concernant les libérations ont clairement eu un effet à Washington et au-delà. L’envoyé américain pour les otages, Adam Boehler, a qualifié cette décision « d’horrible » et de « violation manifeste » du cessez-le-feu.

Netanyahu « est très en colère ; c’est un homme très en colère après ce qui s’est passé, surtout ce qui s’est passé hier avec ces enfants », a déclaré Trump, faisant référence au retour des enfants otages assassinés. « C’est tellement barbare. C’est inimaginable que de telles choses puissent se produire à notre époque, mais elles ont bel et bien eu lieu. »

Même le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qu’Israël ne considère pas comme un allié, a condamné le Hamas pour « la parade des corps et l’exposition des cercueils des otages israéliens décédés ».

Après les nouveaux actes de dépravation et de bassesse du Hamas, les États-Unis ont pleinement soutenu la décision d’Israël de retarder la libération de centaines de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël pendant les cérémonies du Hamas, et ne l’ont pas poussé à passer à la deuxième phase.

Boehler embarrasse

Le Hamas a connu une autre brève fenêtre d’opportunité au début du mois. L’émissaire de Trump, Boehler, a entamé des pourparlers confidentiels en direct avec des hauts responsables du Hamas au Qatar, ce dont la plupart des groupes terroristes ne peuvent que rêver.

Les analystes ont vu dans ce développement un présage inquiétant pour Israël.

Israël « doit veiller à ce que son approche politique non conformiste ne nuise pas à ses intérêts immédiats », a déclaré Neil Quilliam de la Chatham House.

L’envoyé américain pour la libération des otages, Adam Boehler, lors d’une interview sur CNN, le 9 mars 2025. (Crédit : Capture d’écran CNN)

« Après tout, le président américain a déjà trahi un certain nombre d’alliés clés. »

La Maison Blanche a « très peu confiance en Israël et en ses négociateurs […] pour faire le nécessaire afin de récupérer les otages », a estimé Andreas Krieg, expert en sécurité au Moyen-Orient au King’s College de Londres.

Netanyahu a « au cours des douze ou treize derniers mois, voire plus longtemps encore… tenté de saper les processus de médiation pour récupérer les otages », a-t-il déclaré.

« Et je pense que les États-Unis l’ont maintenant compris. »

L’ex-otage Eli Sharabi rencontrant le président américain Donald Trump, dans le Bureau ovale, le 5 mars 2025. (Crédit : Maison Blanche/X)

Grâce à une ligne directe avec un haut fonctionnaire relativement inexpérimenté de l’administration Trump, le Hamas a eu l’occasion de déterminer le minimum qu’il devait offrir pour amener l’administration Trump à faire pression sur Israël afin qu’il accepte une prolongation du cessez-le-feu qui pourrait conduire à une fin permanente de la guerre.

Au lieu de cela, le Hamas a continué à agir comme s’il était aux commandes. Il a rejeté à plusieurs reprises le « cadre Witkoff » que les États-Unis et Israël voulaient voir mis en œuvre, et a tenté de convaincre les médiateurs de forcer Israël à accepter la libération du soldat israélo-américain Edan Alexander, ainsi que celle des corps de quatre autres binationaux.

Cette décision semblait être une tentative visant à semer la discorde entre les États-Unis et Israël en mettant Jérusalem au défi de refuser une occasion de libérer des Américains.

Cela n’a pas fonctionné.

Varda Ben Baruch, dont le petit-fils Edan Alexander est retenu en otage dans la bande de Gaza par des terroristes du Hamas, portant un autocollant marquant les jours écoulés depuis sa capture, à Tel Aviv, le 14 novembre 2024. (Crédit : Maya Alleruzzo/AP)

Israël a exprimé sa colère à la Maison Blanche au sujet des pourparlers. Après une série d’interviews désastreuses de Boehler, l’envoyé des otages a été effectivement écarté du dossier du Hamas.

Witkoff a rejeté la proposition du Hamas et l’a sévèrement mis en garde : « Le Hamas fait un très mauvais pari en pensant que le temps joue en sa faveur. Ce n’est pas le cas. Le Hamas est parfaitement conscient de l’échéance et devrait savoir que nous réagirons en conséquence si cette échéance est dépassée. »

Rubio a qualifié les membres du Hamas de « sauvages » et a déclaré qu’ils devraient être traités comme tels.

Ils ne bluffaient pas. Au petit matin mardi, des avions israéliens ont déferlé sur la bande de Gaza et ont repris les opérations militaires intensives contre les cibles du groupe terroriste palestinien du Hamas.

La secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, s’exprimant lors du briefing quotidien dans la salle de briefing Brady de la Maison Blanche, à Washington, le 28 janvier 2025. (Crédit : Roberto Schmidt/AFP)

L’administration Trump n’aurait pas pu être plus solidaire.

« Comme le président Trump l’a clairement indiqué : le Hamas, les Houthis, l’Iran – tous ceux qui cherchent à terroriser, non seulement Israël, mais aussi les États-Unis d’Amérique – devront payer le prix fort. L’enfer va se déchaîner », a déclaré Karoline Leavitt, attachée de presse de la Maison Blanche, en soulignant que Washington considère le Hamas comme faisant partie intégrante d’une coalition ennemie.

« Le Hamas aurait pu libérer les otages pour prolonger le cessez-le-feu, mais a préféré le refus et la guerre », a renchéri Brian Hughes, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

L’opportunité de Netanyahu

Le président américain Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 4 février 2025. (Crédit : Evan Vucci/AP)

Alors que le Hamas a vu sa position s’effondrer, celle d’Israël ne s’est améliorée que depuis le retour de Trump à la Maison Blanche.

Trump a montré qu’il soutenait chacun des objectifs régionaux de Netanyahu, et même plus. Il a rétabli la politique de pression maximale contre l’Iran et son programme nucléaire le jour où il a accueilli Netanyahu début février. Il a promis de travailler avec Israël « pour s’assurer que le Hamas soit éliminé » – et pas seulement pour l’empêcher de gouverner Gaza. Il veut négocier l’accord de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël. Trump s’en prend à la Cour pénale internationale (CPI) pour avoir pris pour cible les dirigeants israéliens, et a dans sa ligne de mire des critiques obsessionnels d’Israël comme l’Afrique du Sud.

Netanyahu est conscient de cette réalité. « Il y a ici des opportunités pour des possibilités dont je ne pense pas que nous ayons même rêvé, ou du moins jusqu’à ces derniers mois, elles ne semblaient pas possibles, mais elles le sont », s’était-il enthousiasmé après ses rencontres avec Trump à la Maison Blanche.

Paradoxalement, Netanyahu, qui a présenté avec éloquence pendant des décennies la direction qu’il souhaitait donner à Israël, s’est montré étrangement passif face à ces opportunités.

Des Palestiniens attendant de pouvoir entrer en Égypte au poste-frontière de Rafah, le 16 octobre 2023. (Crédit : Fatima Shbair/AP)

Il n’a toujours pas présenté sa vision d’un plan pour « le jour d’après » à Gaza, en omettant de définir un élément clé – sinon le plus important – de la campagne contre le Hamas indéfini. Au lieu de cela, il a rapidement adopté le plan en constante évolution de Trump, la « Côte d’Azur du Moyen-Orient », pour répondre à la question de savoir à quoi ressemblera Gaza après la défaite du Hamas.

Netanyahu n’a pas non plus mené les pourparlers sur Gaza. Alors que Trump insistait sur le fait qu’Israël pouvait faire ce qu’il voulait, Netanyahu a refusé de préciser ce que cela signifiait exactement. En l’absence d’instructions de Jérusalem et alors que le cessez-le-feu se prolongeait sans que le Hamas n’ait rien à offrir, c’est Witkoff qui a dû proposer des mesures pour le prolonger.

Une fois de plus, Netanyahu a approuvé ces mesures après coup.

Il a laissé un vide que d’autres se sont empressés de combler, souvent d’une manière préjudiciable aux intérêts d’Israël. Après que Boehler a tenté de parler au Hamas, l’Égypte a proposé son propre plan pour l’avenir de Gaza qui ne mentionnait même pas une seule fois le groupe terroriste, et expliquait encore moins comment le forcer à quitter le pouvoir.

Image générée par un logiciel d’intelligence artificielle de la bande de Gaza reconstruite, issue du plan égyptien « Réhabilitation initiale, reconstruction, développement de Gaza », le 4 mars 2025. (Crédit : Présidence égyptienne)

Netanyahu risque de laisser la même chose se produire en ce qui concerne le programme nucléaire iranien, une menace qu’il décrit depuis des années comme le plus grand danger pour Israël et la région. Cependant, s’il se repose sur ses lauriers et laisse Trump mener la barque, l’Iran pourrait accepter l’invitation du président à discuter, obligeant ainsi Netanyahu et Trump à entrer en confrontation.

Les mois de léthargie stratégique et d’absence de vision de Netanyahu sur Gaza sont encore plus choquants si on les compare à l’énergie déployée par Israël pour façonner la Syrie post-Assad. Israël a créé une zone tampon, mène régulièrement des frappes à travers la Syrie pour empêcher que de futures menaces ne se forment et s’est positionné comme le défenseur des minorités du pays.

Des combattants fidèles au gouvernement intérimaire syrien se déployant à un poste situé le long de la chaîne de montagnes de l’Anti-Liban, près d’al-Qousseir, à l’ouest de la province syrienne de Homs, le 10 février 2025. (Crédit : Bakr Alkasem/AFP)

Avec la reprise des frappes sur le Hamas, Netanyahu pourrait enfin montrer sa volonté de poursuivre énergiquement une stratégie claire à Gaza, plus décisive que l’approche précédente qui a laissé le Hamas au pouvoir après dix-sept mois de guerre. Il a nommé un chef d’état-major de l’armée trié sur le volet, un ministre de la Défense loyaliste et, surtout, un allié à la Maison Blanche qui souhaite voir les otages libérés, le Hamas éliminé et Israël victorieux.

Simultanément, un scénario inquiétant pourrait expliquer la décision de Netanyahu de reprendre la guerre. Le retour d’Itamar Ben Gvir au poste de ministre de la Sécurité nationale, rendu possible par l’opération militaire, renforce la coalition de Netanyahu avant un vote crucial sur le budget et de possibles votes ces prochains jours sur le renvoi du chef du Shin Bet, Ronen Bar, et probablement de la procureure générale, Gali Baharav-Miara.

Netanyahu insiste à chaque occasion sur le fait qu’Israël ne renoncera pas à ses objectifs de guerre. Il ne pouvait pas espérer un meilleur contexte pour les atteindre, ainsi que pour concrétiser sa grande vision pour le Moyen-Orient.

Cependant, si des considérations partisanes nationales dictent des décisions qui ont un impact sur les soldats, les citoyens et les otages israéliens, Netanyahu risque de gâcher sa meilleure chance de garantir l’avenir d’Israël et de renforcer sa position dans la région.

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