Le 7 octobre, Tsahal et l’équipe de défense civile ont repoussé les terroristes à Kerem Shalom, sauvant des habitants
Un seul civil avait été blessé lors de l'assaut du Hamas contre la communauté frontalière ; des dizaines de terroristes avaient été tués alors qu'ils tentaient d'approcher le kibboutz

Dans la matinée du 7 octobre 2023, une centaine de terroristes du Hamas s’étaient infiltrés dans le secteur de Kerem Shalom, à l’extrême sud de la frontière que partage Israël avec la bande de Gaza.
Les soldats israéliens qui étaient stationnés dans le périmètre avaient éliminé des dizaines de terroristes aux abords de la communauté. Certains hommes armés étaient malgré tout parvenus à y pénétrer. L’équipe de sécurité locale de Kerem Shalom avait riposté, tuant neuf terroristes et repoussant l’assaut violent, selon une enquête qui a été rendue publique par l’armée dans la journée de mercredi.
Quatre soldats de Tsahal et deux agents de sécurité locaux avaient perdu la vie au cours des combats qui s’étaient déroulés à l’intérieur et autour du kibboutz. Neuf autres soldats et un civil avaient été blessés.
Si des habitations, au sein de la communauté, avaient été très endommagées, aucun habitant n’avait été tué ou enlevé et pris en otage à Gaza.
Les investigations lancées par Tsahal sur l’attaque commise par les terroristes à Kerem Shalom et dans ses environs a révélé que « les forces de l’armée ont défendu le kibboutz en faisant preuve d’une grande bravoure pendant toute la journée » et elles « ont repoussé des dizaines de terroristes ».
Les membres de l’équipe de défense civile et ceux de l’équipe médicale « ont agi avec courage et ils ont choisi de monter sur le front de la bataille », a précisé l’enquête. « Les actions menées par l’équipe de défense civile, en coordination avec les soldats, ont perturbé le plan de l’ennemi qui s’était donné pour objectif de massacrer et de kidnapper des résidents ».

Les conclusions qui ont été rendues publiques dans la journée de mercredi sont les dernières en date dans le cadre d’une série d’enquêtes détaillées qui ont été consacrées à une quarantaine de batailles et de massacres qui avaient eu lieu lors du pogrom perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023 – lorsque 5 600 terroristes environ avaient pris d’assaut la frontière, tuant plus de 1 200 personnes, des civils en majorité, et enlevant 251 personnes qui avaient été prise en otage dans la bande de Gaza. Des dizaines de captifs se trouvent encore aujourd’hui dans les geôles du groupe armé au pouvoir au sein de l’enclave côtière.
À l’instar des autres investigations lancées par Tsahal, cette dernière enquête a conclu que l’armée israélienne « a échoué dans sa mission de protection » des habitants de Kerem Shalom, principalement parce qu’elle ne s’était jamais préparée à un tel scénario : une communauté israélienne prise d’assaut par des terroristes, venant s’ajouter à une attaque généralisée lancée simultanément contre de nombreuses villes et bases militaires. Tsahal n’avait pas non plus reçu d’alerte de la part des services de renseignement – et les troupes n’étaient donc pas préparées à faire face à l’invasion des milliers d’hommes armés du Hamas.
L’enquête consacrée aux événements survenus à Kerem Shalom – elle a été dirigée par le colonel Eylon Peretz, commandant de la Brigade régionale Yoav – a porté sur tous les aspects des combats qui s’étaient déroulés dans le kibboutz et dans les environs.
Tsahal a fait savoir que pour les besoins des investigations, les enquêteurs se sont rendus sur les lieux et qu’ils ont examiné toutes les sources d’information possibles, y compris les images qui avaient été filmées par les terroristes, les SMS que les habitants avaient échangés, les vidéos tournées par les caméras de surveillance et les communications radio de l’armée. Ils se sont aussi entretenus avec les survivants.
Ces investigations ont visé à tirer des conclusions spécifiques d’ordre opérationnel au bénéfice de Tsahal. Elles n’ont pas examiné l’image plus large que les responsables militaires avaient pu avoir de Gaza et du Hamas, ces dernières années – une image qui a fait l’objet d’enquêtes distinctes qui se sont intéressées aux services de renseignement et aux systèmes de défense de l’armée israélienne.
Chronologie de l’attaque
Suite à la première salve de roquettes qui avaient été tirées par le Hamas en direction du sud d’Israël, une équipe de soldats de l’unité de reconnaissance de la brigade Nahal, qui était chargée de défendre Kerem Shalom, avait été mobilisée. À 6 heures 40, les soldats, accompagnés de renforts et de commandants, s’étaient rendus à Kerem Shalom pour défendre le site.
Quand les premiers terroristes avaient été repérés à l’approche de la barrière frontalière, en face de Kerem Shalom, à 6 heures 42, un char de Tsahal s’était mis en position, ouvrant le feu en direction des hommes armés. Quelques instants plus tard, l’équipe de défense civile de Kerem Shalom avait été rassemblée.
À 6 heures 46, une vingtaine de terroristes avaient été aperçus alors qu’ils se trouvaient à l’extérieur du kibboutz et une alerte à l’infiltration avait été déclenchée. Les troupes de l’armée israélienne, à bord de trois véhicules, avaient commencé à patrouiller à l’intérieur de la communauté afin de localiser au mieux les hommes armés.
Une bataille majeure avait éclaté à 7 heures du matin. Elle avait duré environ 30 minutes à trois endroits de la communauté.
Les soldats de l’armée israélienne avaient d’abord affronté des dizaines de terroristes à l’Ouest du kibboutz. Un militaire, le sergent-chef Yaron Shay, avait perdu la vie. Les affrontements avaient également fait deux blessés.

Peu après, le coordinateur de la sécurité du kibboutz, des membres de la Brigade de défense civile et des soldats de l’armée israélienne avaient affronté les hommes armés au Sud-Ouest de la communauté. Les forces de sécurité avaient abattu plusieurs terroristes et elles avaient repoussé l’attaque. Deux soldats avaient été blessés lors de ces échanges de tirs.
Sept terroristes avaient ensuite franchi le mur d’enceinte du kibboutz et ils s’étaient avancés vers les habitations. La Brigade de défense civile avait alors engagé le combat, déterminée à les repousser. Tous les hommes armés avaient été tués. Il était alors 7 heures 30.
Avertissement : images violentes
Une heure plus tard, à 8 heures 30, d’autres terroristes qui s’approchaient de l’entrée du kibboutz avaient été abattus par les militaires qui étaient stationnés dans la zone. Les soldats de l’unité de reconnaissance avaient également ouvert le feu sur des terroristes qu’ils avaient pu apercevoir dans le lointain.
Vers 9 heures 33, l’équipe de défense civile avait été envoyée à l’Est du kibboutz après que des terroristes ont été repérés près de la ferme solaire de Kerem Shalom. Plusieurs hommes armés avaient été abattus par l’équipe de sécurité locale. Les troupes de l’armée israélienne avaient aussi ouvert le feu sur d’autres assaillants qui s’approchaient de l’entrée du kibboutz.
Peu après 10 heures, un hélicoptère de l’armée de l’air israélienne avait atteint la communauté. Il avait frappé des dizaines de terroristes qui se trouvaient à l’Est du kibboutz, le long d’une route menant à Gaza. Les frappes avaient stoppé leur avancée en direction du kibboutz.
À 10 heures 25, l’équipe de défense civile avait été alertée de la présence de deux hommes armés dans une habitation située au Nord-Ouest de la communauté. Les habitants de la maison, une famille, avaient alors trouvé refuge dans la pièce blindée de leur maison. Les terroristes avaient fait exploser la porte de l’abri – blessant grièvement le père, Amichai Shindler.
Une fusillade s’était alors engagée entre les hommes armés et les agents de sécurité locaux. Deux membres de l’équipe de défense civile, Yedidya Raziel et Amichai Weitzen, avaient été tués et les deux terroristes avaient été éliminés. La famille avait été secourue.

Les combats s’étaient poursuivis à l’extérieur du kibboutz, où les unités de reconnaissance et les agents de sécurité locaux, avec l’appui d’un hélicoptère de l’armée de l’air, avaient bloqué d’autres tentatives d’infiltration des terroristes au sein de la communauté. Un agent de sécurité avait alors été grièvement blessé par une explosion survenue au cours des combats.
À 11 heures 15, six terroristes avaient été repérés par des soldats qui étaient chargés de surveiller les caméras de surveillance aux abords du Nord-Ouest de la clôture du kibboutz. Un drone de l’armée de l’air avait pris pour cible les individus, tuant certains d’entre eux et forçant les autres à battre en retraite en direction de Gaza.
À 11 heures 34, un char était arrivé à l’entrée du kibboutz et il avait commencé à patrouiller dans le périmètre. Une demi-heure plus tard, le char avait rejoint l’équipe de défense civile et il était entré au sein de la communauté.
À 13 heures 20, le commandant de la brigade régionale de Paran – elle est chargée de sécuriser la frontière avec l’Égypte – et des soldats du 450e bataillon de la brigade Bislamach avaient rejoint le coordinateur de la sécurité du kibboutz. Ils avaient alors fouillé la communauté (Bislamach est l’école chargée de former les troupes du corps d’infanterie et les commandants d’escouade en temps de paix au sein de Tsahal).
À 14 heures 10, une salve de quatre mortiers, tirés depuis Gaza, avait frappé Kerem Shalom, tuant un soldat, le sergent Nathan Lyard, et blessant deux autres militaires. Quelques minutes plus tard, un terroriste avait été repéré alors qu’il tentait de s’infiltrer dans le kibboutz depuis l’ouest. Les soldats de l’unité Nahal et un char avaient ouvert le feu sur l’homme armé, qui avait apparemment perdu la vie.

À un moment indéterminé de la journée, le capitaine Tomer Shoham, 23 ans, et le sergent-chef Or Mizrahi avaient été tués au cours de combats qui avaient eu lieu à la frontière et dans un poste militaire situé juste à l’extérieur de Kerem Shalom.

Les civils avaient été évacués du kibboutz dans la nuit du 7 au 8 octobre. Au cours de la semaine suivante, plusieurs autres échanges de tirs avaient eu lieu dans les environs de la communauté, sans faire de victimes parmi les forces israéliennes.
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