Rappel de tehina contaminée à la salmonelle, des Israéliens probablement déjà exposés
Le fabricant de la pâte au sésame annonce la découverte, mais trop tard pour Salatey Shamir, qui rappelle 10 jours de productions des magasins et des foyers
Des Israéliens ont probablement mangé de la tehina, une pâte au sésame omniprésente dans la cuisine israélienne, contaminée à la salmonelle, a annoncé jeudi le PDG d’un producteur important de houmous et de tehina.
Environ 200 tonnes de tehina seront détruites après l’annonce des inspecteurs du ministère de la Santé de la contamination bactérienne. L’usine qui produit la tehina, Tehinat Hanasich, a annoncé la découverte mercredi soir et a rappelé les livraisons envoyées aux entreprises israéliennes qui utilise de la tehina pour produire une grande quantité de produits alimentaires.
La découverte a entraîné l’un des plus gros clients de Tehinat Hanasich et l’un des plus grands fabricants de houmous, la marque Salatey Shamir (salades Shamir), qui produit plusieurs marques de houmous, de tehina, et d’autres sauces, à publier un rappel des produits qui représentent plus de 10 jours de production.
Le rappel de Tehinat Hanasich est arrivé trop tard, a déclaré jeudi Ami Guy, le PDG de Salatey Shamir, dans un entretien avec le site d’informations Ynet.
« Le fournisseur de tehina nous a informé trop tard. Nous avons utilisé cette [tehina contaminée] pendant 10 jours. Nous pouvons supposer que des personnes ont déjà mangé certains de ces produits », a déclaré Guy.
« Suite à l’information [de Tehinat Hanasich] et en coordination avec le ministère de la Santé et le Service alimentaire national, la direction de l’entreprise a décidé de rappeler tous les produits fabriqués avec cet ingrédient », a déclaré jeudi Salatey Shamir dans un communiqué.
« Nous demandons aux clients de ne pas consommer ces produits. »
La liste des produits contaminés est la suivante :
Tous les produits de houmous des marques Shufersal, Yesh, Shamir, Asli, Hamutag, Delicatessen, Salatey Habait, Yohananof, et Picnic, dont les dates d’expiration sont comprises entre le 1er et le 18 septembre 2016.
Tous les produits de tehina des marques Shufersal, Yesh, Shamir, Asli, Hamutag, Delicatessen, Salatey Habait, Yohananof, et Picnic, dont les dates d’expiration sont comprises entre le 16 septembre et le 3 octobre 2016.
Tous les produits d’aubergine à la tehina des marques Shufersal, Yesh, Shamir, Asli, Hamutag, Delicatessen, Salatey Habait, Yohananof, et Picnic, dont les dates d’expiration sont comprises entre le 1er et le 18 septembre 2016.
Quiconque ayant acheté ces produits doit appelé le service client mis en place par Salatey Shamir au 03-906-7744.
L’entreprise a déclaré qu’elle « [s]’excuse pour l’erreur, qui n’est pas de notre fait, et travaille à retirer les produits des rayons et de toutes les lignes de distribution. » Elle affirme qu’elle maintient « la stricte norme internationale de qualité, et fer[a] tout ce qui est nécessaire pour assurer la qualité et la sécurité de [ses] produits. »
Elle a promis d’agir rapidement pour « remplacer les produits retirés par de nouveaux produits. »
Un communiqué du ministère de la Santé a annoncé jeudi qu’une enquête sur la présence de salmonelle dans l’usine Tehinat Hanasich avait été ouverte.
Jeudi, dans une autre affaire, les responsables du ministère de la Santé ont détruit quatre tonnes de lait de chamelles non pasteurisé dans un supermarché de Sitriya, un village du centre d’Israël, après l’hospitalisation de deux enfants à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv, en raison d’une infection par la bactérie brucellose qu’ils auraient consommée via ce lait.
La provenance du lait n’est pas connue, ont annoncé les inspecteurs, et il a été vendu sous la marque « Chalav Berechit », soit « lait de la genèse ».
Les responsables ont déclaré qu’ils ordonnaient la fermeture du supermarché de Sitriya.

L’annonce du rappel a immédiatement attiré les critiques d’Itzik Shmuli, député de l’Union sioniste, qui préside le caucus de sécurité des consommateurs à la Knesset. Il a dirigé sa colère vers le ministère de la Santé, et non vers Tehinat Hanasich.
« Le ministère de la Santé doit sérieusement se remettre en question, a-t-il déclaré jeudi dans un communiqué. Sa politique de protection de nourriture contaminée de la santé publique est inefficace. C’est le troisième incident en deux semaines, et il est temps que quelqu’un là-bas se réveille, avant qu’un désastre ne se produise. »
La semaine dernière, Unilever Israël, propriétaire de la marque de céréales Telma, avait annoncé qu’elle avait accidentellement livré à des magasins des paquets de céréales contaminés par la salmonelle.
Dimanche, le ministère de la Santé avait annoncé avoir suspendu la licence de production accordée à la multinationale après l’inspection de son usine d’Arad, où étaient produites les céréales. Il a estimé que la compagnie avait été négligente, mais pas criminelle.
« Il y a eu une série d’erreurs par négligence, et pas un incident avec une intention malveillante par la direction de la compagnie et les procédures de contrôle qualité », a écrit le ministère dans un communiqué.
L’entreprise avait initialement refusé d’avertir le public, déclarant que les céréales contaminées n’avaient jamais quitté l’usine. Cependant, selon la Dixième chaîne, une inspection menée vendredi matin chez Unilever avait montré que 240 paquets de céréales contaminées n’étaient ni dans les rayons des supermarchés, ni dans les entrepôts, et auraient été vendus par la chaîne Shufersal dans tout le pays. Les paquets proviendraient de la même livraison que le paquet contaminé qui avait déclenché le premier rappel.
Le ministère a déclaré que l’enquête était en cours, et que la source de contamination bactérienne n’avait pas encore été identifiée.
Shmuli n’a pas été le seul député à demander une enquête sur les échecs des inspections du ministère de la Santé suite à ces incidents.
La présidente de la commission de contrôle de l’Etat, la députée Karin Elharar (Yesh Atid), a déclaré qu’ « Israël ne peut pas se fier aux déclarations volontaires des entreprises. Le ministère de la Santé doit examiner les lignes de production. Nous voulons demander quel a été le rôle du ministère de la Santé dans ceci. »