Une start-up israélienne obtient la première autorisation à produire du lait cultivé
Le Premier ministre assure que l’entreprise Remilk, qui produit du lait de culture, obtiendra le feu vert des autorités dans les tout prochains jours
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

Une start-up israélienne de la Food Tech devrait recevoir le feu vert pour produire du lait de culture, sans vache, a annoncé mercredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Netanyahu n’a pas donné le nom de la société en question, mais Tech12 a rapporté que l’israélienne Remilk, qui produit du lait et des produits laitiers de culture, était le bénéficiaire de l’autorisation.
La startup devra par ailleurs obtenir l’autorisation de divers organismes israéliens.
Cette année déjà, Remilk avait obtenu l’autorisation de vendre son lait de culture à Singapour et reçu une lettre de la Food and Drug Administration américaine lui indiquant que sa protéine de lactosérum obtenue sans animaux pouvait être incorporée en toute sécurité dans les produits alimentaires.
La société avait commencé à vendre ses protéines aux États-Unis dès 2022.
Fondée en 2019, Remilk produit des protéines de lait via un processus de fermentation à base de levure qui les rend « chimiquement identiques » à celles présentes dans le lait et les produits laitiers issus des vaches.
La startup affirme que le résultat est en tout point similaire au « véritable » lait, mais sans lactose, sans cholestérol, sans hormones de croissance et sans antibiotiques.
Remilk recrée les protéines du lait à partir de leur code génétique et les insèrent dans un microbe unicellulaire, manipulé génétiquement pour qu’il exprime la protéine. Le produit est ensuite séché et présenté sous forme de poudre.
Netanyahu a fait cette annonce lors d’une visite dans les locaux de Steakholder Foods, fabricant de produits carnés cultivés de Rehovot, mercredi soir.
Au cours de cette visite, il a goûté des poissons imprimés en 3D ainsi que de la viande cultivée à partir de cellules animales collectées de manière éthique et non prélevées sur des animaux abattus.

« Aujourd’hui, nous avons mangé du poisson produit sans poisson et de la viande produite sans bétail. C’est une révolution mondiale », a déclaré Netanyahu.
« Israël est un leader mondial dans le domaine des protéines alternatives et nous allons veiller à ce que cela continue. »
« Bientôt, nous délivrerons de nouvelles autorisations et de nouvelles découvertes changeront le monde », a-t-il ajouté.
Israël s’est classé deuxième après les États-Unis en termes d’investissements dans les protéines alternatives en 2022.
Selon le Good Food Institute (GFI) Israël, ONG spécialisée dans la promotion de la recherche et de l’innovation en matière alimentaire, les startups israéliennes du secteur ont en effet levé pas moins de 454 millions de dollars.
En 2022, le gouvernement israélien déclarait que la Food Tech figurait parmi les cinq nouvelles priorités en matière d’investissements pour les cinq prochaines années.
Cette année, l’Autorité israélienne de l’innovation a annoncé l’allocation d’un budget de 50 millions de shekels pour la construction d’un centre de R & D dédié à la fermentation de pointe des micro-organismes, tels que les levures ou les champignons, afin de produire des protéines alternatives à grande échelle et de conserver l’avantage du pays dans le secteur.
Ont également pris part à la dégustation organisée par Steakholder Foods le ministre de l’Innovation, de la Science et de la Technologie, Ofir Akunis, le directeur général du bureau du Premier ministre, Yossi Shelley, le directeur général du ministère de la Santé, Moshe Bar Siman Tov, le directeur de l’Autorité de l’innovation, Dror Bin, le PDG d’Osem-Nestlé, Avi Ben-Assayag, et le directeur de l’innovation de Tnuva, Shay Cohen.