Israël doit aider à renverser le régime, selon des ex-officiers iraniens – N12
"Israël devrait bombarder la maison de Khamenei", a déclaré un ex-colonel de l'armée de l'air iranienne tandis qu'un mollah désabusé du CGRI exhorte Israël à attaquer l'Iran

Un homme qui s’est présenté comme étant un colonel à la retraite de l’armée de l’air iranienne a exhorté le Premier ministre Benjamin Netanyahu à faciliter un coup d’État en frappant le domicile du guide suprême iranien Ali Khamenei, dans une interview accordée à la chaîne israélienne N12 et diffusée samedi.
« Netanyahu doit ordonner une attaque contre la maison de Khamenei », a déclaré l’homme.
« Et nous, les militaires, pourrons prendre le contrôle de centres politiques sensibles et annoncer officiellement la liberté de l’Iran et son amitié avec Israël », a-t-il ajouté.
L’homme, dont le visage a été flouté et qui s’est présenté sous le pseudonyme d’Arash, a également affirmé que 95 % des Iraniens étaient satisfaits des frappes de représailles de l’armée israélienne sur des sites militaires en République islamique, qui, selon lui, « nous a pris en otage, nous le peuple ».
Il a ajouté que les Iraniens « espèrent qu’Israël ira plus loin » que lors des frappes de représailles d’avril et d’octobre « afin que la nation soit enhardie et descende dans la rue ».
S’exprimant également sur la chaîne N12, un homme se présentant comme un religieux du Corps des gardiens de la révolution islamique, qui est distinct de l’armée et relève directement de Khamenei, a exhorté Israël à attaquer l’Iran.

« Je ne considère pas Israël comme un criminel. Nous disons ‘mort à Israël’, mais Israël ne dit pas ‘mort à l’Iran’ », a souligné l’homme, dont le visage était également flouté et qui s’est présenté sous le pseudonyme de Javad.
« Nous sommes amis depuis l’époque de Cyrus [le Grand] », a-t-il poursuivi.
« Cyrus a sauvé les Juifs de Babylone. Maintenant, nous attendons quelque chose en retour : que vous nous prêtiez main-forte, que la puissance de l’armée israélienne vienne en aide à la nation iranienne. »
Arash et Javad ont tous deux déclaré s’être entretenus avec la chaîne israélienne N12 depuis l’Iran, un exploit incroyable compte tenu de la stricte censure du pays et de l’engagement ouvert de ses dirigeants à détruire Israël.

Dans le cadre de cette cause, l’Iran soutient un réseau de mandataires régionaux connu sous le nom de « l’axe de la résistance », qui comprend les groupes terroristes palestinien du Hamas et chiite libanais du Hezbollah ainsi que les Houthis du Yémen.
Arash a déclaré qu’il avait été contraint de démissionner de l’armée après avoir refusé de former les terroristes du Hamas aux tactiques de guérilla et de guerre urbaine, sans préciser quand cela s’était passé.
Il a noté les récents succès d’Israël contre les mandataires de l’Iran dans les guerres à Gaza et au Liban qui ont suivi le 7 octobre 2023, date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, ont tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges – commettant de nombreuses atrocités et perpétrant des violences sexuelles à grande échelle.
Le groupe terroriste chiite libanais a commencé à attaquer Israël le lendemain, sans avoir été provoqué. En septembre, Israël a intensifié ses opérations contre le Hezbollah, faisant exploser des bipeurs piégés qu’il avait secrètement vendus au groupe terroriste et éliminant son chef de longue date, Hassan Nasrallah.

« Israël a blessé les chefs des mouvements de résistance. Lors de l’attaque des bipeurs, entre autres, Nasrallah lui-même a reconnu qu’ils avaient subi un coup dur », a déclaré Arash.
« Le CGRI estime désormais que le Hamas et le Hezbollah ne se remettront pas. Et où placent-ils leurs billes ? Au Yémen. »
Interrogé sur l’attaque d’Israël contre les défenses aériennes iraniennes fin octobre – qui a suivi l’attaque de missiles iranienne du 1ᵉʳ octobre qui a envoyé des millions d’Israéliens aux abris anti-bombes – Arash a répondu que l’espace aérien de la République islamique était « grand ouvert ».
« Le système informatique qui reçoit les commandes et lance les missiles sur les avions – ces systèmes ont été complètement mis hors ligne », a-t-il affirmé.
Arash a déclaré que l’attaque d’Israël avait principalement touché « des sites avec des silos de missiles anti-balistiques S-300 que la Russie a donnés à l’Iran, ainsi que des drones ».
« Ils n’ont plus de systèmes anti-avions avancés », a-t-il affirmé.
« Ils ont les mêmes vieux systèmes que nous avons utilisés pendant la guerre Iran-Irak [1980-1988], deux tuyaux derrière lesquels nous nous asseyons et desquels nous tirons. »
Un ancien officier des renseignement israéliens interrogé par la chaîne N12 a expliqué que la guerre Iran-Irak avait été la raison pour laquelle Téhéran n’avait pas dissous son armée, fidèle au chah déchu, immédiatement après la révolution de 1979 qui a annoncé la République islamique.

Le guide suprême de l’époque, Ruhollah Khomeini, avait prévu de remplacer l’armée par le CGRI, mais la pénurie de main-d’œuvre due à la guerre l’avait contraint à maintenir l’armée intacte, a expliqué l’officier israélien.
Le responsable a ajouté que l’armée iranienne reste sous-financée et a relativement peu d’influence sur la prise de décision, par rapport au CGRI. Ce dernier, a-t-il déclaré, est identifié aux partisans de la ligne dure en Iran et a été le moteur des attaques de l’Iran contre Israël l’année dernière.
Arash, l’officier iranien à la retraite, a déclaré que « tous les soldats de l’armée sont en rupture avec le CGRI, avec ce régime. Je peux même dire que 60 % des soldats du CGRI le détestent ».
« Les militaires sont généralement issus des classes inférieures, ils ont donc une opinion négative du régime, contrairement au CGRI », a déclaré Javad, ancien mollah du CGRI.

Javad a également indiqué que le CGRI avait été « choqué » par l’élimination par Israël du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans une maison d’hôtes du CGRI à Téhéran en juillet.
« Comme vous pouvez le constater, le CGRI n’a pas publié de communiqué », a-t-il fait remarquer.
Il a également noté que le CGRI « a perdu un front très solide en Syrie » lorsque le dictateur syrien Bashar el-Assad, soutenu par l’Iran, a été destitué en décembre. « Ce front est tombé aux mains d’Israël. Aujourd’hui, le régime syrien attaque le Liban au nom des intérêts d’Israël. Et cela a été un coup très fatal. »
Selon la chaîne N12, Javad aurait récemment perdu ses illusions sur la République islamique après que le régime l’a harcelé pour une affaire personnelle. Cette brouille aurait coûté à Javad ses privilèges d’ordre religieux et nui à son statut social.
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« Je suis chiite et, jusqu’à cet incident, il y avait beaucoup de vidéos de moi participant à des rassemblements et autres », a-t-il indiqué.
« Mais je suis heureux que mon esprit se soit ouvert. Je considère comme des ennemis ceux qui disent qu’Israël… est corrompu, alors qu’ils sont eux-mêmes corrompus. »
« La corruption au sommet a doublé », a-t-il ajouté.
« La corruption et la prostitution en Iran ont doublé. »

Il a ensuite illustré le mécontentement de ses compatriotes face au soutien généreux de leur gouvernement aux groupes terroristes palestiniens, alors que l’économie iranienne souffre des sanctions internationales.
« J’étais en mission à Téhéran. Et l’un des gamins du CGRI a dit, en plaisantant, ‘mort à la Palestine’, et nous avons tous ri », a-t-il raconté.
« Et pourtant, je savais que si je voulais vraiment dire quelque chose demain… [le régime] n’hésiterait pas à m’assassiner », a ajouté Javad.
Les entretiens ont été diffusés alors que les États-Unis frappaient des cibles houthis au Yémen et avertissaient l’Iran de cesser de soutenir les terroristes yéménites, qui ont menacé de reprendre les attaques contre le transport maritime en mer Rouge et Israël. L’Iran a répondu dimanche que Washington n’avait « aucune autorité » pour dicter la politique étrangère de l’Iran.

D’autre part, la semaine dernière, Khamenei a rejeté l’offre du président américain Donald Trump de négocier un accord pour que la Maison Blanche lève les sanctions contre l’Iran en échange d’une surveillance des installations nucléaires de la République islamique.
Trump, qui a rejeté un tel accord lors de son premier mandat, a indiqué que l’alternative à un accord serait des frappes aériennes sur les installations nucléaires iraniennes. Bien que Téhéran ait déclaré que son programme nucléaire était strictement pacifique, il a enrichi de l’uranium à des niveaux proches de ceux nécessaires à la fabrication d’armes impropres à un usage civil.
Les responsables israéliens ont indiqué à plusieurs reprises que Jérusalem pourrait profiter des faibles défenses aériennes de l’Iran pour frapper les installations nucléaires.
S’adressant à la chaîne N12, Javad a déclaré : « Je vis dans l’espoir… que cela se produise dans les mois à venir. Israël contre l’Iran : en fin de compte, tout dépend des États-Unis. Les Iraniens le comprennent aussi. »