Affrontant les terroristes, les commandants ont sauvé 100 recrues de la base de Zikim le 7 octobre
Les officiers subalternes ont remplacé les stagiaires aux postes de garde lorsque les tirs de roquettes ont débuté et ont échangé des tirs avec les terroristes ; une nouvelle recrue a été tuée

Des officiers subalternes et des commandants de la base d’entraînement du Commandement du Front intérieur, située non loin du kibboutz Zikim, dans le sud d’Israël, ont sacrifié leur vie pour sauver plus de 100 nouvelles recrues alors que des terroristes palestiniens du Hamas tentaient de prendre d’assaut le site le 7 octobre 2023, selon les conclusions publiées dimanche d’une enquête de l’armée israélienne.
Six commandants ont perdu la vie au cours de ces combats. À l’exception d’une seule, l’ensemble des nouvelles recrues ont survécu. Les terroristes du Hamas n’ont pas réussi à s’emparer de la base.
Parmi les commandants tombés au combat figuraient le major Adir Abudi, 23 ans, commandante de la compagnie des recrues ; la capitaine Or Moses, 22 ans, commandant adjoint de la compagnie ; le lieutenant Yannaï Kaminka, commandant de peloton ; la lieutenante Adar Ben Simon, 20 ans, autre commandante de peloton ; la sergente-major Eden Alon Levy, 19 ans, commandante de section ; et le sergent-major Omri Niv Firshtein, 20 ans, chauffeur d’Abudi.
Le caporal Neria Aharon Nagari, 18 ans, qui s’était enrôlé au mois d’août, soit deux mois avant le début des combats, a été tué alors qu’il tentait de venir en aide aux blessés.
La base de Zikim était l’une des nombreuses installations de l’armée israélienne prises pour cible par le Hamas lors du pogrom du 7 octobre 2023, au cours duquel quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes ont franchi la frontière, massacré plus de 1 200 personnes et emmené de force 251 otages à Gaza.
L’enquête souligne le courage et la réactivité des commandants subalternes lors de la défense de la base durant l’attaque sans précédent du Hamas. Aucun de ces commandants, dont beaucoup étaient des femmes, n’avait d’expérience significative du combat par rapport aux autres soldats déployés à la frontière de Gaza ce matin-là.

Cependant, l’enquête a également soulevé des erreurs, notamment le fait que le commandant de la base soit resté dans sa ville natale de Sderot, également attaquée par le groupe terroriste palestinien du Hamas, sans tenter de rejoindre sa base.
L’enquête a également révélé que la base, qui servait de centre d’entraînement, n’était pas « synchronisée » avec les bases opérationnelles de Tsahal dans la brigade nord de la division de Gaza. (À la suite de l’assaut du 7 octobre, la base a été transférée à la 162ᵉ division pour des opérations dans le nord de Gaza, et le Commandement du Front intérieur utilise désormais un autre centre d’entraînement en Cisjordanie.)
Menée par le colonel Shlomi Ben Yaïr, aujourd’hui commandant de la brigade de recherche et de sauvetage du Commandement de la Défense intérieure et ancien chef des opérations du Commandement de la Défense intérieure, cette enquête a porté sur tous les aspects des combats qui se sont déroulés ce jour-là sur la base.
Ben Yaïr et son équipe ont passé des centaines d’heures à enquêter sur les batailles de la base de Zikim, examinant ce que l’armée a considéré comme toutes les sources d’information possibles, y compris les communications radio de l’armée, les caméras de surveillance et les messages WhatsApp des soldats. L’équipe de Ben Yaïr a également interrogé des soldats qui ont survécu au massacre.
Selon l’enquête, 141 soldats se trouvaient sur la base le 7 octobre, dont plus de 100 nouvelles recrues enrôlées dans le Commandement du Front intérieur en août, dont environ 70 % étaient des jeunes femmes. La base comptait une vingtaine de commandants, les autres soldats étant des membres du personnel.
Trois principaux lieux de combat ont été identifiés lors de l’attaque de la base de Zikim, au cœur de l’assaut lancé par le Hamas.
La première bataille a eu lieu au poste « Vav », une position fortifiée située à l’extrémité sud de la base, en face de la bande de Gaza.
À 6 h 00 du matin, un changement d’équipe a eu lieu sur la base, les stagiaires prenant leurs positions au poste Vav et aux autres postes de garde de la base, notamment au niveau de l’entrée principale, au niveau de l’entrée donnant sur la mer et au niveau d’un autre portail menant au champ de tir.

À 6 h 29, le Hamas a lancé une première salve de plus de 1 000 roquettes sur Israël, visant principalement des bases militaires israéliennes, dont celle de Zikim. Les frappes ont provoqué une coupure d’électricité sur la base, rendant les appareils de communication des soldats inutilisables.
Peu après le début des tirs de roquettes, les commandants ont atteint le poste Vav et ont renvoyé le jeune stagiaire qui s’y trouvait vers la caserne.
Deux terroristes du Hamas se sont approchés de la clôture périphérique de la base et ont été repérés par les commandants du poste Vav, qui ont ouvert le feu sur eux. Deux autres terroristes du Hamas s’étaient postés sur une colline voisine, juste à l’extérieur de la base, dont l’un était armé d’un fusil de précision de type « sniper ».
Au cours de cette bataille, Abudi et Moses ont été tués et cinq autres commandants ont été blessés. Deux des terroristes ont été éliminés par les soldats.
La deuxième bataille s’est déroulée au niveau du portail donnant sur la mer.
Le stagiaire posté à cette entrée n’a pas été remplacé dans un premier temps, car les autres commandants étaient concentrés sur les combats au poste Vav. À 7 h 02, un groupe d’une vingtaine de civils qui avaient fui la plage de Zikim après que des terroristes eurent atteint la zone par la mer ont été autorisés à entrer dans la base pour se réfugier dans un miklat – abri anti-atomique – situé près de l’entrée.
Peu après, deux commandants sont arrivés au portail donnant sur le bord de mer pour remplacer la recrue. L’un des commandants l’a ramenée à la caserne, tandis que le second est resté pour assurer la garde.
Vers 8 h 30, certains civils ont quitté le miklat et ont pris la fuite vers le nord à bord de leurs voitures. Certains ont essuyé des tirs de terroristes sur les routes et l’un d’entre eux a été blessé par des éclats d’obus au carrefour de Zikim.
Alors que les civils s’éloignaient, deux terroristes du Hamas se sont approchés du portail. Le commandant, Yariv Bibyar, a alors ouvert le feu, tuant l’un d’eux et blessant le second (ce dernier a été abattu plus tard dans la journée par des commandos de Tsahal qui ratissaient la zone).
Le casque du commandant a été touché à deux reprises lors de ces échanges de tirs, mais il n’a pas été blessé.
La troisième bataille a eu lieu au niveau du portail menant au champ de tir.
À 6 h 00 du matin, Alon Levy et un autre stagiaire gardaient l’entrée du champ de tir. Suivant les tirs de roquettes, plusieurs commandants se sont joints à eux, dont Ben Simon, Kaminka et Firshtein.

Un nombre indéterminé de terroristes ont ouvert le feu sur le portail depuis une certaine distance. À un moment donné, la sergente Noa Zeevi, l’une des commandants, a été touchée à l’œil par une balle et a été traînée jusqu’à la caserne par Firshtein (Zeevi, bien que gravement blessée, a survécu). Un autre commandant, le sergent Ron Ben Ezra, a été touché au niveau du casque, mais n’a été que légèrement blessé.
Les commandants ont continué à combattre les terroristes pendant plus d’une heure, tuant au moins deux d’entre eux, avant que ceux-ci ne tirent au RPG (lance-roquettes individuel) sur le poste vers 8 h 13. Ben Simon, Kaminka, Firshtein et Alon Levy ont tous été tués.
Après la mort des quatre commandants, deux des terroristes ont pénétré dans la base et se sont dispersés.
L’un des terroristes, à court de munitions, a passé plus de 40 minutes à chercher des balles utilisables.

Le deuxième terroriste, après avoir également erré pendant plusieurs minutes, est tombé sur la caserne où s’étaient réfugiés les recrues et les commandants blessés. Dans l’un des abris anti-bombes, Michal Elon, une infirmière civile qui passait le week-end à la base avec son époux rabbin, soignait Zeevi.
Le deuxième terroriste a ouvert le feu sur l’un des stagiaires qu’il avait repéré dans la zone des casernes, le blessant à la jambe. Après avoir entendu les coups de feu, Nagari, qui était armé, a ouvert la porte du miklat où Zeevi recevait des soins afin de riposter, mais il a été immédiatement abattu par le terroriste.
Le terroriste a ensuite tiré une rafale de balles dans l’abri, touchant Elon à trois reprises. L’un des stagiaires, le soldat de deuxième classe Daniel Abuhatzira, dont l’arme s’était enrayée, a sauté sur le terroriste alors qu’il entrait dans l’abri. Expert en arts martiaux, Abuhatzira a poussé le terroriste hors du miklat et l’a frappé avec son propre pistolet. Au cours de la lutte, le terroriste du Hamas, incapable de tirer avec son arme, a sorti un couteau et a poignardé le stagiaire à la tête et au bras.
Un autre stagiaire, le soldat de deuxième classe Ayman al-Lala, s’est précipité hors de l’abri avec son arme et a ouvert le feu à cinq reprises sur le terroriste qui se faisait tabasser par Abuhatzira, le tuant sur le coup.
À 9 h 15, plusieurs commandants supérieurs qui avaient atteint la base, accompagnés du sous-lieutenant Avichaïl Reuven, un parachutiste qui avait couru depuis son domicile situé à plus de douze kilomètres, ont repéré l’autre terroriste qui était à court de munitions. Les soldats ont ouvert le feu sur le terroriste, qui tentait de s’échapper par le portail, le tuant sur le coup.
À 10 h 20, les soldats blessés ont été évacués vers des hôpitaux.
À 11 h 30, les corps des soldats tués avaient été récupérés. Les soldats ont passé la base au peigne fin dans les heures qui ont suivi.
À 14 h 30, la base a été jugée sûre.
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