Les familles des otages marquent les 500 jours de captivité de leurs proches
Des militants bloquent des routes, marchent jusqu'à la Knesset et appellent à un jeûne de 500 minutes pour marquer les jours écoulés depuis l'enlèvement des otages ; « Ils ont déjà jeûné pendant 500 jours », déclare un proche d'otage
À l’occasion du 500e jour depuis le pogrom du 7 octobre 2023, perpétré par le Hamas, les proches des otages ont organisé des rassemblements à travers tout le pays et un jeûne lundi pour attirer l’attention des responsables politiques et du public sur le sort des captifs.
Le Forum des familles d’otages et de disparus a pris la tête de ces manifestations, encourageant la nation à prendre part à un jeûne de 500 minutes et à des manifestations sur toute la journée sous le mot d’ordre : « Sortez-les de l’enfer ».
Le jeûne a commencé à 11h40 et il prendra fin à 20h00. Un rassemblement sur la Place des Otages de Tel Aviv est ensuite organisé.
Lundi matin, des familles d’otages et des militants ont bloqué des routes dans tout le pays, y compris la route Namir, dans le centre de Tel Aviv.
Des membres de familles d’otages et des dizaines de sympathisants se sont également rassemblés devant la tente du Forum des familles d’otages et de disparus, rue Azza à Jérusalem, près du domicile du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Ils sont alors partis pour la Knesset.
À l’approche des manifestations, l’otage libéré Ohad Ben Ami a appelé à une participation massive en affirmant : « J’ai l’intention de sortir et de me battre pour eux ».

Ben Ami a été libéré par le Hamas au début du mois, très amaigri après 16 mois de mauvais traitements.
« Ce qui m’a permis de garder espoir, c’est que je savais que des gens se battaient pour moi », a-t-il ajouté, précisant que ce qui pourrait vraiment remonter le moral de ceux qui sont encore en captivité, c’est que des masses sortent manifester lundi en faveur des personnes enlevées.
« Vous n’avez pas idée de la force que cela donnerait à ceux qui restent », a-t-il dit.
En reprenant les mots de la liturgie récitée pendant les jours de jeûne juifs — « S’il vous plaît, sauvez-nous ! » — Levi Ben Baruch, oncle de l’otage israélo-américain Edan Alexander, enveloppé dans son châle de prière et portant des tefillins, a appelé au retour de tous les otages.

« Nous allons jeûner 500 minutes pour les captifs », a-t-il déclaré.
« Ils ont déjà jeûné pendant 500 jours », a-t-il dit, demandant à la nation de se joindre au jeûne des familles, de prier d’une seule âme, d’un seul cœur.
« Nous voulons savoir quand ils rentreront tous chez eux », a ajouté Ben Baruch dont le neveu, Alexander, est soldat et ne figure pas sur la liste des 33 otages qui doivent être rapatriés en Israël dans le cadre de la première phase de l’accord en cours.
Maccabit Meyer, tante des otages Ziv Berman et Gali Berman, a affirmé que ce 500e jour n’était pas différent des autres jours.
« Je veux que Ziv et Gali soient enfin dans les bras de leur mère Talia », a-t-elle dit, appelant la nation à se joindre à son cri.

Tenant une pancarte faite à la main sur laquelle figuraient les images d’otages dont les familles ont récemment reçu des signes de vie de la part de captifs libérés, Shai Dickmann, cousin de Carmel Gat, assassinée fin août en captivité, a indiqué au tout début de la marche du 500e jour – un défilé qui s’est dirigé vers la Knesset – que les familles d’otages avaient déjà vécu la fin d’un cessez-le-feu en novembre 2023.
« Si la guerre reprend, c’est une condamnation à mort pour de nombreux otages », a dit Dickmann.
« Il y a plus de 80 ans, ma grand-mère a vécu la Shoah ; elle a attendu que des nations l’aident, mais elle a souffert et survécu et elle est venue ici pour aider à créer une nation d’idéaux afin que cela ne se reproduise plus », a poursuivi Dickmann. « Nous ne pouvons pas attendre que d’autres nations décident de notre sort, nous devons les sauver maintenant que nous avons un État, afin que cela ne se reproduise plus ».
Uri Goren, cousin de Tal Haimi, tué le 7 octobre 2023, dont le corps a été emmené à Gaza et y est toujours détenu, a affirmé qu’au fur et à mesure que des détails émergeaient sur ce que les otages libérés ont subi en captivité, il s’avérait de plus en plus essentiel de tous les ramener à la maison.

S’exprimant en anglais, il a témoigné de sa gratitude envers le président américain Donald Trump et à l’égard de son envoyé au Moyen-Orient, Steve Witkoff.
Il a affirmé que Trump a fait preuve de leadership et que Witkoff a clairement déclaré que l’administration s’engageait à libérer les otages et à montrer qu’elle comprenait l’urgence de la situation.
« Les otages décédés doivent revenir pour rejoindre leur dernière demeure », a déclaré Goren, ajoutant que le seul moyen d’alléger les souffrances du peuple palestinien était de ramener jusqu’au dernier des otages afin de reconstruire les zones de Gaza et d’apporter la guérison à tous les habitants.
Un autre rassemblement a eu lieu à Carmei Gat, une ville du sud d’Israël où les habitant de Nir Oz ont trouvé refuge le temps que leur kibboutz soit reconstruit.
Sylvia Cunio — qui a survécu au massacre terroriste du Hamas au kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023 et dont les deux fils, David Cunio et Ariel Cunio, sont retenus en otage à Gaza — s’est adressée à la foule disant : « Cela fait 500 jours que j’attends. C’est le 7 octobre le plus long de ma vie ».

Son fils David a été pris en otage avec sa femme, Sharon Alony Cunio, et leurs deux filles de trois ans, ainsi qu’avec la sœur de Sharon et la petite fille de cette dernière. Les femmes et les enfants ont tous été libérés dans le cadre d’une trêve, en novembre 2023.
Le plus jeune fils de Sylvia Cunio, Ariel, a également été pris en otage au kibboutz Nir Oz le 7 octobre, avec sa petite amie, Arbel Yehud. Cette dernière a récemment été libérée après avoir été retenue en otage et isolée à Gaza pendant 15 mois.
« Je veux mes fils maintenant, maintenant ! Ne nous abandonnez pas ; poursuivez la deuxième phase des négociations, ramenez-les à la maison », dit-elle.
Au kibboutz Beeri, les survivants se sont rassemblés sur le site de la communauté dévastée pour marquer les 500 jours de l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023, appelant au retour des 73 otages encore détenus à Gaza.
Nira Sharabi, dont le mari Yossi Sharabi a été tué en captivité à Gaza et dont le beau-frère Eli Sharabi a été récemment libéré et a appris que sa femme et ses deux filles avaient été tuées dans leur maison de Beeri ce jour-là, s’est exprimée à cette occasion.

Sharabi a affirmé qu’après le retour de tous les otages vivants, il faudra s’atteler à une autre tâche extrêmement difficile : ramener les corps sans vie de tous ceux qui ont été tués et emmenés à Gaza – ou qui sont morts en captivité – pour les enterrer en Israël. Le Hamas détiendrait les dépouilles d’au moins 36 personnes.
« Notre bien-aimé Yossi, tant qu’il ne sera pas enterré ici, nous ne pourrons pas lui dire adieu et nous ne pourrons pas aller de l’avant », a-t-elle dit.
D’autres habitants de Beeri ont pris la parole, notamment l’ancienne otage Raya Rotem, qui a dit savoir ce que signifiait être otage à Gaza – même si elle n’y est restée « que » 54 jours.
« Qu’arrive-t-il à une personne retenue pendant 500 jours ? S’il n’y avait pas eu de libérations supplémentaires dans l’accord précédent [novembre 2023], je n’aurais pas quitté la maison où j’étais détenue et où je me suis séparée d’Itay Svirsky, qui était censé fêter son 40e anniversaire », a dit Raya Rotem, en faisant référence à un otage qui a ensuite été tué en captivité.

Soixante-dix des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps d’au moins 35 personnes dont la mort a été confirmée par Tsahal. Le Hamas a jusqu’à présent libéré 24 otages – des civils, des soldats et des ressortissants thaïlandais – au cours d’un cessez-le-feu qui a débuté en janvier.
Le groupe terroriste a libéré 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre 2023, et quatre otages ont été libérés avant cela. Huit otages ont été sauvés vivants par les troupes, et les corps de 40 otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée israélienne alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que le corps d’un soldat de Tsahal tué en 2014. Le corps d’un autre soldat de Tsahal, également tué en 2014, a été récupéré à Gaza en janvier.