Hochstein attendu au Liban pour réduire les tensions entre Israël et le Hezbollah
L'émissaire de Biden rencontrera des hauts fonctionnaires à Beyrouth et inspectera les opérations de la FINUL avant le vote sur la prolongation de son mandat
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Un émissaire américain de haut niveau arrivera à Beyrouth mercredi pour des réunions avec de hauts responsables libanais visant à désamorcer les tensions à la frontière du pays avec Israël, qui ont augmenté ces derniers mois.
L’envoyé américain pour l’Énergie, Amos Hochstein, devrait rencontrer le Premier ministre par intérim libanais, Najib Mikati, le président de la Chambre des représentants, Nabih Berri, et le chef militaire, Joseph Aoun. Il effectuera également une rare visite – pour un fonctionnaire américain – à la frontière sud du Liban afin d’examiner la présence de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) dans cette région.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se prononcer jeudi sur le renouvellement du mandat de la force de maintien de la paix. Le Liban et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah font pression pour restreindre le mandat de la FINUL et souhaitent qu’il soit interdit à la force de mener des patrouilles qui ne soient pas coordonnées avec l’armée libanaise. Israël et les États-Unis, en revanche, s’opposent à cette demande et souhaitent que le mandat de la FINUL soit renforcé.
Le mandat actuel interdit à la FINUL d’effectuer des patrouilles sur des terrains privés. En conséquence, le Liban a transformé en terrains privés de vastes portions de territoire près de la frontière avec Israël. Israël fait pression sur le Conseil de sécurité pour qu’il supprime cette condition du mandat de la FINUL.
Les États-Unis ont décidé d’intensifier leurs efforts pour désamorcer les tensions entre Israël et le Hezbollah, craignant que les deux parties ne soient à deux doigts d’un conflit majeur, a rapporté Axios mardi.
Hochstein doit également visiter une plateforme de forage de gaz fossile récemment arrivée au large des côtes libanaises. L’année dernière, Hochstein avait négocié, au nom des États-Unis, un accord entre Israël et le Liban qui, pour la première fois, a tracé une frontière maritime internationalement reconnue entre les deux pays.
L’accord a permis au Liban, à court d’argent, de commencer à explorer le gaz pour la première fois et a contribué à désamorcer les tensions entre les pays de la mer Méditerranée.
Les tensions à la frontière terrestre entre les deux pays ont toutefois persisté, en raison d’une recrudescence des opérations du Hezbollah à cet endroit.
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a soulevé la question lors d’une réunion avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au siège de l’ONU à New York lundi.
Gallant a déclaré à Guterres que la probabilité d’une flambée de violence avec le Hezbollah, soutenu par l’Iran, augmentait, appelant la FINUL à œuvrer pour réduire les tensions qui se sont récemment accrues.
Le ministre a demandé une « intervention immédiate de l’ONU pour désamorcer les tensions » en renforçant et en augmentant la liberté de mouvement de la FINUL, a déclaré le bureau de Gallant.
Gallant a montré au chef de l’ONU le déploiement de dizaines de postes du Hezbollah le long de la frontière, y compris une tente érigée à l’intérieur du territoire israélien, ainsi que l’augmentation des patrouilles et de la présence d’agents du groupe terroriste dans la région.
Les récentes actions du Hezbollah constituent une violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui avait mis un terme à une guerre d’un mois en 2006 et interdit aux groupes armés autres que l’armée officielle libanaise et la FINUL d’opérer au sud du fleuve Litani, au Liban.
Gallant a déclaré à Guterres « qu’Israël ne tolérera pas les menaces croissantes qui pèsent sur la sécurité de ses citoyens et agira comme il se doit pour les défendre », a indiqué son bureau.
Gallant a également discuté de la question avec les hauts fonctionnaires américains Barbara Leaf et Brett McGurk, qui ont fait la navette entre Washington et New York pour le rencontrer, le Premier ministre Benjamin Netanyahu ayant interdit à la plupart de ses ministres de rencontrer leurs homologues américains à Washington avant qu’il ne le fasse lui-même.
Les réunions se sont déroulées dans un contexte d’augmentation récente des activités du Hezbollah le long de la frontière, avec notamment la mise en place de deux tentes du côté israélien de la Ligne bleue reconnue par l’ONU dans la région du mont Dov. Le groupe soutenu par l’Iran a ensuite démonté l’une des tentes, tout en menaçant d’attaquer si Israël démantèle l’autre.
D’autres incidents récents ont eu lieu : des membres du Hezbollah en tenue de camouflage ont marché le long de la frontière, en violation d’une résolution de l’ONU, et des activistes du Hezbollah ont franchi la Ligne bleue (mais pas la clôture israélienne) à de nombreuses reprises, tentant même d’endommager la clôture et le matériel de surveillance de l’armée.
Israël et le Liban n’ont pas de frontière officielle en raison de différends territoriaux, mais ils respectent en grande partie la Ligne bleue reconnue par les Nations unies. La Ligne bleue est marquée par des barils bleus le long de la frontière et se trouve à plusieurs mètres de la clôture israélienne dans certaines zones, qui est entièrement construite sur le territoire israélien.
En avril, des salves de dizaines de roquettes ont été tirées du Liban sur Israël, blessant trois personnes et endommageant des bâtiments. Bien qu’Israël ait imputé ces tirs de roquettes au groupe terroriste palestinien Hamas, ils ont été considérés comme ayant été effectués avec l’approbation tacite du Hezbollah, qui maintient un contrôle étroit sur le sud du Liban.
Par ailleurs, en mars, un homme s’est infiltré depuis le Liban et a posé un explosif sur une autoroute dans le nord d’Israël, blessant grièvement un civil. Dans un discours télévisé, Nasrallah a déclaré que le Hezbollah ne commenterait pas l’attentat de Megiddo, qui est largement soupçonné d’avoir été orchestré par le groupe terroriste.
L’équipe du Times of Israel et Emanuel Fabian ont contribué à cet article.