Lapid critique Netanyahu pour avoir comparé les manifestants aux émeutiers de Huwara
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a critiqué le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour avoir comparé les milliers de personnes qui ont manifesté à Tel Avi aux résidents d’implantations qui ont saccagé la ville palestinienne de Huwara.
« Huwara est un pogrom qui a été mené par des terroristes. Comment Netanyahu peut-il les mettre sur le même plan que des personnes qui ont servi dans Sayeret Matakal, des pilotes d’Apache, des réservistes, des médecins, des étudiants et des personnes qui sont descendues dans la rue aujourd’hui ? », a déclaré Lapid.
« Ce sont les meilleures personnes en Israël. Ce n’est qu’une horrible déclaration d’un homme faible et dangereux, qui fomente une lutte », a-t-il ajouté.
Manifestations : La police extrait Sara Netanyahu d’un salon de coiffure à Tel Aviv
La police a été appelée pour extraire Sara Netanyahu d’un salon de coiffure de Tel Aviv après que celui-ci a été encerclé par des manifestants anti-gouvernement.
Les manifestants ont entouré le salon de coiffure situé sur le chic kikar HaMedina en scandant des slogans contre le gouvernement.
« Le pays brûle et Sara se fait couper les cheveux », ont-ils scandé.
מטורף עכשיו מרגע לרגע ההפגנה מול שרה נתניהו שנתפסה במספרה בכיכר המדינה ספונטנית !!!! pic.twitter.com/851npfdst2
— לירי בורק שביט (@lirishavit) March 1, 2023
L’incident est survenu alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu faisait une déclaration à la nation, comparant les manifestants de Tel Aviv aux résidents d’implantations qui ont saccagé une ville palestinienne plus tôt dans la semaine.
Netanyahu met sur le même plan le saccage à Huwara et les manifestations à Tel Aviv
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu fait une déclaration à la nation après des violences policières pour réprimer les manifestations à Tel-Aviv. Netanyahu compare les manifestants aux résidents des implantations qui ont saccagé une ville palestinienne de Cisjordanie, tuant une personne et incendiant des dizaines de véhicules et des maisons.
« Nous n’accepterons pas la violence à Huwara et nous n’accepterons pas la violence à Tel-Aviv », a déclaré Netanyahu.
Le Premier ministre a estimé que, dans les deux situations, les manifestants ont franchi les lignes rouges, qu’il a définies comme de la violence et de l’anarchie, notamment en frappant des policiers, en bloquant des routes et en menaçant des politiciens.
La déclaration ne comprend pas d’appel anticipé au compromis et aux pourparlers, et accuse plutôt les manifestants de fomenter « l’anarchie ».
« La liberté de manifester n’est pas un permis pour conduire le pays à l’anarchie », a déclaré Netanyahu.
Netanyahu tente de comparer les protestations actuelles contre la refonte judiciaire aux protestations contre le plan de désengagement de 2005, qui a vu Israël se retirer de la bande de Gaza et déraciner des milliers de résidents.
Netanyahu, qui faisait partie du gouvernement qui a voté pour le désengagement, se présente comme l’un des leaders de l’opposition et dit, à tort, que ces manifestations étaient toutes pacifiques.
« Ils sont sortis et ont protesté avec force et détermination », a déclaré Netanyahu à propos des militants anti-désengagement. « Mais je dirai une chose : cette lutte n’a pas franchi les lignes rouges. »
Netanyahu n’a pas mentionné le fait que son actuel ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a été arrêté et détenu par le Shin Bet pendant trois semaines en 2005, soupçonné d’avoir comploté pour faire exploser des voitures sur une autoroute très fréquentée de Tel Aviv.
Netanyahu fustige l’opposition et ignore le fait que le parti de Benny Gantz a appelé aujourd’hui à un dialogue immédiat, avertissant que la guerre civile était imminente.
Herzi Halevi regrette que les soldats n’aient pas su empêcher le saccage de Huwara
S’exprimant lors d’une cérémonie de remise de diplômes à des officiers de la marine, le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, a déclaré qu’il regrettait que l’armée n’ait pas été en mesure d’empêcher des les résidents d’implantations extrémistes de saccager la ville de Huwara, en Cisjordanie, en début de semaine.
« Tsahal empêche de nombreuses attaques terroristes chaque semaine. Malheureusement, nous n’avons pas été en mesure d’empêcher les dernières », a déclaré Halevi à la base navale de Haïfa, faisant référence à deux fusillades meurtrières perpétrées en Cisjordanie.
« Nous aurions également dû empêcher ce qui s’est passé après l’attentat de Huwara », a-t-il ajouté.
« Les émeutes, la violence contre les soldats de Tsahal et les dommages causés aux résidents et aux biens dans un acte de vengeance sont à condamner », a dit Halevi.
« Ces phénomènes sont fondamentalement inacceptables, ils détournent les forces de Tsahal de la lutte contre le terrorisme, et ont failli faire de nouvelles victimes cette semaine lors d’une confrontation entre des soldats et un jeune résident d’implantations qui les a attaqués », a-t-il dit.
« C’est le moment de faire des déclarations claires, le moment de tracer des limites pour ceux qui pensent qu’une lutte interne incontrôlée améliorera notre sécurité », a poursuivi Halevi.
« Parallèlement à la grande douleur, nous agirons avec détermination pour appréhender les meurtriers et avec une responsabilité sans compromis afin que nous restions un pays uni face à de nombreux défis », a-t-il ajouté.
Herzog craint pour le sort de cette nation, mais espère qu’une solution sera trouvée
Le président Isaac Herzog a dit craindre pour le sort du pays après une journée au cours de laquelle la police a fait usage de la force contre des manifestants s’opposant aux projets de refonte du système judiciaire du gouvernement. Il continue cependant d’espérer que cette crise se transforme finalement en opportunité.
« L’État d’Israël, la société israélienne, nous tous – vivons une période difficile, une crise interne, profonde et sérieuse qui nous menace tous », a déclaré Herzog lors de la remise de diplômes à des cadets de la marine à Haïfa.
« J’entends votre voix, mes frères et sœurs, la voix des citoyens israéliens patriotes qui craignent pour la démocratie israélienne. Je vois les protestations, l’anxiété et la peur qui vient du plus profond de vos cœurs – une peur que j’ai également exprimée concernant la réforme telle qu’elle a été présentée. Je ressens très bien la profondeur de la douleur, et la profondeur de l’inquiétude pour le sort du pays », a dit Herzog.
Cependant, Herzog pense que ce moment peut être transformé en un moment positif et que des accords pourront être conclus pour garantir une Constitution équitable pour le pays.
« Nous pourrions plonger dans un terrible abîme, mais d’un autre côté, nous pourrions parvenir à une solution avec un large accord. Je ne laisserai pas notre État d’Israël – notre État à tous – atteindre un point de non-retour, je ne laisserai pas cette catastrophe historique se produire », a-t-il assuré.
« Je crois de tout mon cœur qu’il est possible de transformer ce moment de crise en un moment déterminant. Un moment où notre démocratie, les principes de la Déclaration d’Indépendance, la suprématie de la loi, les droits de l’Homme et l’équilibre des pouvoirs seront préservés pour les générations à venir », a-t-il ajouté.
Shabtaï : « Nous ne tolérerons pas la violence contre les forces de l’ordre »
Le chef de la police, Kobi Shabtaï, a affirmé que plusieurs policiers ont été blessés lors d’affrontements avec des manifestants, qu’il a qualifiés de « difficiles et tristes ».
S’exprimant après une évaluation de la situation avec des officiers supérieurs suite aux manifestations à Tel Aviv, lors desquelles la police a fait usage de grenades incapacitantes, de canons à eau et déployé des officiers à cheval, Shabtaï a estimé que la police avait été attaquée.
« Nous avons des officiers de police qui ont été blessés aujourd’hui en raison de la violence des manifestants et nous poursuivrons les responsables. La violence contre les policiers, comme le fait de jeter des pierres ou autres objets sur des policiers est, pour moi, le franchissement d’une ligne, que nous ne tolérerons pas. »
Shabtai a affirmé que la police s’engage à autoriser les manifestations et la liberté d’expression tant que les manifestants ne troublent pas l’ordre public, ni n’endommagent les biens ou les symboles du gouvernement.
Un soldat arrêté pour avoir menacé des manifestants anti-gouvernement avec une arme
Un soldat israélien a été arrêté par des policiers dans le sud d’Israël, suspecté d’avoir sorti une arme et menacé un groupe de manifestants qui protestaient contre les projets de refonte judiciaire du gouvernement Netanyahu.
Un porte-parole de la police a déclaré que pendant la manifestation au carrefour de Beit Kama, un soldat est sorti d’un camion de l’armée et aurait menacé les manifestants.
Les manifestants ont dit que le soldat a accéléré dans leur direction et a agité son arme de manière menaçante.
Les officiers présents sur les lieux ont arrêté le soldat et ont prévenu Tsahal.
Le soldat a été remis à la police militaire pour un nouvel interrogatoire.
אירוע חריג בהפגנות בדרום: חייל התעמת עם מפגינים והניף לעברם את נשקו. שוטרי תחנת רהט, שאבטחו את המחאה בבית קמה, עיכבו אותו והוא הועבר לחקירת מצ"ח. אחד המוחים במקום: הוא האיץ באמצע הכיכר, כמעט עלה על הניידת@Itsik_zuarets pic.twitter.com/rKLOUeMYOu
— כאן חדשות (@kann_news) March 1, 2023
Smotrich : « Les médias ont déformé mes propos au sujet de Huwara »
Le chef du parti HaTzionout HaDatit, Bezalel Smotrich, a accusé les médias de déformer ses propos après qu’il a appelé à « anéantir » une ville palestinienne.
La remarque de Smotrich – qui est ministre des Finances et également ministre délégué de la Défense en charge des affaires civiles en Cisjordanie – est intervenue quelques jours après qu’un terroriste de Huwara a tué deux jeunes frères israéliens, entrainant des émeutes au cours desquelles des centaines d’Israéliens extrémistes ont incendié des maisons, des magasins et des voitures dans la ville palestinienne du nord de la Cisjordanie, faisant un mort, et des dizaines de blessés graves parmi les Palestiniens.
Interrogé lors d’une conférence sur les raisons pour lesquelles il avait « liké » dimanche soir un tweet du maire adjoint du Conseil régional de Samarie, Davidi Ben Zion, qui appelait à « anéantir le village de Huwara aujourd’hui », Smotrich a répondu « parce que je pense que la ville de Huwara doit être anéantie. Je pense que l’État d’Israël doit le faire ».
« Je pense que c’est l’État d’Israël qui devrait l’anéantir, et non, Dieu nous en préserve, des civils », avait-il tenu à préciser.
Smotrich a ensuite publié une déclaration disant « qu’une fois de plus, les médias ont pris ma citation et ont tenté de déformer mes propos ».
« S’ils avaient repris l’intégralité de mes propos , vous auriez entendu que j’ai parlé de la façon dont Huwara est une ville hostile qui est devenue un avant-poste terroriste d’où sont lancés chaque jour des attaques terroristes de jets de pierres et de tirs contre des Juifs. Mais qu’il est interdit, de quelque manière que ce soit, de tenter de faire justice soi-même. »
« J’ai dit que je soutenais une réponse excessive de Tsahal et des forces de sécurité à chaque acte de terrorisme. Pour chaque pierre, la fermeture des magasins du quartier ; pour chaque bombe, les arrestations et l’expulsion des familles des terroristes ; pour chaque cellule terroriste, la fermeture et l’imposition d’un prix douloureux jusqu’à ce que les terroristes et leurs partisans réalisent que… le terrorisme ne paie pas. »
Jérusalem : La police empêche les manifestants d’accéder au domicile de Netanyahu
La police a fermé l’accès aux manifestants qui avaient l’intention de se rassembler devant le domicile du Premier ministre Benjamin Netanyahu, rue Azza (Gaza), dans la capitale.
La plupart des manifestants semblent se rediriger vers la place de France, située non loin de la résidence officielle du Premier ministre, vide en raison de rénovations.
D’autres manifestants se sont rassemblés devant la résidence présidentielle – située à proximité – qui a été le lieu de rassemblements hebdomadaires contre le projet du gouvernement de réduire le pouvoir judiciaire.
David Friedman s’oppose à la refonte judiciaire, mais respectueusement
L’ancien envoyé du président américain Donald Trump en Israël, David Friedman, a confirmé un article d’Axios révélant son opposition à la très controversée réforme du système judiciaire avancée par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, mais il a affirmé que ses préoccupations ont été exprimées « avec respect » et faisaient partie d’une « tentative de trouver un terrain d’entente ».
« Le ton de la conversation ne consistait pas à critiquer ni à pointer du doigt qui que ce soit, mais plutôt à reconnaître qu’il s’agit d’une question complexe », a-t-il expliqué au Times of Israel.
Plus tôt dans la journée, Axios a rapporté que lors d’une session privée d’une conférence organisée par deux groupes de réflexion conservateurs, Friedman avait repoussé les affirmations de l’un des principaux instigateurs de la refonte judiciaire selon lesquelles les propositions rendraient Israël plus semblable aux États-Unis.
« Vous comparez cela aux États-Unis, mais cela ne fonctionne pas comme ça dans notre système », aurait-il déclaré au député Simcha Rothman (HaTzionout HaDatit), selon Axios, suscitant les applaudissements de nombreuses personnes dans la salle.
Friedman a également pointé du doigt la clause dite « dérogatoire » qui permettrait au gouvernement de légiférer à nouveau sur des lois invalidées par les tribunaux. Il a ajouté qu’aux États-Unis, les tribunaux existent pour protéger les droits des minorités et que la clause dite « dérogatoire » empêchera les tribunaux israéliens de faire de même.
S’adressant au Times of Israel, Friedman a ajouté que la protection « des droits des minorités est un aspect important du gouvernement américain et devrait l’être pour tout gouvernement ».
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