Israël en guerre - Jour 476

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Un « Woodstock » local vise à unir Israéliens et Palestiniens pour la paix

Six militants veulent faire évoluer le débat et réfléchir à un avenir commun, avec trois jours de musique, d'art et de discussion dans le désert

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

L'affiche de "Woodstock pour la paix", un rassemblement de trois jours autour de la musique, de l'art et de la paix, qui se tiendra du 26 au 28 décembre 2024 à Shitim, dans le sud d'Israël. (Crédit : Autorisation)
L'affiche de "Woodstock pour la paix", un rassemblement de trois jours autour de la musique, de l'art et de la paix, qui se tiendra du 26 au 28 décembre 2024 à Shitim, dans le sud d'Israël. (Crédit : Autorisation)

L’événement « Woodstock for Peace » va réunir quelque 3 500 personnes du 26 au 28 décembre dans la zone désertique de Shitim, à l’extérieur d’Eilat. Ce rassemblement est destiné à ceux qui appellent à la fin de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza et qui utilisent l’art et la discussion comme moyens d’action.

Pendant trois jours, des artistes tels que Achinoam Nini, Dana Berger et Yaël Deckelbaum, le rappeur arabe Samekh « Saz » Zakout, Shye Ben Tzur, Omer Goshen, l’entrepreneur Maoz Inon, dont les parents ont été tués le 7 octobre 2023, et le violoniste Yaïr Dalal, entre autres, se produiront sur la scène de Woodstock for Peace.

Des activités artistiques, des cours de yoga ainsi que des cercles de discussion permanents sur l’expression personnelle, l’écologie, la spiritualité et la paix seront proposés.

Cet événement, dont le site web est disponible en hébreu, en arabe et en anglais, s’adresse à un public mixte composé d’Arabes et d’Israéliens.

« Nous savons que ce ne sera pas équitablement réparti, 50 % d’Arabes et moitié 50 % de Juifs », a déclaré Adar Stern, l’une des six organisateurs. Ce sera un événement avec des Palestiniens, et nous faisons de gros efforts pour que cela se produise. »

Le fait d’organiser l’événement dans le désert permet également de toucher la communauté bédouine, a ajouté Noa Osefya, une autre organisatrice. Au moins trois communautés bédouines seront représentées.

Un rassemblement de bénévoles et d’organisateurs de « Woodstock pour la paix » avant l’événement du 26 au 28 décembre 2024. (Crédit : Autorisation)

Les deux organisatrices, et leurs collègues, sont des militants pacifistes de longue date, marqués par le désespoir et le désenchantement au cours de l’année qui s’est écoulée depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 et la guerre qui se poursuit à Gaza.

Stern, qui se décrit comme une hippie et qui vit avec son compagnon et son jeune enfant à Mitzpe Ramon, a évoqué son sentiment de solitude et d’angoisse au cours des mois qui ont suivi cet assaut sans précédent.

Avec ses collègues, elle a cherché un moyen de reprendre les dialogues de paix après les décès et les destructions survenus dans les sociétés israélienne et palestinienne.

Un rassemblement pour la paix au début du mois de juillet avait apporté un répit et un retour à la normale. Il avait poussé Stern à réfléchir à un moyen de ramener le camp de la paix à ses objectifs initiaux.

« Je ne savais pas grand-chose du Woodstock original, mais j’aimais l’idée d’utiliser la musique comme outil de lutte contre la guerre, et de ne pas attendre la fin de la guerre pour parler ensuite de paix », a-t-elle expliqué.

Lorsqu’elle a rencontré Noa Osefya et d’autres organisateurs, ils se sont mis à parler, à réfléchir, et « ont commencé à rêver », a poursuivi Stern.

« J’étais à bout de forces lorsque j’ai rencontré Adar, et j’étais en colère contre mes amis et contre les récits et les organisations plus importants que le mien », a déclaré Osefya, qui a étudié à l’Institut Arava du kibboutz Ketura il y a plusieurs années. Elle y a rencontré des arabophones et s’est liée d’amitié avec eux, une expérience qui l’a amenée à envisager différemment l’idée d’un avenir commun.

« Organiser cet événement, c’est aussi parler de mes espoirs et de mes rêves, et c’est de mon ressort ; j’ai une certaine responsabilité ici », a ajouté Osefya.

Certains des artistes qui se produiront au « Woodstock pour la paix », un rassemblement de trois jours autour de la musique, de l’art et de la paix, qui se tiendra à Shitim, dans le sud d’Israël, du 26 au 28 décembre 2024. (Crédit : Autorisation)

« Woodstock for Peace sera un lieu où l’on parlera du système et où l’on changera les réalités », a-t-elle déclaré.

Les six organisateurs, tous impliqués dans des mouvements et des organisations pacifistes, savaient que de nombreux Palestiniens ne se sentiraient pas à l’aise pour venir à un événement organisé par des Israéliens.

« Pour certains Israéliens, le 7 octobre est une sorte de Shoah, et les Palestiniens pensent à l’année dernière comme au génocide de leur nation », a souligné Stern. « Nous essayons de laisser ces deux récits de côté et de nous tourner vers autre chose. »

Stern a indiqué qu’ils avaient cessé d’appeler ce festival « un rassemblement de hippies », mais plutôt un « rassemblement des habitants de cette Terre », tant arabes que juifs, qui ne veulent pas sombrer dans le désespoir.

« Il y a toutes sortes de communautés, c’est comme un mariage : il y a du monde et de la musique, des gens qui veulent un nouveau narratif. »

Stern a précisé ne pas se soucier de savoir si les Israéliens ou les Palestiniens n’aimaient pas ce qu’elle faisait.

« Nous sommes conscients que cela interpelle beaucoup de gens », a-t-elle déclaré.

« Nous n’avons pas peur des critiques. Nous voulons en tirer profit. Mais nous ne serons pas libres tant que tout le monde ne le sera pas, et des choses terribles se produisent des deux côtés. »

« Nous faisons ce que nous pouvons avec nos outils », a ajouté Stern.

« Il en résulte des vagues d’espoir. Des gens m’ont dit : ‘Je pensais que nous n’avions plus le droit d’utiliser le mot paix.’ Alors, asseyons-nous autour d’un feu de camp et commençons, au moins, par en parler. »

Les organisateurs collectent des fonds par l’intermédiaire du site web afin de rendre la participation plus abordable – les billets coûtent 570 shekels pour un adulte et 280 shekels pour un enfant.

D’autres billets facultatifs permettent de faire un don pour rendre l’événement accessible à tous, a indiqué Stern.

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